Sauvetage Sensible [MISSION ALLIANCE N°5] / ESPACE DU CONSORTIUM D'HAPES

Sauvetage Sensible

Mission 2 : « Sauvetage sensible »
Participants : YVH-Alpha (P)
Lieu : Espace du Consortium d’Hapès
Difficulté : Facile
Type de mission : Classique
Objectif : Sauver le dignitaire hapien prit en otage par les Pirates de l’Espace.
Récompense : Avoir sauvé la vie du dignitaire hapien et évité une crise diplomatique avec Hapès.
Briefing : Après l’attaque d’un convoi diplomatique, des pirates ont capturé le Prince Romas et exigent une rançon faute de quoi, il serait exécuté. Étant donné que le convoi était sous escorte de l’Alliance, la diplomatie hapienne demande à cette dernière d’agir. Que la rançon soit payée ou non leur importe peu, l’important est de sauver le Prince Romas de ces pirates. Ces derniers ont fixé un rendez-vous à bord d’un vaisseau leur appartenant tout en spécifiant explicitement que si jamais l’Alliance ou Hapès tentent quoique ce soit d’insensé, ils élimineront l’otage.

Un petit rappel : au cours des missions vos personnages ne risquent pas de mourir EXCEPTE si vous le cherchez vraiment.... La mort d’un personnage est l’apanage des évènements et missions, sous certaines circonstances. Cependant, même si vous ne risquez pas votre vie, vous pouvez malgré tout en voir des vertes et des pas mûres. Les blessures que vous pouvez recevoir peuvent aller de l’égratignure à l’amputation d’un ou plusieurs membres ainsi qu’à la perte de certains objets voire d’un niveau de combattant (cette dernière perte sera seulement temporaire). Nous comptons d’ailleurs sur les membres pour s’impliquer dans la vie de leurs factions, mais plus encore sur les chefs de factions (ou subalternes) pour motiver les joueurs à s’élancer dans les missions.

Règles encadrant l'évènement:
=> Chaque joueur inscrit s’est engagé à être présent pour participer très régulièrement. Veuillez donc ne pas faire attendre trop longtemps vos partenaires de jeu, nous vous laissons 4 jours de délai pour rédiger votre réponse, ce qui sera amplement suffisant.
=> Vous pouvez toutefois demander un délai au MJ, ou à changer votre tour avec un autre joueur si celui-ci est d'accord.
=> Pour ceux qui ne se sentent pas de pouvoir tenir le rythme, vous pouvez encore vous retirer dès maintenant.
=> Si un joueur voit son tour être sauté plus de trois fois, celui-ci sera éjecté de l’évènement afin de ne pas pénaliser les autres.
=> Les Maîtres de Jeu concluent chaque tour de jeu certes, mais peuvent aussi poster entre deux joueurs pour décrire des actions immédiates, ou changer le rythme scénaristique.
=> Les Maîtres du Jeu ont toujours raison. Dans le cas contraire, relire la première phrase.

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- Tout est prêt ?

- Oui monsieur. Alpha est sur place. Il vient d’arriver et nous allons passer par un petit récapitulatif du briefing de l’opération « Tunnel » avant de lancer cette mission.

- Parfait, recontactez moi une fois que nous aurons réussi. Terminé.

La zeltronne coupa la communication et se retourna vers la salle de conférence aménagée. L’Agent Karret était une zeltronne affiliée au service de renseignement de l’Alliance Galactique et se trouvait actuellement dans une corvette CR-100 à l’affiliation privée. Ainsi si le bâtiment venait à être pris, personne ne soupçonnerait l’implication de l’Alliance dans cette affaire. Cette corvette avait été spécialement aménagée pour les opérations secrètes des renseignements et donc modulée en conséquence. Le petit vaisseau transportant l’Agent Alpha avait été placé dans l’unique hangar de la corvette capable de transporter un seul appareil de cette taille. L’Agent Karret était âgée de quarante six ans et avait la tête de cette cellule qui agissait non loin de l’espace du Consortium d’Hapès, elle avait grimpé les échelons au fur et à mesure de ses missions mais bien entendu, le nom de Karret n’était pas son vrai nom. Devenue une ombre au service de l’Alliance Galactique, elle avait reçu son affectation depuis près de cinq ans maintenant et comptait bien y rester le plus longtemps possible.
Arpentant les coursives de la corvette, la zeltronne en uniforme rejoignit l’agent Alpha lorsque celui-ci venait tout juste de sortir du hangar.

- Bienvenue sur « L’Aventurier Solitaire » Alpha. Je suis l’agent Karret et vous allez collaborer avec nous dans le cadre de l’opération « Tunnel ».

La zeltronne tandis la main vers son interlocutrice pour la saluer.

- Je présume que vous avez déjà le briefing de l’opération, mais nous allons aborder le problème de façon plus subtile. Veuillez me suivre s’il vous plait.

Faisant volteface, elle se rendit de nouveau dans la salle de conférence qui était assez petite mais disposait du confort minimum. Une fois que les deux femmes se trouvaient à l’intérieur, la zeltronne invita son invitée à s’asseoir sur la banquette confortable tandis qu’elle abaissa la luminosité pour faire ressortir plus en détail l’hologramme qui venait d’apparaître. L’image d’un homme plutôt séduisant âgé d’une cinquantaine d’année et aux cheveux longs et bruns apparut ainsi qu’un dragon hapien pirate et un jeu de coordonnées.

- Voici le prince Romas d’Hapès. Ce V.I.P. a été fait prisonnier au cours de l’attaque d’un de nos convois diplomatiques. Votre mission est de le récupérer en vie et d’assurer son extraction. Les pirates ont prit position à bord d’un dragon Hapien situé à ces coordonnées. L’otage sera exécuté dans 36 heures si jamais l’Alliance Galactique refuse de payer la rançon : pour couronner le tout, Hapès exige que ce soit à nous de sauver cet homme. L’identité du chef des pirates nous est inconnue, tout comme leur groupe néanmoins ils ont promis d’exécuter l’otage si nous faisions quelque chose d’insensé.

La zeltronne marqua une pause et observa l’agent Alpha tandis que la corvette venait d’entrer en hyperespace conformément à ses ordres afin d’éviter tout éventuel suiveur. Elle ferait deux bonds avant d’atteindre sa cible. Karret laissa son regard trainer sur les formes d’Alpha. Elle secoua légèrement la tête avant de la regarder dans les yeux à nouveau pour reprendre d’un ton sensuel mais très professionnel.

- Vous allez vous infiltrer à bord, libérer l’otage et vous échapper du vaisseau à l’aide des capsules de sauvetage. Nous vous récupèrerons à ce moment là une fois que vous serez parés à évacuer le navire. Avant de passer à la suite, avez-vous des questions ?

Pas de repos pour les machines : Alpha avait été contacté pour une mission durant ses opérations de maintenance et ainsi, envoyé vers le point de rendez-vous pendant que ses dernières se terminaient. Rien d’étonnant jusqu’ici : ses missions, très périlleuse, nécessitait beaucoup de discrétion et il était courant pour l’androïde de se rendre à divers points pour prendre ses ordres avant de pouvoir débuter la mission proprement dite, limitant ainsi les signes de fuite. Mais cette fois, les choses allaient prendre une tournure plus intéressante, puisqu’il faudrait prendre une navette afin de rejoindre un autre navire ou elle aurait enfin son briefing. Pourtant, la machine ne posa pas de questions : l’identification du contact était correcte, ce qui signifiait qu’il n’y avait pas de piège. Elle monta donc dans la petite navette et attendit calmement d’arriver à destination, une Corvette banalisée du nom de « L’Aventurier Solitaire ». Si le voyage pris un certain temps, cela ne représentait rien pour le robot : capable de traiter bien plus d’informations à la seconde qu’un organique, il pouvait également se moquer de la notion de temps, ne ressentait pas des choses aussi triviale que l’ennui, ce qui en faisait un traqueur exceptionnel. Mais la mission ne serait cette fois pas un assassinat, bien au contraire…

Lorsque son voyage se termina et qu’elle quitta la navette, elle fit face à une Zeltronne en uniforme, sa base de données lui indiquant qu’il s’agissait de l’agent Karret, la personne devant lui indiquer son briefing. Cette dernière fit les salutations d’usage, tendant même la main à la machine qui la serra d’une poigne ferme. Puisqu’elle était attendue, elle ne vit aucun intérêt à se présenter à son tour, mais elle supposa que l’organique ne devait pas savoir qu’elle était un droïde, car généralement, ceux qui avaient connaissance de ce détail la traitait au mieux comme une arme de valeur, au pire ne prenait pas la peine de faire preuve du moindre sens de la politesse en s’adressant à elle. Elle s’en moquait, mais ce genre de détail était toujours intéressant à savoir, car ils permettaient d’analyser le comportement de ceux lui faisant face et ainsi estimer leurs fiabilités. Le briefing, elle n’en avait eu que des fragments, pouvoir l’approfondir lui serait plus que profitable, aussi suivit-elle la Zeltronne sans poser de question. Son mode « imitation de la vie humaine » était activée, donnant l’impression qu’elle respirait et la poussant à chalouper quelque peu sa démarche afin qu’elle soit plus féminine et fasse donc plus réelle.

Les observateurs les plus attentifs ne s’y seraient pas trompé, mais cette femme ne semblait pas forcément en faire partie, où peut-être fréquentaient-elles principalement des milieux ou chacun calculaient son comportement et donc se rapprochait naturellement de celui d’une machine. Une fois à la salle de conférence, le Gynoïde prit place sur la banquette en croisant les jambes, ce qu’elle n’aurait pas besoin de faire normalement, mais qui lui permettait de mieux imiter le comportement humain. Un hologramme afficha une silhouette masculine ainsi qu’un navire de guerre, un dragon de bataille Hapien portant les couleurs des pirates, et Karret repris rapidement la parole afin d’exposer une situation qu’Alpha connaissait déjà en partie. Le visage du prince Romas lui permit cependant de faires quelques recherches sur l’Holonet a son sujet, mais aucune informations réellement utile n’en sorti, ce qui ne lui permettrait pas de faire avancer sa mission. S’infiltrer dans le Battle Dragon ne serait probablement pas la tâche la plus aisée, la méconnaissance de l’identité du chef pirate et de son groupe était en revanche un problème plus délicat, car cela signifiait probablement qu’il n’y avait que peu de connaissances sur les moyens du groupe et les effectifs en présence dans la station.

Karret marqua une pause et laissa son regard se balader sur les formes de la machine. Bien que cette dernière le remarqua, elle ne fit aucune remarque : ses concepteurs l’avaient doté d’un physique considéré comme séduisant et elle en avait parfaitement conscience, elle était même capable d’en jouer lorsque la situation le demandait. Elle savait bien que les Zeltrons étaient un peuple de fêtard, se considérant comme les plus beaux de la galaxie et disposant souvent de mœurs légères… Son alliage mimétique imitait à la perfection la texture de la peau, si elle avait mise à nue la machine afin de toucher sa « peau », elle n’y aurait vu que du feu et aurait trouvé le contact très agréable. La Zeltronne était troublée par le physique de la machine et si elle avait été la cible, Alpha en aurait probablement profité pour adopter un comportement plus suggestif et provocateur, mais elle n’en fit rien, car tel n’était pas sa mission et qu’elle ne faisait pas cela par plaisir : elle ne faisait rien par plaisir d’ailleurs…

Un plan de base était déjà esquissé : infiltrer le Dragon de Bataille, libérer l’otage et fuir par les capsules de sauvetage afin de pouvoir être récupéré dérivant dans l’espace. Un plan simple et efficace que le Gynoïde ne renierait pas, cependant, elle savait bien que dans les faits, il lui faudrait mettre en place plusieurs éléments afin de pouvoir assurer son succès. Karret lui demanda si elle avait des questions et le robot alla directement à l’essentiel, posant toute celle que ses circuits avaient identifié comme hautement prioritaire.

« Plusieurs questions en effet. Je suppose que vous avez déjà prévu une méthode d’infiltration au sein de la station de combat, laquelle avait vous choisit ? Avons-nous une idée du nombre de pirates présent au sein du Dragon, s’ils utilisent des droïdes de sécurité, où des systèmes de défenses automatisées ? Disposez-vous des plans d’une station de combat Dragon ? La cible est probablement retenue dans le quartier de détention, voir les plans me permettrait de m’y rendre plus rapidement. Enfin, trouverais-je d’autre prisonniers à bord, et parmi eux des cibles susceptibles d’être intéressante pour nous ? »

L’humaine se tenant devant la zeltronne avait été attentive tout le long de l’exposé présenté. Karret ne s’attendait pas à moins que ça venant de la part de l’Agent Alpha, et elle parut satisfaite de voir qu’elle avait des questions d’ordre tactiques à poser. Karret esquissa un léger sourire et répondit aux interrogations de la jeune femme d’un ton des plus professionnels.

- Comme vous l’avez évoqué Alpha, la méthode d’infiltration a déjà été sélectionnée. Nous vous propulserons via une torpille classique depuis « L’Aventurier Solitaire » en direction du vaisseau cible que nous désignerons « Krayt ». La torpille aura très peu d’énergie, mais suffisamment pour vous permettre d’emmagasiner assez de vitesse pour vous propulser. Une fois que vous serez à portée des senseurs ennemis, la torpille n’aura théoriquement plus d’énergie et s’ouvrira dans la foulée pour vous permettre de continuer votre course dans l’espace. La torpille n’émettra aucune énergie et passera pour des débris auprès des senseurs pirates, vous ne serez donc pas détectée. La force cinétique vous aurez engendrée grâce à la torpille vous permettra d’atteindre rapidement la coque du Dragon Hapien cible. Leurs senseurs ne devraient pas détecter votre présence dans l’espace car vous porterez un scaphandre particulier qui dans le pire des cas, vous fera passer pour un débris métallique d’intérêt nul. Par contre : aucune communication radio ne sera possible tant que vous ne serez pas dans le vaisseau. Une transmission serait repérée et vous serez alors repérée.

Le problème de l’infiltration réglé, restait les plans du vaisseau en question. Ce serait un avantage certain pour Alpha qui devrait sans doute en avoir besoin dans sa tâche, ne serait-ce que pour s’orienter à travers les nombreuses coursives du Dragon Hapien. Karret tendit un databloc à Alpha qui contenait les plans du vaisseau.

- Bien entendu, « L’Aventurier Solitaire » sera hors de portée de leurs senseurs pour ne pas compromettre votre infiltration lorsque vous serez envoyée dans la torpille et jusqu’à votre exfiltration. Quant aux plans du Dragon Hapien, les voici. Etant donné que ce modèle de croiseur est assez ancien et produit en masse, il a été facile de nous en procurer auprès de nos archives militaires et ce sans faire appel à nos alliés du Consortium.

A vrai dire, les plans intérieurs du Dragon Hapien n’étaient plus vraiment un secret pour l’ensemble des gouvernements galactiques, et ce depuis bien longtemps. Ces vaisseau avaient plus de cent ans et avaient été déployés à de nombreuses reprises au cours des principaux conflits depuis la naissance de la Nouvelle République jusqu’à aujourd’hui. L’agent spécial Karret allait aborder la partie la plus nébuleuse du plan de sauvetage du prince Romas car en dépit des certitudes des renseignements de l’Alliance Galactique, il restait quelques zones d’ombre. Le nombre d’ennemis potentiels à neutraliser notamment, les défenses du vaisseau, et enfin les imprévus.

- Nous ignorons s’il y a des systèmes de défense automatisés à leur bord, mais c’est peu probable. Nous savons que l’équipage d’un Dragon Hapien doit compter 1200 personnes pour être optimal en situation de combat et peut transporter jusqu’à 500 soldats. Compte tenu du fait que ce groupe de pirates n’a pas encore été identifié, nous estimons que leur équipage doit compter au minimum 700 personnes pour que le vaisseau soit opérationnel dans ses fonctions de base. Quant au personnel combattant : entre 200 et 300 personnes sans doute, il est donc envisageable que ce groupe de pirates ait quelques droïdes dans leurs rangs, mais nous n’en sommes pas sûrs. D’après nos estimations, nous avons la certitude que le prince Romas doit être sous bonne garde dans les quartiers de détention. Comme ce sont des pirates, il y aura évidemment d’autres prisonniers dans ces cellules probablement des anciens membres de l’équipage hapien qui possédait ce vaisseau et qui ne sont pas utiles à la navigation. Car nous pensons que les pirates forcent une partie de l’équipage à manœuvrer le vaisseau justement…

L’Agent Karret savait qu’Alpha ne serait probablement pas du genre à se détourner de ses directives pour sauver des vies qui n’avaient aucune importance dans la réalisation de sa mission. Mais pour éviter toute discussion elle prit la parole rapidement d’un ton grave mais qui laissait sous-entendre qu’il n’y avait pas d’autre alternative que de ne délivrer qu’un seul otage au détriment des autres.

- Mais vous ne pourrez rien faire pour eux malheureusement, et il est hautement improbable qu’il y ait un autre V.I.P. à délivrer. Seul le prince Romas compte agent Alpha. C’est ce qu’à demandé Hapès… D’autres questions ?

« Aucune concernant le Briefing. »

La réponse était claire et nette, Alpha réalisait qu’elle avait obtenue tout ce qu’elle pouvait de l’agent Karret, qui s’était montrée assez efficace dans ses directives, même si elle n’était pas au courant de la véritable nature de la jeune femme qui se tenait devant elle. De ce fait, la méthode d’infiltration, bien qu’ingénieuse, n’avait pas tenu compte du fait qu’elle n’était pas un être vivant comme les autres. Cette combinaison n’aurait pas été nécessaire, elle n’avait pas besoin de respirer, pourtant, le gynoïde s’en accommoderait pour une raison simple : si la Zeltron ne disposait pas de l’information sur la véritable nature d’Alpha, cela signifiait que le commandement ne l’avait pas jugée digne de l’avoir et de ce fait, dans la mesure du possible, elle devait dissimuler cette information également. D’une certaine façon, elle savait que cela serait plus difficile une fois qu’elle aurait libérée le prince Romas, mais ce ne serait plus de sa responsabilité : au niveau des priorités de son système, réussir sa mission passait avant maintenir le secret de sa nature synthétique, elle se servirait donc normalement de toutes ses capacités mécaniques une fois qu’elle aurait rejoint le Dragon Hapien pour atteindre les quartiers de détentions, libérer le prince et s’enfuir.

La carte holographique du navire de guerre apparu et ce fut peut-être l’élément qui retint le plus l’attention du robot. Elle fit tourner cette dernière afin de pouvoir la mémoriser du mieux possible. Le mouvement pouvait sembler naturel, n’importe quel agent aurait probablement fait cela pour bien réaliser l’environnement qu’il allait devoir infiltrer afin de pouvoir ensuite se servir de sa mémoire pour se diriger dans le navire. Mais pour un androïde, c’était quelque chose de différent : Alpha pouvait enregistrer dans sa base de donnée chaque image afin de pouvoir la « revivre » une fois qu’elle serait sur le terrain, et se diriger en conséquence comme l’aurait fait un véritable ordinateur. Chaque zone était annotée, ainsi, elle pouvait construire une carte virtuelle du navire et déjà calculer des chemins d’extractions possibles entre la zone de détention et les modules d’évacuations, même si elle réviserait son jugement une fois à l’intérieur, selon le volume de la présence pirate et leurs efficacités au combat. Parfois, les meilleures solutions ne sont pas les plus évidentes et une machine était capable de traiter suffisamment d’informations à la fois pour écarter les pièges et choisir les meilleures options.

La méthode d’infiltration était ingénieuse : Alpha n’aurait aucun mal à se diriger dans l’espace une fois sortie de la torpille qui servirait à infiltrer la zone dangereuse, pour s’accrocher au navire et choisir une faille structurelle, qu’il s’agisse d’un dégâts causé par une bataille ou un conduit d’aération, ou encore autre chose, n’importe quelle faille lui permettant d’entrer ferait l’affaire. Lorsque la question d’autres cibles potentiels vint, Karret sembla craindre que l’agent ne compromette la mission pour tenter de sauver l’équipage, mais la machine sans émotions était très loin de toutes ses considérations : pour elle, la vie même de Romas ne devait être défendue que parce qu’elle était l’objectif : ainsi, celle des prisonniers et du personnel naviguant Hapien n’était que des éléments de diversion dont le sacrifice pour la sauvegarde du Prince était acceptable. Pas vraiment charitable, mais froid et impitoyable tout en étant rationnel, ce que l’on demandait à un agent et que seul une machine de guerre efficace pouvait accomplir parfaitement. Il était possible que le prince lui-même joue au héros, mais elle avait toujours un blaster paralysant parmi ses armes…

Un plan de base avait déjà pris forme dans ses circuits, elle l’adapterait au fur et à mesure de sa progression, mais en réalité, bien que son visage à l’expression déterminé ne fût pas vraiment expressif sur ce point, elle était déjà prête pour l’action et ses modules d’infiltrations et de combat étaient déjà en alerte. Ses systèmes d’imitation de la vie organique étaient également fonctionnels : elle clignait des yeux et respirait comme le ferait un véritable être humain, générant même des cycles aléatoires pour son regard, bien qu’en réalité, il y avait comme quelque chose d’artificielle dans cette façon de faire qui pouvait être dérangeante pour un être très attentif. Même le summum de la technologie ne parvenait pas encore à imiter parfaitement la vie, c’était même probablement impossible, car cela demanderait de générer des défauts qu’un ordinateur aura du mal à adopter, car il devrait abandonner une partie de son caractère rationnel, ce qui représente pourtant son modèle de base. En réalité, il restait une question à aborder avant de se lancer dans le grand bain. Normalement, elle ne l’aurait pas évoqué, puisqu’elle était déjà équipée, mais la personne en face d’elle l’ignorait, alors elle jouerait le jeu jusqu’au bout.

« Hormis cette combinaison, avez-vous d’autres équipements particuliers à me transmettre pour cette mission ? Débutons les préparatifs aussi vite que possible, la vitesse sera la clef du succès. »

L’agent Karret ne fut pas surprise outre mesure de constater que son invitée continuait avec ses questions. Bien que le briefing ait été suffisamment clair, la question de l’équipement restait à gérer. Karret fit un geste de la main un peu vague et mou pour signifier que cette question n’était pas vraiment importante tout en s’exprimant d’un ton assez doux.

- Vous n’aurez besoin que de l’équipement que vous avez déjà en votre possession. Je pense que l’armurerie de bord de notre vaisseau ne vous offrira rien de plus que ce que vous avez déjà. Qui plus est, vous ne pourrez pas en transporter beaucoup dans notre torpille. Vos compétences feront le reste Alpha.

La zeltronne détailla une nouvelle fois le corps de son interlocutrice. Au fond d’elle, l’espionne s’interrogeait vraiment sur la façon dont Alpha avait pu atteindre le rang de meilleur agent de l’Alliance Galactique. Après tout, rien ne laissait transparaitre qu’elle était une opératrice forte, une tueuse expérimentée de prime abord. Karret savait que dans les milieux des agents secrets, l’apparence n’était que tromperie, elle-même était bien plus dangereuse que son physique le laissait paraitre, mais dans le cas présent, même quelqu’un comme elle aurait baissé sa vigilance face à Alpha si la zeltronne n’avait pas reçu la formation d’agent spécial de l’Alliance. L’agent spécial avait vite appris à se méfier des faux-semblants, le mensonge pouvait être plus meurtrier qu’un pistolet blaster, et elle l’avait vite appris d’elle-même. Alpha dissimulait très bien son jeu même si elle commençait à remarquer quelque chose d’assez artificiel dans son comportement, jouait-elle la comédie ? Elle arqua un sourcil, éteignit le matériel de la salle et tendis les plans du dragon de bataille Hapien à l’agent humaine.

- Tenez, vous en aurez besoin. Suivez-moi à présent Alpha.

Sa voix sonnait presque comme un ordre, mais il s’agissait plus d’un geste de connivence envers Alpha. Karret était aussi convaincue du fait que l’Alliance devait agir rapidement. La zeltronne n’en dit pas plus et quitta la salle de briefing pour arpenter les différentes coursives de la corvette corellienne CR-100 en direction de la salle de tir.

- « L’Aventurier Solitaire » est une corvette spéciale affectée au département des renseignements de l’Alliance Galactique : nous fonctionnons avec le strict minimum pour l’équipage afin de réduire au maximum le risque de fuites et de pertes. Nous naviguons sous couverture perpétuelle et misons plus sur notre discrétion que notre puissance de feu pour agir avec toute latitude. La modularité de l’appareil en notre possession nous est utile et nous permet de nous adapter pour chaque mission. Comme vous allez pouvoir le constater bientôt, nous pouvons assurer une certaine polyvalence qui est bien utile à notre connaissance commune.

Fit-elle en désignant indirectement le Directeur des Renseignements de l’Alliance Galactique. Les deux femmes pénétrèrent dans la salle de l’armement général, là d’où serait tirée la torpille contenant l’agent Alpha, un droïde protocolaire et un zabrak se tenaient là et saluèrent immédiatement Karret et son invitée lorsqu’elles passèrent la porte. Là Alpha fut équipée de la combinaison spatiale par les deux autres agents tandis qu’on lui désigna la torpille ouverte dans laquelle, elle allait être placée pour le lancement. Karret assista à l’installation puis s’en alla. Une fois en place, Alpha reçut un dernier message de Karret prête à donner l’ordre de lancer officiellement la mission ainsi que le projectile.

- Dites nous quand vous serez prête à être lancée. Bonne chance Alpha.

Pas d’équipements supplémentaires… C’était simplement parfait ! Ainsi, la machine n’aurait pas à s’encombrer d’une nouvelle chose dont elle n’avait pas besoin, la combinaison serait bien suffisante. Avant qu’elles ne quittent la pièce, Karret lui donna les plans du Dragon, affirmant qu’elle en aurait besoin. Le Gynoïde s’en empara sans rien dire, en réalité, ils étaient déjà enregistrer dans sa mémoire et son Affichage Tête Haute préparait déjà une simulation d’un radar lui indiquant sa position et la direction de son objectif. Elle suivit la Zeltron en silence, d’une démarche assurée et parfaite, mais cette fois, il n’y avait personne pour l’observer. Lorsqu’elle aurait sauvé le Prince, elle serait probablement amenée à faire usage de ses talents particulier l’identifiant comme un robot, ce qui signifiait qu’il risquait d’en parler à l’agent, mais elle aviserait selon les besoins du directeur de l’Alliance le moment venu. Profitant des quelques couloirs a traversé, Karret présenta son vaisseau et expliqua les raisons des modifications particulière apporté à celui-ci. Alpha hocha la tête, en guise de réponse lorsqu’elle évoqua la connaissance commune, elle avait bien compris l’insinuation et savait que les êtres vivants attendaient des signes de compréhension lorsqu’ils en faisaient. Cela ne dérangeait pas le robot outre mesure, un simple geste ne la ralentissait pas.

La salle de l’armement était surveillée par un Zabrak ainsi qu’un droïde de protocole. Ils saluèrent le duo a son entrée et Alpha répondit machinalement, comme elle était programmée pour le faire. On l’aida à enfiler la combinaison spatiale, ce qui lui faisait gagner un temps précieux, puis elle observa la torpille. D’une certaine façon, elle se demanda comment un organique aurait réellement put suivre ce plan : il aurait déjà souffert du tir et du fait de devoir rester dans une aussi petite surface, mais ensuite, la traversée dans l’espace risquait d’être trop stressante pour lui… Mais peut-être les sous-estimaient-elles trop. Elle chassa ses calculs futiles et sans intérêts de ses programmes en exécution, elle aurait le temps de le relancer lorsqu’elle aurait terminé la mission et se glissa dans la torpille avec une agilité que l’on n’aurait jamais soupçonnée sous la combinaison spatiale. Elle se retrouvait allongée sur le ventre, sa tête tournée vers la pointe de la torpille, le seul moyen lui permettant de se diriger en dehors de l’espace une fois qu’elle aurait traversé la distance maximale que pouvait faire l’engin. Karret demanda qu’elle dise quand elle était prête, elle n’avait plus rien à faire d’autre, alors elle donna le signal le plus simplement du monde

« Allez-y ! »

La torpille partie quelques instants plus tard. Lors du tir, elle fut parcourue de secousse, car rare étaient les projectiles à rester parfaitement stable lorsqu’ils étaient mis à feu, même dans l’espace. Alpha supporta parfaitement la pression, sa force supérieure à celle d’un être humain lui permis de se cramponner sans aucun problème. Elle n’était pas traversée par l’angoisse et les doutes qui auraient pu traverser un être vivant normal dans une situation comme celle-ci, non, elle attendait simplement l’ouverture de la torpille afin de pouvoir en sortir. Cette dernière ne tarda pas, la torpille mis exactement trente-sept seconde et vingt-six centième pour atteindre son objectif et cesser brusquement d’avancer avant de s’ouvrir. L’infiltration dans le vaisseau était probablement la partie la plus simple et Alpha se tira de la torpille rapidement, bien que ses gestes fussent ralentis par l’absence de pesanteur dans l’espace. Le Dragon était là, mais il n’y avait aucune patrouille de chasse et il ne semblait pas en état de la remarquer, elle pouvait donc se rapprocher sans problème.

Elle ne fit aucun geste inutile et se contenta de se laisser porter jusqu’à la coque. Les plans s’affichèrent sur son ATH et elle remarqua rapidement une conduite d’aération qui la mènerait jusqu’à un couloir, première phase de son infiltration. Celui-ci n’avait pas était choisi par hasard par les sous-programmes de la machine : elle avait estimée qu’il s’agissait de celui présentant le moins de risque d’être parcouru par une patrouille au moment de l’infiltration. Elle abandonna la combinaison spatiale avant de rentrer dans le vaisseau, ne voulant pas que cette dernière la gêne durant qu’elle serait dans le navire et n’ayant guère le besoin de respirer de toute façon. Elle se montra discrète dans les conduits d’aération, veillant à produire le minimum de bruit possible, quitte à perdre un peu de temps, cette mission était une opération de sauvetage et non une course contre la montre. Lorsqu’elle arriva enfin à l’extrémité, elle arriva dans un couloir en ayant retrouvé son apparence habituelle, son chignon lui permettant de ne pas être dérangé par sa chevelure ou offrir un point faible en cas de combat, et sa combinaison rouge n’entravant pas ses mouvements tout en lui donnant une apparence plus attractive utile contre certaines personnes. Mais pour atteindre le prince Romas, elle devait devenir l’un des pirates du navire. Ses scanners et tous ses appareils lui permettant de disposer de sens plus aiguisés que ceux des humains se mirent en alerte afin de rechercher des signes de forme de vie… Elle agirait selon la situation la plus favorable.

Ce couloir était en réalité un sas assez long, ni plus ni moins. Il avait été conçu pour permettre à plusieurs soldats d’entrer ou sortir en même temps, un atout indéniable lorsque l’on cherche à aborder l’ennemi en étant aussi prêt. Pour le moment, le sas n’était pas pressurisé et devait l’être avant que la porte d’entrée du vaisseau daigne s’ouvrir. En étudiant l’environnement, quelques câbles renforcés parcouraient les coins sur le plafond ainsi qu’un boitier fermé en duracier. Celui-ci devait contenir un terminal de secours sécurisé pour commander la pressurisation du sas et l’ouverture de la porte. En ouvrant celui-ci après avoir forcé le panneau, on trouvait une commande de contrôle sécurisée d’urgence que l’on pouvait soit pirater pour déclencher le processus de pressurisation, soit tenter une dérivation du système électronique pour ouvrir la porte.
Quoiqu’il en soit, ouvrir machinalement cette lourde porte en duracier renforcé risquait de provoquer une dépressurisation subite qui déclencherait des alarmes de sécurité et condamneraient cette portion du vaisseau pour ne pas risquer la vie de l’équipage.

Les systèmes internes d’YVH ne captaient rien de vivant dans un rayon de dix mètres autour d’elle, même si des petites émissions de chaleur pouvaient être détectées dans quelques coursives parallèles. Selon le plan, le sas était perpendiculaire à une coursive et partait donc dans deux directions, gauche ou droite.

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[Compétence électronique ou informatique requise, lancez un dé.]

Un sas de pressurisation… Rien de plus qu’un obstacle futile sur le chemin de l’agent Alpha. Cette dernière s’attendait à trouver ce genre d’obstacle et elle disposait de réponses adaptées aux problèmes de verrouillage électroniques. Le Gynoïde se fiait entièrement à ses appareils de détections, qui ne lui indiquaient pas de formes de vie, bien que quelques sources de chaleurs semblent présentes. Elle disposait du plan et savait donc qu’elle devrait tourner soit à droite, soit à gauche pour pouvoir poursuivre son chemin. Pourtant, il était nécessaire de se préparer à la rencontre avec un adversaire afin de pouvoir adopter le plan qu’elle avait choisi pour s’infiltrer jusqu’à la prison, mais pour le moment, elle n’en était pas encore là. Elle se dirigea d’un pas sûr vers la porte et scanna les systèmes afin de déterminer l’approche la plus sûre afin de pouvoir entrer dans donner l’alerte.

Dans le fond, trois choix s’offraient à elle : le premier, le plus simple et direct, était de faire appel à sa force supérieure pour pouvoir défoncer la porte. Un simple coup de pied bien placé suffirait, mais une entrée pareille signifierait l’alerte immédiate et il n’était pas possible de prendre ce risque pour le moment. Les problèmes de pressurisations et le risque de voir cette partie du vaisseau était négligeable : aucune porte serait capable de résister à sa force supérieure, mais cela lui demanderait probablement de nettoyer tout le vaisseau, ce qui présentait de gros risque d’échecs et au final, la mort de la cible qu’il fallait sauver, ce qui n’était donc pas acceptable.

Il lui restait donc à contourner les systèmes afin de pouvoir pressuriser le sas et ouvrir cette porte. Dériver le système était possible, mais il s’agissait d’une manœuvre qui lui couterait plus de temps et comportait plus de risque. Le Gynoïde préférait utiliser la méthode qui produirait le moins de bruit possible. Elle leva sa main droite devant son visage, observant son index devenir une connexion universelle à n’importe quel réseau, puis ouvrit le panneau de commande de sa main gauche afin de pouvoir se raccorder a la commande de sécurité d’urgence, elle allait essayer de craquer les codes afin de pouvoir ouvrir la porte, ce qui représentait normalement un jeu d’enfant pour une machine de son niveau de technicité.

Lancement d'un dé pour le piratage de la commande de sécurité d'urgence afin de pressuriser le sas et ouvrir la porte.

Déverrouillage réussi. Le sas se pressurisa pendant une petite minute avant que la porte donnant sur le vaisseau ne s’ouvre enfin. La coursive était perpendiculaire à celle du sas pour former un T, selon le plan donné par l’agent Karret, prendre par la droite donnerait tout droit vers la passerelle au-delà de plusieurs portes et un ascenseur. La gauche donnait vers l’arrière du Dragon de bataille Hapien et vers le quartier de détention. Fort heureusement le fait que les pirates soient en sous-effectif signifiait des patrouilles moins régulières et peu nombreuses. Ce qui facilitait en théorie l’infiltration de l’agent Alpha. Néanmoins le bruit des bottes venaient de l’extrémité de la coursive depuis la direction de l’arrière de l’appareil. Deux pirates visiblement, qui échangeaient quelques paroles futiles et autres légèreté : YVH avait l’avantage de la surprise et avait donc plusieurs options : soit charger directement dans leur direction avant qu’ils n’atteignent la coursive et la repèrent, soit retourner se cacher dans le sas et attendre qu’ils passent devant pour continuer son chemin, ou alors les prendre par derrière. Quoiqu’il en soit, il fallait prendre une décision et vite !

________________

Niveau de combattant des PNJ ennemis:
Pirate 1: Niveau 2 recrue. [Malus de -2 sur résultat total grâce à l'effet de surprise.]
Pirate 2: Niveau 2 recrue. [Malus de -2 sur résultat total grâce à l'effet de surprise.]

Comme prévu, pirater les systèmes de la porte se fit sans aucune difficulté : les systèmes de la machine étaient bien plus évolués que ceux d’un vaisseau spatial dont le design remontait à plus d’un siècle désormais, d’autant plus que le Gynoïde avait bénéficié des dernières innovations en termes d’informatique, a vrai dire, il était peu probable qu’elle rencontre un jour un système de défense informatique capable de lui résister. L’ouverture de la porte lui permettait d’envisager la suite de la mission, mais avait qu’elle n’ait le temps de faire un seul pas, elle capta les sons émis par les pas des deux sentinelles. Les plans lui indiquaient que cela venait de la direction menant vers les quartiers de détention, l’autre menant directement vers le pont du navire, un endroit dangereux où elle n’aurait pas la possibilité de se rendre sans prendre de trop gros risque pour son intégrité ou la survie du prince Hapien. Pourtant, un plan se forma rapidement dans ses circuits : ce sas était parfait pour pouvoir éliminer les cibles et dissimuler les cadavres, de telles sortes à ce que l’alerte ne soit pas donnée avant qu’elle atteigne le quartier de détention.

L’idée de la machine était simple : maintenant qu’elle contrôlait le système de la porte du sas, elle força cette dernière à rester ouverte avant de retirer son doigt de la prise, lui rendant sa forme humaine. Puis d’une simple commande, elle provoqua une modification de son corps afin que ses vêtements disparaissent. La nudité lui donnerait un effet de surprise supplémentaire, un être vivant ne tirait jamais directement sur une femme nue et charmante se présentant devant lui et elle savait qu’elle disposait d’argument physique indéniable aux yeux des mortels, même si pour son ordinateur central, cela n’était qu’une donnée froide parmi tant d’autre. Elle se dissimula a côté de la porte, adoptant une posture donnant l’impression qu’elle avait froid. De cette façon, elle paraissait fragile, vulnérable et faible. Tout ce que la Gynoïde n’était pas. Afin d’être certaine qu’ils viendraient vers elle, elle tapa du poing sur le mur lorsque le son de leurs pas indiqua qu’ils étaient tout proche : normalement, la porte ouverte aurait dû suffire, mais elle craignait qu’ils ne considèrent cela que comme une fausse alerte. Pendant qu’elle préparait son plan, elle avait enregistrée le son de leurs voix, de telles façons à pouvoir parfaitement l’imiter.

Lorsqu’ils seraient suffisamment proche, le robot donnerait l’assaut : elle tenterait de prendre les deux pirates par le cou afin de les étrangler en même temps : elle était une machine, elle disposait de la force physique nécessaire pour réussir ce prodige : ainsi, ils mourraient en silence et elle pourrait emprunter l’apparence de l’un d’entre eux avant de lancer les corps dans l’espace… Si tout se déroulait bien.

Lancement des dés de combat

Résumé du combat:

YVH-Alpha (P): 5 + 3 + 5 + 3 => 16
Agent Alpha
Niveau de combattant: Niveau 4 - Élite
=> Score moyen: 12.
=> Score maximal possible: 24.

PNJ Ennemis:
Pirate 1: 4 + 6 = 10 [-2 Effet de surprise] = 8
Homme de main
Niveau de combattant Niveau 2 Recrue
=> Score moyen: 6
=> Score maximal possible: 12.

Pirate 2: 1 + 3 = 4 [-2 Effet de surprise] = 2
Homme de main
Niveau de combattant Niveau 2 - Recrue
=> Score moyen: 6
=> Score maximal possible: 12.


_____________________
Résultat total:
YVH-Alpha (P) : 16.

Total:
Équipe de PNJ Ennemis: 10

Résumé du combat:

YVH est victorieux avec un score de 16 à 10.

• => YVH s'en sort sans une égratignure.
  
• => Les deux pirates sont morts.
  

Les deux pirates parurent assez surpris en entendant des bruits dans le couloir. Deux humains, blaster au poing apparurent a l’extrémité du couloir et se rapprochèrent avec prudence vers la jeune femme nue qu’ils voyaient. Le premier était assez méfiant tandis que le second baissa immédiatement sa garde en considérant l’intruse comme étant inoffensive. Il présumait bien trop vite de la faiblesse de sa cible sans le savoir. Arrivés à son niveau, le plus avenant se pencha sur YVH avec l’envie non dissimulée de toucher sa peau comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle. Le premier pirate, encouragé par le premier commença à se détendre un peu mais n’avait pas pour autant rangé son blaster contrairement à son complice.
Tout se passa très vite.

Avant même qu’ils puissent signaler la présence d’une prisonnière évadée (selon eux), la machine se retrouva à les étouffer. Celui qui avait été le moins malin des deux n’eut guère le temps de se défendre si ce n’est de tenter de griffer les bras de son adversaire sans franc succès. Le second en revanche se débattit un peu plus et donna trois coups de crosse de son pistolet blaster à la tête de la jeune femme. Le genre de coup assez violents qui feraient lâcher prise n’importe qui, mais il ne comprit que trop tard qu’il avait été dupé. Tous deux rendirent l’âme sans avoir pu alerter le poste de sécurité. YVH avait réussi à faire ses deux premières victimes... Restait à décider quoi faire des corps, et ou se rendre car il est probable que les patrouilles gardaient un contact régulier entre eux. Déjà le comlink de l'un grésilla.

# Patrouille 8, tout roule de votre côté ? Pensez à nous ramener quelque chose à grignoter et à boire lorsque vous passerez dans le coin. On commence à crever la dalle. Patrouille 8 ? #

« Il est chouette ton flingue ! »

Le Gynoïde s’était jeté sur les deux gardes et avaient empoigné les cous des gardes, l’un dans chaque main, avant de les soulever du sol. Cette pression énorme lui permettait d’éviter les cris : seul des grognements étouffés sortaient des bouches de ses deux victimes alors qu’elles essayaient de se débattre. Le plus avancé, qui n’avait probablement vu chez le robot qu’une jeune femme faible dont il ferait bien son quart d’heure, n’opposa qu’une résistance symbolique, mais le second tenta de donner des coups de crosses sur le visage de la machine. L’expression de cette dernière était restée froide et résolue, impitoyable, comme si elle était incapable de s’émouvoir du fait de tuer deux personnes, ce qui était le cas : elle était une machine, ressentir ne faisait pas partie de sa programmation, et elle avait déjà tuée des centaines de personnes, voire peut-être des milliers depuis sa mise en service. Ils n’étaient que deux noms sur sa longue liste de victime parmi tant d’autre.

Les coups de crosses ricochèrent en produisant le son caractéristique de deux métaux se cognant. Le second garde compris bien trop tard qu’il avait affaire à une machine, et non une femme. Elle ne desserra son emprise que lorsque ses capteurs lui indiquèrent qu’il n’y avait plus aucune trace de vie dans les deux corps qu’elle tenait. Ils s’effondrèrent sur le sol tandis que le Gynoïde préparait déjà la prochaine étape de son infiltration. Grâce au grognement, elle avait pu associer la voix des gardes à leurs propriétaires et il lui était maintenant possible d’usurper l’identité d’un d’entre eux. Elle choisit le plus coriace des deux, par défaut, puisqu’il lui était impossible de faire un choix logique : il ne s’agissait de toute façon que d’une seconde peau temporaire, un camouflage dont elle ne ferait usage que le temps nécessaire. Alpha ne conservait jamais très longtemps ses masques, ils finiraient par être percé à jour et elle n’en voyait tout simplement pas l’intérêt.

La radio grésilla, quelqu’un demandait un rapport ainsi qu’un casse-croute, ils avaient faim. Voilà une nouvelle intéressante : la faim faisait moins bien combattre, et elle tenait une occasion en or de se rendre dans la salle de contrôle de sécurité : de là, elle pourrait peut-être ouvrir les portes de la prison, prendre le contrôle des systèmes de sécurité afin d’aveugler les gardes et ralentir les communications, rendant leurs capacités de réaction bien amoindri. Imitant à la perfection la voix du garde dont elle avait pris l’apparence, la machine répondit vite, pour éviter que les autres ne se posent des questions à cause d’un temps d’attente trop long…

« Ici Patrouille 8, Aucun problème, tout est calme. Je vais laissez mon collègue finir la patrouille et vous ramenez à manger, dite moi juste ce que vous voulez et où je dois le prendre. »

Pendant qu’elle parlait, son ATH affichait déjà le chemin vers la position du centre de contrôle de la sécurité. Elle fouilla le corps de celui dont elle avait pris l’apparence, recherchant quelque chose qui lui donnerait son nom, puis s’empara de son arme, non pas qu’elle en avait besoin, mais elle serait peut-être utile à Romas et les pirates trouverait la machine suspecte si elle n’avait pas d’arme. Puis elle abandonna les cadavres et sorti du sas. Maintenant qu’elle commandait la porte, elle ordonna la pressurisation, puis l’éjection dans l’espace du contenu du sas… La seule trace qui aurait permis de la détecter jusqu’ici vola dans l’espace. Enfin, adoptant la démarche d’un garde en patrouille, elle se dirigea vers la prison par défaut, attendant qu’on lui dise où aller chercher la nourriture afin de changer de cap.

« Bien reçu patrouille 8. On prendra trois rations, et une bouteille de lait bleu plus une de vin hapien. Central terminé. »

La communication était interrompue et ils avaient visiblement marché dans le petit jeu d’YVH-Alpha. La pièce réservée au stock de nourriture se trouvait plus au centre du vaisseau, mais c’était sur le chemin de l’androïde. Le poste de sécurité en revanche se trouvait à deux niveaux au dessus. Il faudrait donc se rendre d’abord en direction du stock de vivres en prenant un ascenseur, continuer sur deux cent mètres, avant de prendre à gauche pour le stock. Le stock était évidemment sous la garde de deux pirates qui se chargeaient de faire l’inventaire et de surveiller la nourriture tout en gardant pour eux les denrées les plus appréciées. Une fois la nourriture demandée récupérée il faudrait revenir sur ses pas, monter de trois étages et tourner deux fois à droite avant d’atteindre le poste de sécurité.
Une fois qu’YVH fut devant l’entrée du stock, elle put constater que la porte était ouverte et donnait sur une pièce de taille moyenne mais encombrée de caisses de vivres. Il serait aisé de se cacher quelque part là dedans. Mais des bruits de pas et de conversations revenaient souvent d’ici et là sans voir qui parlait. Un pirate sortit de derrière les caisses lorsqu’il entendit YVH entrer, c’était un zabrak assez robuste à qui, il manquait un œil et trois cornes sur le sommet de son crâne. Il avait l’air assez hargneux et bien bâti. Dès qu’il aperçut YVH-Alpha, il ne se douta pas une seule seconde de la véritable nature et le héla d’un ton des plus amicaux.

- Hey Bren, que fais-tu ici ? T’es pas sensé être en patrouille ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette…

Fit-il en observant plus en détail le faux visage d’YVH-Alpha comme si le zabrak le suspectait de couver une maladie ou un truc contagieux. Puis il se tourna vers son collègue qui était quelque part dans la réserve et lui hurla dessus.

- Hé Foxter ! Bren est venu passer nous dire bonjour ! Continue de faire l’inventaire, j’prends ma pause.

L’autre se contenta de grogner quelques paroles incompréhensibles au loin, mais au son de sa voix il semblait mécontent de se retrouver à faire le travail seul.

Se rendre jusqu’à la réserve de nourriture fut d’une simplicité enfantine, un pauvre astromécano aurait été parfaitement capable d’atteindre cet endroit sans éveiller les soupçons. Si Alpha était aidée par son apparence, que les pirates connaissaient et dont ils ne se méfiaient pas, elle ne trouva que peu de pirate réellement attentif. Sa démarche de garde avait quelque chose de presque « trop parfait », un rien qui la rendait inhumaine et qu’un vétéran endurci n’aurait pas laissé passer facilement, mais personne ne semblait être capable d’avoir le moindre soupçon dans ce vaisseau. Cette mission promettait, si elle se poursuivait ainsi, d’être une simple promenade de santé, mais cela ne changeait rien pour le Gynoïde dont tous les sens artificiels était en alerte : le robot continuait à calculer les risques d’échecs et essayaient de les esquiver du mieux possible en adoptant les réactions les plus adapté à chaque situation se présentant devant elle. Pas d’émotion, pas de ressenti, tout n’était qu’information et calcul, car tel était le destin d’une machine : accomplir la tâche pour laquelle elle existait, rien d’autre.

Le stock de nourriture ne semblait même pas gardé de manière convenable : à moins qu’il s’agisse d’un inventaire, le laissez-allé était si grand qu’elle trouva les portes ouvertes et seulement deux pirates se trouvaient à sa garde. Toutefois, lorsqu’elle fit son entrée, elle fut rapidement rejointe par un Zabrak qui avait lui l’apparence d’un dur à cuire. Il serait probablement plus difficile à tromper, mais pour le moment, seul un certain malaise semblait le dominer. Il connaissait l’identité qu’avait empruntée le droïde, ce qui signifiait qu’il risquait de parler de choses qu’elle ne connaissait pas. Elle n’était pas encore capable d’extraire les connaissances de ses victimes de leurs cerveaux lorsqu’elle les tuait, mais qui sait, peut-être un jour ses concepteurs lui donneraient cette fonction. Il prit une pause, probablement dans l’objectif de vouloir parler, mais il était peut-être juste lassé de cette activité et profitait donc d’une opportunité qui s’offrait à lui pour pouvoir faire autre chose… S’il se montrait trop curieux, il allait probablement le regretter…

« La patrouille était calme et le central m’a demandé de lui ramener de la nourriture. Ils ont l’air assez pressé, alors je vais faire en sorte de ne pas les faire attendre, tu sais comment ils sont… »

Le Gynoide avait fait un simple signe de la main pour signifier qu’il n’y avait pas vraiment de problème, mais que c’était simplement cette tâche qui l’ennuyait quelque peu : les pirates étaient rarement des afficionados des patrouilles, ils préféraient souvent se saouler, jouer avec les prisonnières ou torturer des victimes qui n’étaient pas vraiment consentante. La tournure de sa phrase n’était également pas innocente : la machine avait calculé qu’elle pouvait s’attirer la sympathie du Zabrak en évoquant le fait qu’il pourrait s’attirer les foudres de ses supérieurs s’il ne ramenait pas rapidement la bouffe qu’ils avaient demandé. Le robot repris donc la parole, imitant parfaitement la voix de son ami, mais le faisant d’une manière peut-être un peu trop mécanique, bien qu’il y ait des efforts pour y mettre une certaine intonation

« Ils veulent trois rations, une bouteille de lait bleu et une autre de vin Hapien. Tu pourrais demander à Foxter de m’amener rapidement cela ? J’aimerais bien leurs rapporter avant qu’ils ne hurlent dans ma radio parce qu’ils ont la dalle »

Le manque de main d’œuvre en matière de sécurité non loin du stock de nourriture était du à la fois à un manque de pirates, et aussi au fait que ces flibustiers considéraient que conserver le stock d’armes sous bonne surveillance était beaucoup plus prioritaire. De toute façon, un éventuel intrus seul ne tiendrait pas longtemps face à un groupe organisé de criminels endurcis, et même si la prise de contrôle des vivres pouvait être intéressant, les pirates avaient suffisamment de puissance de feu pour reprendre cette pièce. Le zabrak hocha la tête en posant ses mains sur ses hanches.

- Faudra m’expliquer ce qu’ils font de cette bouffe… Ils restent le cul sur leur chaise à regarder les caméras...

Dit-il visiblement mécontent du comportement des pirates affectés au poste de sécurité. Le zabrak compris que son interlocteur était visiblement las de patrouiller en rond depuis plusieurs longues heures. Il se retourna vers l’intérieur de la salle et interpella le dénommé Foxter.

- Foxter ! 3 Rations, Bouteille de Lait Bleu et de Vin Hapien pour le Central !

Celui-ci grogna puis après quelques minutes apparut derrière une pile de caisses, il tenait un petit paquetage contenant les provisions demandées. C’était un humain également qui considéra YVH avec un air suspect voire désagréable avant de repartir faire son travail sans prendre la peine de le saluer.

- Tu le connais, mais je crois que Foxter préfèrerait patrouiller plutôt que de contrôler la quantité de nourriture présente ici… Attendre que l’Alliance se décide à ouvrir les négociations pour la libération de ce prince est vraiment chiant.

Le zabrak sortit de sa poche une barre protéinée qu’il confia discrètement à YVH en murmurant.

- Tiens Bren, ça te requinquera un peu. Tu devrais faire un tour du côté du doc toi ou aller dormir un coup… t’es vraiment pas dans ton assiette. Allez file, sinon les gars du central vont te passer un savon…

Le zabrak s’en alla vaquer à ses occupations, laissant YVH seul devant l’entrée avec le paquetage contenant les vivres réclamées par les pirates du central.

D’une certaine façon, avoir fait quelque peu la conversation avec cet homme (même s’il semblait surtout faire un monologue tant le robot ne répondait que très peu aux affirmations du Zabrak) permis à Alpha d’en savoir un peu plus sur l’état d’esprit de l’équipage ainsi que les attentes des Pirates. Apparemment, ils espéraient obtenir quelque chose du Prince en négociant avec l’Alliance. Mais cette dernière avait perdue patience face aux récents évènements et un sauvetage musclé avait l’avantage indéniable de coûter bien moins de crédit que la rançon sur un prince Hapien. C’était des données qui n’entraient pas en considération dans la mission, mais le droïde préparait son rapport en même temps qu’il effectuait sa tâche et il transmettait ainsi toute sorte d’informations à ses supérieurs. Les intentions de ses pirates et l’idée qu’ils se faisaient de l’alliance pouvait faire partie des données intéressantes, même si la machine en elle-même n’avait aucun avis sur cette question, comme sur rien d’ailleurs.

L’autre information était que les membres chargé de diriger la sécurité n’étaient pas particulièrement populaires. Ce n’était que de la conjecture, mais si cette supposition s’avérait exacte, cela signifiait qu’une fois qu’elle les aurait neutralisés, Alpha disposerait de plus de temps qu’elle ne le pensait pour se rendre à la prison et en prendre le contrôle avant qu’ils ne donnent l’alerte. A ce moment-là, les prisonniers seraient déjà tous libre et le robot pourrait à loisir se diriger vers les capsules de survie, à l’abri des regards des pirates trop occupé a maté l’insurrection de l’équipage légitime du navire. L’androïde ne doutait pas que cela finirait en bain de sang, mais du moment que la vie du Prince était sauvé, le reste n’avait aucune valeur à ses yeux. Un agent humain n’aurait probablement pas pris ce genre de décision, mais c’était la raison pour laquelle l’Alliance avait choisi de remplacer Alpha par une machine. Pour ce genre de tâche, le pragmatisme était préférable à l’idéalisme.

Le Zabrak parvint à obtenir la nourriture qui serait le sésame de l’androïde vers le poste de sécurité, mais avant de le laisser partir, il lui glissa une barre protéinée en lui conseillant d’aller dormir ou voir le docteur, car il n’avait pas bonne mine. Alpha esquissa un sourire en la prenant histoire de montrer de la gratitude, tout en considérant différent paramètre : il lui fallait travailler mieux ses masques pour avoir l’air plus naturel lorsqu’elle usurpait l’identité de quelqu’un, mais cette barre protéiné pouvait avoir de l’intérêt, notamment si le Prince n’était pas alimenté correctement, aussi le robot la conserva précieusement, veillant à la dissimuler dans sa peau métallique alors que personne, ni pirate, ni caméra ne l’observait. Il ne lui restait plus donc désormais qu’à rejoindre le poste de sécurité afin de rapporter le ravitaillement promis et passer à la prochaine étape de son plan : la prise de contrôle de ce dernier.

Comme elle disposait des plans, se rendre au poste de sécurité était un jeu d’enfant : elle n’avait qu’à suivre le marqueur affiché sur son radar sur ce qui lui servait d’ATH. Sous l’identité de Bren, elle se déplaçait comme le ferait un homme en patrouille et une fois encore, elle n’éveilla pas les soupçons de ceux qu’elle croisa. Elle enregistrait chaque visage afin de les transmettre à ses supérieurs : peut-être y retrouveraient-ils quelques criminels recherchés. Lorsqu’elle fit son entrée dans la salle de contrôle de la sécurité, ses senseurs furent immédiatement mobilisés pour repérer les différents éléments de la pièce : nombre de pirates présents, systèmes de sécurité éventuels, danger potentiel, issue possible, tout fut étudié afin de pouvoir établir un plan d’attaque. Bientôt, il faudrait abandonner l’identité de Bren pour une autre plus utile…

« Ce que vous avez demandé les gars ! Tout va bien par ici ? »

La progression d’YVH se fit sans encombre jusqu’à présent, l’équipage pirate était sensiblement en sous-effectif par rapport aux estimations du QG. C’était d’ailleurs ce qui avait brutalement freiné l’invasion des pirates dans l’Amas d’Hapès : bien qu’ils aient eu l’opportunité de capturer de nombreux vaisseaux hapiens en un temps record, il s’est très vite posé la question d’avoir assez d’hommes pour les manœuvrer. Devant cette problématique, les pirates se sont rendu compte que forcer l’équipage d’origine du vaisseau à coopérer serait plus judicieux que de simplement les éliminer. YVH croisa quelques patrouilles mais peu d’entre elles lui prêtaient attention, un simple regard sur ce qu’elle portait suffisait pour qu’ils comprennent qu’elle était visiblement de corvée de ravitaillement du central de sécurité. La base de donnée d’YVH et sa connexion aux serveurs de l’Alliance Galactique lui permit d’identifier quelques pirates comme étant activement recherchés par la coalition formée par Coruscant et Hapès. Certains étaient également recherchés par l’Empire ou le Cartel des Hutts ce qui signifiait qu’ils avaient probablement des chasseurs de prime aux fesses…
Durant son chemin, seuls deux personnes s’attardèrent sur YVH, le premier était un weequay anonyme qui foudroya du regard YVH et l’insulta dans sa langue natale : sans doute que Bren avait eu un différend avec ce weequay. La deuxième fut cependant plus intrigante : elle avait fixé YVH dès l’instant ou il avait posé le regard sur elle, comme s’il sentait que quelque chose n’allait pas. Les rodiens étaient réputés pour être des chasseurs hors pairs dotés d’un excellent sens de la traque et de l’observation en plus de leur capacité à détecter des signes vitaux. Le rodien stoppa net sa marche forcée pour fixer YVH jusqu’au moment ou l’un des quatre pirates l’encadrant lui donna un gros coup de crosse de blaster entre les épaules pour l’inciter à avancer. YVH avait naturellement détecté les menottes aux poignets du rodien qui était visiblement un prisonnier. Le rodien baragouina une demande d’aide dans son langage natal jusqu’à ce qu’un deuxième coup le fasse taire.
Lorsqu’il pénétra dans la salle de contrôle, YVH put constater que celle-ci était occupée par quatre personnes, un Houk massif occupé à nettoyer son arme, un humain qui s’occupait de bricoler un droïde de classe IG-86 qui semblait être en veille. Il y avait aussi un weequay qui s’occupait de trier son jeu d’holo-cartes. Restait un humain assis à fixer plusieurs écrans de surveillance et qui tournait le dos à YVH beaucoup trop concentré pour lui accorder un signe d’attention autre qu’un « salut Bren » murmuré. Tous étaient armés, le Houk notamment avait un fusil blaster assez lourd tandis que le weequayt avait un fusil blaster simple. Les deux humains quant à eux avaient un pistolet blaster dormant dans leurs holsters ainsi qu’un cutter à fusion dans la main dans le cas du mécano.

- Tout roule par ici Bren, pose donc les provisions ici et retourne à ta patrouille. Par contre avant tu peux nous dire ou se trouve ton pote ? On le voit plus sur les écrans et ne répond plus au comlink… il ne serait pas entrain de roupiller j’espère ?

Lança le weequay d’un ton sec tout en rangeant son jeu de cartes pour tirer une vibro-lame courte de sa ceinture. Le léger vrombissement lui donnait un aspect assez inquiétant, celui d’un homme qui avait déjà tué pas mal de personnes. YVH l’identifierait comme étant un criminel activement recherché par Mobba le Hutt pour avoir assassiné nombre de ses hommes de mains et par l’Empire. Il était visiblement celui qui était en charge ici et avait l’air le plus zélé de tous excepté celui qui surveillait les écrans, mais surtout, celui qui s’ennuyait le plus et qui serait pas contre se défouler sur quelqu’un. Cherchant un prétexte pour se battre sous l’œil attentif du Houk, il se dressa et s’avança vers Bren pour poser son bras sur son épaule comme si c’était un ami à lui. Il jeta un coup d’œil à sa lame puis à Bren. De toute évidence, il suspectait Bren de couvrir son collègue qui devait sans doute s’être trouvé un coin tranquille pour dormir, éternellement s’il avait seulement su.
Au même moment, le mécano referma le capot du droïde IG. Il souffla quelques mots tout en réactivant le droïde qui s’anima et scanna la zone pour se localiser dans le dragon hapien et identifier les individus l’entourant.

- Enfin ! Remerciez-moi d’avoir pu réparer sa défaillance en matière de systèmes de…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase : le droïde IG dégaina son blaster et le braqua directement sur YVH : ses capteurs indiquaient qu’il n’émettait aucune signature thermique en adéquation avec son apparence. Il ouvrit le feu en s’exprimant d’une voix monocorde :

- Intrus détecté !

________________________________
HRP: Quelques précisions sur l'ennemi.

Mini-boss: Droïde Assassin
- Droïde Assassin IG-86 ancien.
Niveau de combattant: 3 l Bonus au jet de dé: +2 sur le résultat total.
Taille: 1m96
Fonction: Assassinat/Combat
Armement:
- Un fusil blaster E-11
- Blaster sonique.
- Disperseur de gaz fumigène.
- Vibro-lames

Équipement: Transmetteur comlink, Balise de repérage, Modulateur vocal, Blindage normal.

Ennemi standards (qui réagiront dans la panique, donc réactions imprévisibles)
- Pirate weequay: Niveau de combattant: 3 (-2 malus de surprise)
- Pirate houk: Niveau de combattant: 2 (-2 malus de surprise)
- Pirates humain mécano: Niveau de combattant: 2 (malus -3 de surprise)
- Pirate humain observateur: Niveau de combattant: 2 (malus -3 de surprise)

A toi de lancer tes dés de combat !

La traversée jusqu’à la salle de contrôle se fit sans incident notable. Les insultes destinée à Bren n’était qu’une donnée parmi tant d’autre que le robot prenait en compte : les inimités que l’humain avait entretenu de son vivant avec les autres pouvaient lui valoir des problèmes avec certains pirates et dans le pire des cas faire échouer la mission. Mais en revanche, le Rodien qui demanda de l’aide était plus intéressant : non, le Gynoïde ne connaissait pas la pitié, mais il s’agissait d’une diversion possible : si elle parvenait à créer une mutinerie dans le vaisseau, elle pourrait facilement extraire le Prince Hapien sans se préoccuper du reste : que les mutins soient écrasés ou victorieux n’était pas le problème du robot : sa seule tâche était d’accomplir sa tâche, à savoir assurer la survie du dignitaire. Etant donné les mœurs particulières du Consortium d’ Hapès, il devait probablement s’agir d’un reproducteur disposant d’une bonne côte, sinon le royaume n’aurait jamais demandé qu’on le sauve. Mais pour le robot, ceci n’avait pas d’importance : seul la manière comptait, elle ne se posait pas de question sur les pourquoi : programmer pour obéir et pas remettre en question ses ordres, elle ne réfléchissait que pour atteindre les buts qu’on lui fixait.

Une fois arrivée dans la salle de contrôle, elle constata la présence de quatre pirates dans la pièce, ce qui ne représentait pas une menace particulièrement grave contenu de leurs armements respectif. En revanche, le droïde IG 86, bien qu’étant une antiquité qui ne pouvait en aucun cas être comparé aux performances d’une machine de la série YVH, restait un engin dangereux qu’il ne fallait pas sous-estimer, mais qui pourrait s’avérer particulièrement utile si le robot parvenait à le reprogrammer pour servir ses intérêts… Les autres pirates assurèrent que tout allait bien et qu’il pouvait poser les vivres avant de repartir à sa patrouille. Alpha ne se fit pas prier, observant toujours les différents présents tout en écoutant le weequay, qui était de loin l’adversaire le plus dangereux, recherché autant par l’Empire qu’un Seigneur de Guerre Hutt avec une bonne prime. Réclamer la prime pourrait être utile, l’argent lui permettait de financer des améliorations de son corps cybernétique auprès de son fabriquant et son partenaire en avait besoin pour assurer la maintenance de son vaisseau, mais il s’agissait d’un détail qu’elle règlerait plus tard…

« Tel que je le connais, ce fainéant doit être encore en train de se planquer près de la prison, à moins qu’il soit encore en train d’essayer de violer une prisonnière… T’inquiète pas pour cela, je vais aller tirer les oreilles de ce bleu. »

Alpha n’avait pas perdu de temps : une excuse toute trouvée pour se rendre vers les prisons sans que personne n’y trouve quoi que ce soit à redire et pouvoir atteindre le Prince. Toutefois, un évènement inattendu changea en partie ses plans : le technicien qui travaillait visiblement à rendre opérationnel l’IG parvint enfin à terminer son travail au plus mauvais des moments : Alpha pouvait facilement tromper les organiques, mais contrairement à Guri, son corps ne simulait pas les signes vitaux : cela signifiait donc qu’elle ne pouvait pas tromper les capteurs sophistiqués des droïdes assassins, même lorsqu’ils étaient aussi ancien que ce modèle. Celui-ci l’identifia donc immédiatement comme une machine et décida de tenter de l’éliminer : une tentative risible : le E-11 n’était pas une arme suffisante pour réellement l’endommager, mais elle ferait apparaitre aux yeux de tous sa nature de machine et cela, Alpha ne pouvait pas l’accepter : ses circuits avaient travaillé à une vitesse de calcul impressionnante et l’intelligence artificielle décida rapidement d’un nouveau plan

L’idéal était de se servir du fait que la machine était en réparation pour faire croire aux autres pirates qu’elle déraillait encore : depuis la guerre des clones, la plupart des êtres vivants préféraient faire confiance à l’un de leurs qu’à une machine, mais pour cela, il fallait que l’YVH échappe au tir de sa rivale. Elle tenta donc une manœuvre osé, en plongeant sur le côté dans une roulade digne d’un pirate chevronné. L’idée était simple : si elle esquivait le tir, elle espérait que l’IG 86 agressé par les pirates fasse le ménage et les tuent tous : elle n’aurait plus ensuite qu’à prendre le dessus sur le modèle grâce à ses spécificités techniques supérieures et le pirater afin de disposer d’un allié intéressant tout en ayant le contrôle de la salle de sécurité, ce qui lui permettrait de pouvoir contrôler toutes les caméras et pirater le système afin de retarder un maximum les actions de ses adversaires… Si elle était touchée par le tir de l’IG, il faudrait toutefois changer de plan, car cela révèlerait sa nature robotique…

« Tu parles d’une réparation utile ! Eteint ce truc immédiatement idiot ! »

Jet de dé de combat : tentative d’esquive au tir de l’IG 88