Le retour de Valenta Holmes

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28 Yelona 1080

Épique. Elle ne trouvait pas d'autres mots pour qualifier la pantalonnade qu'avait été, à ses yeux, cette ridicule séance plénière. Déjà, alors que Harmonie dirigeait Nantoo Deï et qu'elle en était l'héritière, elle n'avait jamais trop apprécié ces arguties démocratiques qui n'avaient de républicaines que le nom. Trop de gens, trop d'intérêts divergents... Le consensus n'avait aucun sens dans la situation précaire qui était celle de leur flotte d'exilés. Tout cela n'avait été que vociférations à l'encontre de la tribune, hurlements pour garantir la probité des sénateurs, enlisement dans les procédures complexes de cette vieille machine qu'était désormais le Sénat. Contrairement à l'opinion communément répandue qui voulait que Valenta et tous les Ërador soient des autocrates en puissance, incapables d'écouter les représentants du peuple, la monarchie harmonique avait, de tout temps, ménagé une place pour les représentants des fiefs, corporations et syndicats implantés au sein des territoires relevant de sa souveraineté directe. Pourtant, à la différence de cette vaste basse-cour, le Roi et la famille royale s'étaient toujours posées en arbitres pour trancher dans les différents travaux de leur assemblée représentative. Sans leader, ce sénat n'était qu'une énorme institution en panne sèche. Et c'était bien ce qui agaçait profondément la jeune femme. Certes, elle aimait discuter et débattre, c'était après tout ainsi que l'on avançait, mais elle aimait encore plus l'efficacité. La discussion n'avait de sens que si elle débouchait sur une résolution prise en commun, ce qui n'était plus le cas.

La proposition faite par la représentante des humains avait été accueillie par des huées. Oser s'en prendre aux privilèges des sénateurs, oser questionner leur honnêteté, il s'agissait quasiment là d'un crime de lèse-majesté. Ou plutôt de lèse-sénat puisque la jeune femme était la seule personne de sang royal à être membre de l'auguste institution. Les apparences de respect que certains avaient pu lui témoigner, en espérant certainement qu'elle pencherait en leur faveur, avaient été balayés par cet attentat à l'exemplarité républicaine. Exemplarité qui laissait la jeune femme de marbre de toute évidence. Tout comme les réflexions désagréables qui avaient fusé. Elle ne pouvait dire que cela ne la touchait pas, ces gens crachaient après tout sur sa famille, mais chaque chose viendrait en son temps. Soldat discipliné formé à l'influence de la royauté, Valenta était d'abord présente pour faire son devoir. Et c'était ce qu'elle avait fait. Considérant qu'il y avait peu de chances pour que la majorité se range derrière sa motion, elle en avait usé avec eux comme son père avec les vassaux d'Harmonie. Elle avait menacé. Certes, elle ne disposait plus d'une station orbitale au rayon mortel mais, entre ses mains, ses pouvoirs, sa voix et son droit de veto semblaient avoir un pouvoir plus grand encore sur ce ramassis de Jawas apeurés. Durant une interruption de séance, elle avait envoyé un message à l'un de ses collègues lui expliquant qu'en considération du manque de soutien à sa proposition, elle retirait son appui et son vote à une autre proposition ayant trait à l'établissement de certains pouvoirs du Sénat. Puis, tranquille bien qu'inquiète, elle avait attendu.

La nouvelle avait eu l'effet d'une bombe. Elle avait reçu un message d'insultes voilées de la part de son collègue et avait, dès lors, considéré la partie gagnée. Si ils perdaient leurs moyens, c'est qu'il avait besoin de son vote pour faire échec à la majorité. Puisque tout était affaire de donnant-donnant sous la Coupole, elle aurait ses voix. Au retour en séance, l'atmosphère avait quelque évolué, les attaques s'étaient faites moins virulentes depuis le centre de l'assemblée. Contente de sa petite manœuvre, elle avait magistralement coupé la parole au représentant wookie pour demander la mise aux voix immédiate de sa motion portant création d'une commission d'enquête indépendante sur les financements des sénateurs. Elle connaissait la procédure, et, avec le temps, avait appris à en jouer. Passé l'intervention d'un Wookie passablement agacé par le fait d'avoir été coupé par la fille de leur ancien ennemi, la proposition avait été mise aux voix. Après plusieurs recomptes, plusieurs autres interruptions, la motion était passé d'une très courte majorité déclenchant un tonnerre de huées. Valenta, elle, s'était contentée de sourire d'un air satisfait tel un gros chat qui attendait devant un trou de souris. Pour un peu, elle aurait volontiers lever impérialement son index à l'attention de ses détracteurs, histoire de les faire hurler à nouveau. Malheureusement, une telle attitude était incompatible avec la dignité dans laquelle l'héritière des Ërador se voulait drapée.

Après quelques votes, un grand débat sur la crise alimentaire, la séance avait été levée et Valenta était restée quelques instants afin de discuter avec quelques soutiens au sujet de la nécessaire réforme du Sénat. La forme confédéralisante qui avait été donnée dès le départ ne satisfaisait guère la jeune femme qui y voyait un déni quant à la représentativité des peuples réunis au sein de la flotte en exil. Pourquoi des dizaines de milliers d'humains auraient-ils eu moins de poids que quelques centaines de Wookies ? Tout cela était aberrant. Elle était, au fils des mois, devenue une fervente partisane d'une représentation proportionnelle stricte en fonction du poids des peuples représentés au Sénat. Renforcer le poids d'une minorité de races au détriment de celles plus largement représentées au sein de l'institution gouvernante était une erreur et une injustice flagrante. Toutefois, un projet d'une telle envergure mettrait des mois à se construire et à aboutir à un vote positif. Le petit groupe de sénateurs au sein duquel la jeune femme avait ses habitudes mettrait du temps à rassembler des soutiens et elle-même avait la toute nouvelle commission d'enquête à diriger.

Revenue à son petit mais élégant bureau, elle se fit remettre les informations personnelles qu'elle avait demandé à son attaché de préparer en vue de la constitution et de la nomination des membres de cette fameuse commission. Chacun serait libre de l'accepter ou de la refuser mais elle espérait que nombreux seraient ceux à voir l'intérêt pour la flotte d'un Sénat épuré de ses éléments perturbateurs et véreux. Grâce à un petit groupe de sénateurs en accord avec ces principes qui surveilleraient les travaux des enquêteurs, elle avait établi un petit groupe excluant les Sith. Elle n'avait tout simplement pas confiance, ni en leur probité - ce qui était logique, ni en leurs capacités d'enquêteurs. Elle ne voulait pas se retrouver avec un tas de cadavres à ranger au placard parce que certains adeptes du côté obscur auraient eu la main un peu trop lourde. Grâce aux conseils de vieux routards du Sénat, elle avait penché pour les Jedi quand on avait mis devant elle le doigt sur leur rôle d'arbitres. De plus, jusqu'à des temps récents, ils avaient été les alliés fidèles de la monarchie. Et, de toutes les façons, elle n'avait guère le choix. Aussi envoya-t-elle des messages en direction du Somens II mais également à destination du Vestigia :

Senatorial One, le 28 Yelona.

De : S.A.R. Valenta Ërador, Sénatrice et représentante des Humains, Présidente de la commission des enquêtes internes du Sénat.
A : Jilano Alhuïn, Elunia Ombrelune, Maîtres Jedi ; Saria Arreli, Chevalier Jedi ; Jyll Heavyrain Praxis, Lieutenant.

Objet : Participation à la commission des enquêtes internes du Sénat.

Comme convenu lors de la réunion des représentants de la Flotte, le 25 Yelona, et acté par le Sénat en ce jour du 28 Yelona, une commission d'enquête interne, se voulant indépendante, a été créée afin de s'informer des graves soupçons de corruption pesant sur un certain nombre de personnalités membres de l'auguste assemblée dont je suis membre. Je n'insisterai jamais assez sur le fait qu'un corps de gouvernement sain est le seul et le meilleur moyen à notre disposition pour traverser sereinement les épreuves qui nous attendent. En temps de paix, la probité est un devoir, en temps de guerre, une obligation et une nécessité. Ainsi, il est de ma responsabilité de faire toute la lumière sur ces possibles abus afin que le Sénat y mette un terme.
Après discussions et échanges sur la qualité nécessaire des membres de cette commission extraordinaire, il est apparu nécessaire de renouveler la confiance des sénateurs en l'Ordre Jedi ainsi qu'en nos forces armées. Pour ce faire, il est nécessaire que nous nous retrouvions afin de faire état des modalités de la participation nécessaire de vos personnes à cette enquête de la plus haute importance pour l'avenir de la Flotte.

Comptant sur votre dévouement,

Valenta Ërador.

Le message crypté avec le chiffre des communications sénatoriales fut rapidement envoyé et relayé vers les divers individus sélectionnés par Valenta. Désormais, il ne lui restait plus qu'à attendre en espérant que chacun des concernés par ce message ait à cœur le bien commun des Exilés et non ceux, particuliers, de chaque faction.

Jyll Heavyrain Praxis se trouvait dans son bureau au sein du Vestigia. Son service allait bientôt être terminé et elle allait enfin pouvoir retrouver sa cabine personnelle a bord du Home One. Seule dans son bureau, la capitaine rédigeait le rapport de sa journée à ses supérieurs et effectua une copie du total entrées et sorties à bord du Vestigia. L’équipe de « nuit » allait prendre le relai. Tandis que la fatigue se lisait sur son visage, la jeune capitaine commençait à cligner des yeux de façon plus régulière et rapprochée. Elle se surprit plusieurs fois à taper son rapport de la journée les yeux fermés, Jyll en conclut qu’elle commençait à entrer dans un état de somnolence. Il fallait dire aussi que les journées bien que calmes étaient éprouvantes pour l’esprit. Devoir surveiller sans cesse les individus entrants et sortants du Vestigia nécessitait une vigilance de tous les instants. Une concentration constante qui s’avérait rapidement épuisante si l’on n’était pas vraiment entraîné. Les horaires de travail de l’équipe de Jyll se faisaient déjà particulièrement longs et éprouvant lorsqu’il s’agissait par exemple d’empêcher des armes d’entrer sur ce vaisseau, ou encore des tentatives de suicide comme celle tentée par Kali il y a 4 jours à peine.

Jyll avait réussi à empêcher le suicide de la jeune adolescente en parvenant à la convaincre que sa propre mort n’allait pas encourager les choses, mais qu’au contraire elle risquait d’être le catalyseur d’un mouvement civil généralisé qui pourrait mettre en péril l’équilibre de la flotte, et en conséquence, causer la mort d’innocents. Mais depuis cet incident, Jyll se sentait de plus en plus épuisée le soir et encline au stress. Elle craignait également que ce stress accumulé ne lui fasse commettre des erreurs de jugement et/ou de vigilance vis-à-vis des personnes qu’elle était chargée de contrôler.
Cela faisait deux années qu’elle se trouvait à bord de la flotte exilée. Deux années passées dans le même poste, à assurer la sécurité à bord de ce vaisseau qui était de plus en plus souvent fréquenté de part la nostalgie ressentie par la population ayant survécu. Jyll se demandait si leurs chances de survie étaient vraiment existantes. Car la tentative de suicide de Kali témoignait bien d’une perte d’espoir dans une survie en dehors de Dantooine. Un désespoir qui planait silencieusement sur la flotte et qui devenait de plus en plus oppressant et qui pouvait compromettre sérieusement la vie à bord des vaisseaux exilés.

Alors qu’elle finissait de taper et d’envoyer son rapport à ses supérieurs, elle reçut un message de la part de Valenta Ërador. L’ancienne princesse d’Harmonie qu’elle avait eu le plaisir, et surtout l’honneur de rencontrer il y a deux ans. Elle savait qu’elle avait toujours un rôle important au sein de la flotte, et son message réchauffa le cœur froid de Jyll. Aussi elle prit soin de répondre immédiatement.

Vestigia, le 28 Yelona.

De : Capitaine Jyll Heavyrain Praxis,
A : S.A.R. Valenta Ërador, Sénatrice et représentante des Humains, Présidente de la commission des enquêtes internes du Sénat.

Objet : RE :Participation à la commission des enquêtes internes du Sénat.

Bonsoir, sénatrice Ërador.
Je viens de prendre connaissance de votre message, et je dois vous avouer que je suis honorée de votre proposition. J'aimerai convenir d'un rendez-vous avec vous afin de pouvoir nous mettre au point sur la marche à suivre.
Pourquoi ne pas nous donner rendez-vous dans deux heures et demie sur le Senatorial One devant l'entrée du sénat en lui-même ? Par la suite, vous choisirez l'endroit le mieux adapté.

Cordialement.

Jyll Heavyrain Praxis.

La capitaine se leva de son bureau, éteignit celui-ci et prit soin de verrouiller son terminal d'accès, ainsi que la porte d'entrée. Puis Jyll quitta le Vestigia. Elle fit un détour sur le Home One afin de se changer dans sa cabine et adopter une tenue plus adéquate pour rencontrer une sénatrice. N'étant pas en service, elle laissa son armure chez elle. Elle se doucha, se prépara avala rapidement sa ration du soir avant d'enfiler une robe noire plutôt courte, lui tombant jusqu'au niveau du genou et arborant un petit décolleté timide. Elle garda cependant une arme de poing à portée de main. Puis elle quitta sa cabine et se rendit sur le sénatorial one ou elle attendit Valenta devant l'entrée de la chambre des sénateurs.

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A priori, expurger le Sénat de la gangrène qui l'amoindrissait ne semblait pas à être à l'ordre du jour du conseil Jedi. Elle ne comprenait pas. Comment pouvaient-ils agir ainsi puis, après, en comité, prôner exactement le contraire ? Elle avait toujours vu en eux des défenseurs de la paix mais aussi d'une certaine forme de démocratie. Elle se souvenait encore des remontrances du Grand Maître Sommens à l'égard de son père quand celui-ci avait usé trop vigoureusement de ses pouvoirs de veto à l'encontre du parlement harmonique. Ne défendaient-ils plus le Sénat et ses valeurs ? Ce terrible exil avait-il irrémédiablement détruit leur culture, leurs réflexes et jusqu'à leurs valeurs ? Valenta, même en colère, ne pouvait réellement y croire. Devait-elle y voir du dédain pour cette institution réputée trop lente pour répondre aux besoins de la flotte ? Il semblait y avoir des lieux entre les paroles affichés par les propriétaires du Sommens II et leurs motivations profondes. Déjà qu'elle ne les portait plus, en tant qu'institution, dans son cœur, elle en arrivait à un certain découragement à leur sujet. Mais à quoi donc pouvaient-ils bien servir si ils ne se dévouaient pas à la Flotte ? Zonama très bien...mais cela ne faisait pas avancer leur situation immédiate.

Elle secoua la tête avec découragement avant de tenter un second envoi prioritaire au conseil et à certains membres triés sur le volet. Advienne ce que pourrait mais elle commençait à perdre tout espoir dans les capacités de l'ordre lumineux à réagir. Il lui faudrait sans doute faire avec les Sith même si elle doutait sérieusement de leurs motifs et de leur possible implication dans une enquête destinée à mettre un terme à la corruption d'un bon nombre de sénateurs. Elle n'imaginait pas du tout Raug acceptant de voir un sénat complètement indépendant capable de dicter sa loi aux civils mais aussi aux deux ordres d'utilisateurs de la Force. Peut-être le problème venait-il finalement de la trop grande autonomie qu'ils avaient pris dans le fonctionnement de la flotte exilée ? Certes, elle croyait en la diversité des systèmes politiques mais il était certain que l'établissement de tels pouvoirs aux Jedi et aux Sith était de trop. Pouvait-on réellement laisser le pouvoir à un petit groupe d'individus surdoués ? Elle savait que les Jedi d'avant la Grande Rébellion n'avaient pas été ainsi, qu'ils n'avaient jamais eu un tel pouvoir politique.

Elle laissa là ces pensées indélicates quand elle reçut un nouveau message en provenance du Vestigia. Pendant quelques secondes, elle fut inquiète que quelque chose fut arrivée à Cerseï jusqu'à ce qu'elle se souvienne que cette dernière travaillait à bord de la frégate médicale. Quelle idée ! Seulement, la lecture des quelques lignes qui lui avaient été adressées par Heavyrain Praxis la firent sourire. C'était là une belle leçon pour les Jedi et les membres de ce ridicule petit comité qui entendait diriger la flotte. Les premiers à répondre présents pour lutter contre la corruption et améliorer le système de gouvernement étaient ceux d'Harmonie. Elle sourit en pensant au professionnalisme du petit bout de femme qui avait servi les grandes armées royales. Cela prouvait si il en était besoin l'immense valeur de ce soldat qui avait choisi de rejoindre, après la disparition des forces de la couronne, les services de sécurité de la flotte.

Rapidement, elle envoya un rapide message à l'autre jeune femme pour acquiescer à l'idée d'une rencontre dans la soirée. Ce serait l'occasion d'aller dîner en bonne compagnie dans le restaurant de la Rotonde. Et de commencer à observer les allers et venues de ses pairs. Pour tout dire, elle se mêlait assez rarement à eux en dehors de ses obligations professionnelles préférant rentrer chaque soir à bord du Vestigia plutôt que de rester sur le Senatorial en leur compagnie. Ainsi pourrait-elle informer sa future collègue enquêtrice de ces doutes concernant certains des membres de la Coupole. Il lui restait quelques dossiers à traiter concernant les mesures d'exploration spatiale dans les bordures de leur ancien système et la jeune femme se demandait si ils ne devait pas se lancer à la recherche d'alliés potentiels dans le secteur de la galaxie où s'était trouvé leur monde. Bref, elle travailla encore deux bonnes heures avant qu'une de ses suivantes ne la rejoigne pour lui indiquer qu'il était plus de temps qu'elle se prépare pour le dîner. Après quelques discussions dans la salle d'eau ridiculement petite qui se trouvait être attenante au bureau de la sénatrice, les deux femmes se mirent d'accord sur une robe qui faisait complètement oublier le statut royal pour ne concentrer que sur le caractère privé de la princesse. L'enquête nécessiterait qu'elle remise au placard ses réflexes.

Avec quelques minutes de retard, coutume on ne peut plus normal, Valenta pénétra dans le grand hall de la chambre sénatoriale qui lui sembla beaucoup moins rempli qu'à l'ordinaire et s'approcha de celle qu'elle reconnut pour être l'ancien lieutenant des armées de leur pays.

Après avoir rectifié une mèche folle qui s'échappait de son diadème stylisé, elle s'approcha de la militaire pour la saluer vigoureusement en lui serrant la main et en inclinant la tête.

"Capitaine Heavyrain-Praxis, je suis heureuse de vous revoir. Au nom du Sénat de Dantooine, je vous remercie d'avoir accepté de répondre à cet appel à l'aide. Vous avez été la seule, malheureusement. Nous vivons des temps bien sombres où bien peu ont le courage de faire ce qui est juste. J'ai retenu une table au restaurant de la Coupole dans un coin tranquille où nous pourrons voir sans être vues."

D'un geste, elle lui fit signe de la suivre. La capitaine pouvait remarquer que la princesse n'était ni armée, ni même accompagnée des habituels gardes du corps. Soit cette dernière avait confiance en la militaire pour la protéger, soit elle considérait qu'il n'était pas de son ressort ni même approprié d'arborer une quelconque attitude belliqueuse à bord du Senatorial One. Les deux femmes pénétrèrent discrètement dans l'immense salle où dînaient les puissants de la Flotte et furent accompagnées jusqu'à une table surélevée où deux couverts avaient été installés. Cachés par des colones, elles se trouvaient de fait discrètement à l'écart.

"Je ne vous dirais jamais assez combien je vous suis reconnaissante. Je ne sais si vous le savez mais j'ai rencontré les représentants jedi et sith aux côtés de Connor's il y a quelques jours et nous avons convenu d'assainir le Sénat. J'ai quelques soupçons à propos de quelques sénateurs mais j'ai bien peur que la corruption n'ait des racines partout au sein de la flotte. De fait, si je vous ai convoqué, c'est parce que je connais votre poste et votre position au sein des services de sécurité du Vestigia. Il ne sert à rien de se voiler la face, nous savons que la moindre piste passera par ce vaisseau."

A bien des égards, le Senatorial One était le vaisseau le plus luxueux de la flotte. Si l'on exceptait la coupole du Sénat implanté à l'avant de l'appareil, faite dans l'urgence peu avant le départ final, tout ici puait l'argent. C'était également l'appareil le moins peuplé, puisqu'hormis une poignée de citoyens vivant dans quartiers étroits et peu accueillant, il était composé exclusivement de Sénateur, qui tous sans exception possédait des appartements spacieux et richement orné. Ou chacun avait-il trouvé le temps de faire embarquer ces quantités de richesse? Jilano l'ignorait, mais cela ne l'empêchait pas d'éprouver un certain agacement. Alors que tout ces biens pourraient permettre à la flotte de se bâtir un capital monétaire suffisamment important pour commercer avec d'autres peuples. Ce gâchis était encore plus palpable alors qu'il parcourait les coursives du vaisseau, rencontrant ça et la des politiques plongés dans d'intenses discussions. Tous ne manquèrent pas de le saluer avec chaleur, politesse élémentaire que Jilano ne manqua pas de leur rendre, malgré le peu d'égard qu'il leur portait. Il tachait toutefois de ne trop se préoccuper de ces charognards en quête de cadavre à dépecer, ce qui n'était pas très difficile s'il prenait le temps d'écouter les remous de la Force. Colère, dépit et mécontentement semblait secouer la majorité des habitant du Senatorial One, ce qui n'était pas étonnant au vu de récentes décisions prises par le Sénat. En dépouillant certains politique véreux et à cause du pouvoir qui pesait depuis peu sur ses épaules; la côte de Valenta Ërador semblait en chute libre parmi ses paires. C'était d'ailleurs pour cela que l'ancienne Princesse Harmonienne lui avait envoyé un message quelques heures plus tôt en demandant sa collaboration pleine et entière. Au vu des menaces qui pesait sur la jeune femme, cette mission semblait tomber à pique, puisque Jilano pourrait profiter de cette occasion pour juger si la sénatrice avait réellement besoin de la protection de l'Ordre.

-Dis moi, que pense tu du Senatorial One?

La question à l'apparence banale et insipide était destinée à la jeune femme qui trottinait derrière lui. Le Jedi gardiens éprouvait toujours un sentiment de surprise lorsqu'il s'adressait à la jeune Naélindra. Cette jeune femme perturbée et fragile n'était sa Padawan que depuis peu, et pourtant il lui semblait déjà la connaître. Leur rencontre, si elle fut épique, lui avait permis de gagner un tant soit peu sa confiance, même si la peur maladive qu'elle éprouvait à l'égard de la gente masculine rendait leurs échanges difficiles. Il avait cependant promis de se livrer entièrement à elle, tout comme elle le ferait aussi, rendant alors tangible un enseignement qui aiderait les deux Jedi à évoluer ensemble. Jilano préférais oublier certaines méthode que nombre de ses paires plus âgés tenaient en haute estime pour se concentrer uniquement sur Naélindra et tout les ennuis qu'elle pouvait présenter.

Jilano s'arracha cependant à ses reflexions en apercevant la Chambre des Sénateur, la ou siégeait les membres du Sénat de la Fédération Républicaine. Il eut la chance d'apercevoir la raison de sa venue d'un premier coup d'œil, la jeune Sénatrice étant plongée dans une intense conversation avec une militaire Jilano ne connaissait pas. Il pouvait sentir son calme apparent via la Force, mais aussi de la déception et de la rancune, ce qui ne le surprit pas outre mesure. Considérant son héritage disparut, la Sénatrice avait effectivement de quoi être amère... ne Cherchant même pas à se cacher, le Jedi suivit de sa paddocke commencèrent à suivre le duo qui s'éloignaient progressivement.

-Nous n'allons pas nous présenter tout de suite, Naélindra. Ouvre toi à la Force, guète la moindre émotion négative dirigée à l'encontre de la Sénatrice, elle ne semble pas escortée.

Ce qui allait passablement compliquer sa propre mission. Le conseil l'ayant mandé pour assurer la protection de la Sénatrice le temps qu'elle boucle son enquête sur le Sénat, il aurait préféré la voir prendre plus de précautions. S'agissait-il de stupidité ou d'arrogance, elle devait sans doute savoir que les récentes motions qu'elle avait présentée faisait d'elle une cible de choix pour tout les Sénateurs corrompus désireux de conserver leur place et leur influence au sein de la flotte. Si Jilano avait été un assassin, il aurait frappé à cet endroit précis... Ce qui ne fut heureusement pas le cas. Continuant d'avancer en dégageant un calme qu'il ne ressentait pas, il suivit les deux femmes vers un restaurant huppé de la coupole. Si elle y pénétrèrent sans difficulté, ce ne fut pas le cas des deux Jedi. A peine eurent-ils approché de l'entrée qu'un immense Aqualish, sans doute un membre de la sécurité, leur barra le passage en les toisant d'un air menaçant. Désireux de ne pas provoquer d'incident, il posa une main sur l'épaule de sa Padawan en priant qu'elle ne fasse pas preuve d'une grossièreté qui ne manquerait pas d'attirer l'attention.

-Vous n'êtes pas autorisé à entrer sans avoir réservé, dit l'humanoïde d'une voix rappeuse et dure.

-Nous avons une invitation, rétorqua Jilano, toujours imperturbable, veuillez nous conduire à la table de la Sénatrice Ërador.

Comme pour appuyer ses paroles, il agita la main devant le garde tout en usant de la Force pour influencer l'esprit lent de l'Aqualish. Ses yeux immenses devinrent vitreux et il abandonna alors sa attitude belliqueuse.

-Vous avre une invitation, répéta-il machinalement, je vais vous conduire à la table de la Sénatrice Ërador.

Ne rajoutant rien, mais adressant tout de même un léger clin d'œil à Naélindra, il suivit le membre de la sécurité vers la table en question. Certes, influencer l'esprit d'autrui n'était pas bien vue de la part des non Jedi, mais il était prêt à certains écarts pour mener sa tâche à bien. Les deux Jedi arrivèrent bientôt devant une table surélevée cachées derrières des piliers. Ils y retrouvèrent sans surprise les deux jeunes femmes, toujours en plein discussion. Le Maître s'approcha néanmoins et s'inclina légèrement devant ce duo étonnant.

-Sénatrice Ërador, madame, je vous adresse mes salutations. Veuillez m'excuser de mon retard, j'ai eut à régler certaines affaires importante. De plus, je dois avouer que la Sénatrice n'est pas facile à trouvée. Voici Naélindra Farkas, ma Padawan. N'ayez crainte cependant, j'ai toute confiance en elle et en ses capacités pour nous aider à régler cet épineux problème.

Arborant cette amusement contrôle qu'il le définissait souvent, il attendit tranquillement la réaction des deux femmes. S'il se fichait bien de celle de la militaire, il se doutait bien que le Sénatrice n'allait pas apprécier ce retard.

Invité

Finalement Maître Alhuïn avait eu ce qu'il désirait, la Padawan qu'il espérait était désormais sienne, ainsi que je lui avais promis, j'acceptais de faire une mission en qualité de sa Padawan, si tout se passait bien, que je me sentais en confiance, alors je deviendrai sa Padawan. Je crois qu'il ne démordra jamais de cette idée, et puis il avait bien saisis qu'il marquerait des points en me permettant de quitter un peu le cloître désagréable de ce vaisseau abondant de Jedi. Il m'avait prévenu la veille, je ne peux pas dire que mon emploi du temps était surchargé et c'est donc tout naturellement qu'en femme de parole, j'ai dis que je viendrai, ainsi que je le lui avais signalé. Certes la mission semblait de routine, même un peu idiote, protéger une Sénatrice alors qu'il ne se passera certainement rien, mais je quittais le vaisseau en retrouvant la présence d'un Maître Jedi le temps d'une mission, c'était bien plus qu'il ne m'en fallait. Pour autant, on ne peut pas dire que j'ai eu une bonne nuit, les cauchemars étaient encore là, ceux de la mort de mon Maître, ils avaient même été plus intenses que les autres nuits, le stress sans doute, car même si je ne suis pas familière avec ce sentiment, on veut tous toujours bien faire et après mon comportement de la fois dernière, j'ai beaucoup à rattraper avec le Maître Jedi. Bien me comporter et lui faire honneur sera un bon début, pas le must du must, mais ça sera un début et puis comme me l'a dit Maître Lÿrargent, je me dois d'avoir confiance dans le Jedi qu'il est et de ne pas trembler de peur devant l'homme. Plus facile à dire qu'à faire, je le crains.

Comble du comble, moi qui n'était que rarement malade, je le fus comme c'était incroyable pendant la traversée entre les vaisseaux. Cela faisait deux années que nous étions sur ce vaisseau sans aucune maladie et là, dans ce petit transporteur plus confortable que je ne l'avais imaginé en le voyant, j'étais coincée aux toilettes, nauséeuse et le ventre sans dessus-dessous. Après avoir rassuré celui qui deviendrait sans doute mon Maître et avoir mis les pieds sur le Senatorial One, le visage encore mouillé de l'eau froide avec laquelle je m'étais aspergée, tout allait déjà un peu mieux mais ce fut temporaire. J'avançais dans ce vaisseau, un petit pas derrière mon Maître ainsi que le veut la tradition et curieusement si j'avais été nerveuse avant de venir et de mettre un pied sur le vaisseau des Sénateurs, désormais je me sentais beaucoup mieux, j'étais focalisée sur ma mission. C'était bizarre, comme si le stress s'était envolé quand la mission avait vraiment commencé, désormais j'étais aux aguets guettant sans paraitre, ni être, une fouineuse, mon regard passant sur les personnes que nous croisions sans les dévisager, juste le temps de s'assurer qu'il n'y avait aucun danger pour l'heure. Cependant quelque chose d'autre me frappait dans ce vaisseau et je ne su quoi répondre à la question de Maître Alhuïn. Je pris le temps de la réflexion, m'autorisant à prendre quelques instants pour formuler une réponse qui ne paraitrait pas trop critique car quelque chose m'avait vraiment choqué et je suppose qu'il valait mieux le faire entendre avec quelques formes que crument comme je le pense :

- C'est indéniablement un beau vaisseau, riche, luxueux, il reflète bien le Sénat et sa puissance mais c'est aussi à mon sens un véritable gâchis. Quand on sait toutes les personnes mortes sur notre planète et que l'on imagine l'investissement en temps et argent pour ce vaisseau, on aurait pu en construire d'autres, sauver plus de vie. Comme on aurait pu embarquer bien plus de personnes en faisant des appartements moins luxueux et moins spacieux ou en abritant dans ces appartements plus de personnes.

Ce n'était peut-être pas ce que Maître Alhuïn voulait entendre mais c'était bien là le fond de ma pensée, il en penserait ce qu'il voudrait, mais je trouvais vraiment que ce vaisseau était un immense gâchis de place. Bien sûr que ces gens sont Sénateurs, qu'ils gouvernent et tout le bordel mais ils en demeuraient des gens comme des autres, réputés être au service du peuple pourtant ce n'était pas vraiment ce que ce vaisseau me faisait ressentir, j'avais l'impression que le but avait été de dire "on a plus de planète, notre peuple est mort en masse, mais bordel on est riche !" Evidemment je me doutais que Maître Alhuïn avait simplement posé cette question pour m'aider à me détendre, j'espérais que la réponse ne lui poserait pas trop de problèmes, je ne voulais pas le gêner, ça moins que tout au monde. J'ai ce besoin de dire la vérité, surtout quand on m'interroge sur ce que je ressens, hors là, c'était justement et précisément exactement ce que j'avais fais, je sais aussi que ma franchise, souvent extrême, met beaucoup de monde à l'aise, les gens aiment bien qu'on enrobe la vérité quand ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre. Au final les gens aiment qu'on leurs mente, qu'on leurs dise que tout va bien se passer et pourtant que tout va mal. Tout le monde préfère un petit mensonge subtil à une vérité douloureuse, pourquoi dit-on a un enfant que son parent dort au lieu de lui dire qu'il est mort ? Pourquoi dit-on à un Jedi que son Maître est retourné à la Force au lieu de dire qu'il a trépassé ? Parce que la vérité est parfois dure et qu'elle mène à des sentiments comme la colère, la haine et le doute, je le sais parce que je me suis dit que mon Maître est morte et je ressens ces sentiments qui mènent au Côté Obscur, je les subis, mais aujourd'hui, je les oublie, concentrée sur ma mission, ça fait du bien d'oublier, Maître Alhuïn marque des points...encore.

Nous approchons de notre objectif, je le sens dans la Force à travers Maître Alhuïn, notamment dans cette façon dont il semble soucieux de moi, Maître Lÿrargent avait raison, j'avais la chance d'avoir un Maître qui proposait de terminer mon apprentissage, je devais la saisir, lorsque j'en aurai l'opportunité, que cette mission soit ou non terminée, je lui dirai que j'accepte sa proposition, que désormais il devra me supporter comme Padawan à temps plein. Respectueuse des conversations qui m'entourent et ne me concernent guère, j'écoute sans rien enregistrer, j'entends de loin mais je me concentre sur ce qui nous entoure, je ne suis pas Padawan depuis quelques mois, ça fait des années, je sais que mon Maître me le demandera, j'anticipe déjà et ça ne fait pas de mal de se remettre dans le bain par soi-même. Il ne tarde pas à le dire, et je hoche docilement la tête pour lui faire comprendre que j'ai bien reçu son ordre et que je m'y attèle dans la seconde :

- Bien Maître.

Elle n'était pas escortée, comportement étrange pour une personne importante qui devait rester en vie, prendrait-elle cela à la légère ? Certes on pouvait se dire qu'un assassin ne parviendrait à quitter le vaisseau, mais ça serait un pari bien risqué pour une vie importante comme celle de la Sénatrice. Je conclus assez aisément de son importance quand deux Jedi se retrouvent à assurer sa protection, j'ignore toujours si c'est la raison de notre présence ici, mais si tel est le cas, alors c'est que cette Sénatrice doit rester en vie. Et puisque c'était ma mission et que je n'entendais pas faillir, elle resterait donc en vie, en plus je ne suis pas seul et je ne doute pas une seconde que Maître Alhuïn sache se défendre et protéger la Sénatrice que nous suivons dans un restaurant, sauf que si les deux femmes entrent sans le moindre soucis, nous nous retrouvons arrêtés mon Maître et moi par un imposant personnage. Je m'arrête et sens mon Maître poser une main sur mon épaule, visiblement la confiance règne...Je ne peux l'en blâmer, il ignore mon passé d'esclave et que je sais qu'il est extrêmement important de savoir rester discrète, toutefois je ne dis rien et me laisse faire, restant à l'arrière, juste derrière mon Maître, observant du regard la Sénatrice et la femme qui l'accompagnait, prête au besoin à faire outre ce garde de sécurité qui faisait visiblement de l'excès de zèle.

Des fois que sa seule présence et son bras nous barrant l'accès n'avaient pas suffis, il nous dit que nous ne sommes pas autorisés à entrer...Surprenant tiens. Je devine l'intention de mon Maître avant même qu'il ne s'exécute, influençant l'esprit de l'humanoïde pour que ce dernier nous laisse passer. J'avais appris à user de cette méthode, sans jamais l'avoir utilisé pour autant autrement que sur des animaux, tout notamment des chiens Kath, bien sûr influencer l'esprit d'une bête et celui d'une créature intelligente était très différent, mais le procédé restait le même et je n'aimais pas le faire, d'autant que c'était souvent très mal vu, pour ma part je ne m'autorise aucunement le luxe de juger mon Maître, me contentant d'accepter la vérité ainsi qu'elle est, il a fais ce qu'il avait à faire pour que nous puissions remplir notre mission. C'était déjà ce que disait mon Maître avant, pour remplir une mission il ne faut avoir pour limite que d'user du Côté Obscur de la Force, ce pouvoir forçait les gens, quelque part il était obscur à bien y penser, mais il valait mieux ça que la mort de la Sénatrice indubitablement.

Un clin d'oeil et je reprends la marche dans le dos de mon Maître, je guette toujours à travers la Force, sentant parfois certaines émotions vives au sujet de la Sénatrice, mais aucune de vraiment dangereuse, ce sont les idées d'opposants mais pas assez pour représenter un danger. Nous voilà bientôt à la table de la Sénatrice, un peu à l'abri derrière les piliers la table est plutôt bien placée pour pouvoir la protéger efficacement, m'arrêtant derrière mon Maître, je l'écoute me présenter au Sénatrice et d'un geste respectueux, je m'incline légèrement en signe de salutation, je suis même un peu surprise que Maître Alhuïn dise avoir tant confiance en moi, ça me fait plaisir et m'encourage à être plus attentive encore à ce qui se passe autour de nous et ceux qui pourraient en vouloir à la Sénatrice. Patiente et silencieuse, j'attends dans l'ombre de mon Maître qu'une des femmes prenne la parole, restant concentrée sur les personnes qui nous entourent.

Jyll Heavyrain Praxis avait attendu un peu plus de temps que prévu afin de rencontrer enfin la sénatrice. Cette invitation était pour le moins assez excitante pour la jeune militaire qui voyait là enfin, une occasion d’échapper un peu à son quotidien routinier et morose, mais aussi de pouvoir contempler la grâce et splendeur de l’héritière des Ërador. Le seul souvenir de son visage datait de deux ans environ, lorsque Valenta lui avait confié une mission de surveillance des différents aristocrates de Dantooine. Le temps ou sa présence seule donnait des frissons à la jeune capitaine. Après avoir attendu quelques temps, elle vit l’ancienne princesse d’Harmonie arriver dans sa direction. Son élégance submergea immédiatement Jyll qui, malgré ses efforts pour paraitre le plus présentable possible avait l’impression de ne pas être à la hauteur de la sénatrice. Elle se sentait misérable dans sa robe noire qui pourtant, était quand même un peu plus haut de gamme que les tenues qu’elle achetait en temps normal.
Valenta s’approcha de Jyll et la salua en lui serrant la main, accompagnant son geste de la tête. La sénatrice prit en premier la parole, en affirmant être particulièrement heureuse de la revoir. Elle prit soin de souligner qu’elle avait été la seule à répondre à l’appel de la sénatrice. Ce qui laissa à Jyll une sensation d’abandon. Elle avait vaguement vu a qui était adressé le message en dehors d’elle-même, et tous étaient principalement des Jedi, dont deux maîtres: Elunia Ombrelune qu’elle avait déjà rencontré, et Jilano Alhuïn.
Ceux-ci ne semblaient visiblement ne pas se sentir concernés par la requête de la sénatrice. Cette annonce fit l’effet d’une douche froide à la jeune capitaine. Les Jedi commençaient t’ils à perdre espoir en leur survie au sein de la flotte ? En tout cas, leur inactivité ne laissait présager rien de bon. Le visage de Jyll perdit son éclat d’il y a quelques minutes.

Valenta déclara par la suite qu’elle avait prit l’initiative de réserver une table au restaurant de la coupole dans un endroit un peu plus isolé. Cette idée remonta sensiblement le moral de la militaire. Pour une fois, Jyll ne mangera pas les mêmes rations qu’elle consommait depuis deux ans et qui n’avaient plus aucune saveur désormais. Elle fit signe de la suivre. Alors qu’elle fit volteface, Jyll nota qu’elle n’était pas armée. Elle regarda un peu les alentours et ne vit aucun signe de garde du corps. Apparemment, la sénatrice semblait avoir une totale confiance en la capitaine. Les temps n’étaient pas sûrs, et sans nul doute qu’en étant présidente du comité d’enquête sur la corruption du sénat, elle risquait d’être tentative de meurtre commanditée par les premiers visés par cette enquête.
Jyll par souci de sécurité avait toutefois pris son pistolet blaster qu’elle dissimulait dans un holster le long de sa cuisse droite. Celle-ci étant dissimulée sous sa robe noire. D’autre part, la capitaine s’était montrée prévoyante en emportant également son propre comlink ainsi que son couteau de combat caché dans son fourreau sous sa robe au niveau de son flanc droit.
La sénatrice l’invita par la suite à pénétrer dans le restaurant et indiqua quelle table avait été réservée. Un orchestre jouait une musique plutôt douce et calme. Jyll était particulièrement admirative de la décoration et se disait qu’elle devait sans doute être la première « femme du peuple » à pouvoir manger dans cet établissement. Elle se demandait également si le prix d’un repas ici lui vaudrait environ un mois de salaire tant ce restaurant était luxueux.
Par la suite, elle s’assit à leur table, habilement dissimulée entre plusieurs colonnes, une sorte de carré VIP en quelques sortes. Il fallait bien l’admettre, la vie de sénateur avait ses avantages. Valenta reprit la parole en attendant que le droïde serveur ne les aborde afin de prendre leur commande. C’est à ce moment que la capitaine remarqua qu’il n’y avait que deux couverts à cette table, cela voulait-il dire qu’elle avait déjà envisagé le fait que les Jedi ne viennent pas ? Sans doute.
Une fois encore, la sénatrice affirmait être reconnaissante vis-à-vis de Jyll. Puis elle expliqua rapidement sa situation et affirma avoir des soupçons concernant l’honnêteté de certains sénateurs. La soldate se caressa le menton tout en écoutant attentivement le récit de la sénatrice. Cette dernière expliqua également quelles étaient les motivations l’ayant conduite à l’inviter ici : elle était en charge des services de sécurité du Vestigia et affirma qu’un début de piste serait éventuellement exploitable sur ce vaisseau. Jyll percevait pourtant un mouvement à travers la Force non loin d’elle. Etait-ce les Jedi ? Des Sith ? Quoiqu’il en soit, elle caressa son pistolet sous sa robe et était prête à le dégainer pour protéger la sénatrice.

C’est alors que survinrent les fameux Jedi. En retard. La capitaine se détendît et attendit que celui qui devait être le maître Jedi se présente et l’écouta attentivement. Jyll percevait en lui sa puissance dans la Force, tout comme elle ressentait également la Force à travers la dénommée Naélindra Farkas. Cela venait bien entendu de sa relative connivence avec la Force que Jyll avait de manière inconsciente. Laissant le Jedi s’exprimer, il fit l’erreur de d’ores et déjà appeler Jyll « madame » au lieu de « capitaine » ce qui la fit tiquer sur le coup, mais sans doute que le Jedi ne devait pas se douter une seule seconde qu’elle puisse être militaire. Aussi, elle lui pardonna. Là il affirma qu’il avait été retenu et c’était ce qui expliquait son retard. Jyll plissa des yeux, d’un air perplexe puis regarda successivement Jilano et sa padawan. Elle comprit alors sans doute pourquoi certains trafics arrivaient quand même à se faire sur le Vestigia. Puis Jyll regarda Valenta dans les yeux, comme si elle attendait de voir une réaction de sa part. Elle tourna la tête vers Jilano avant de lui demander d'un air suspicieux, elle connaissait déjà la réponse, mais voulait en être sûre afin de pouvoir développer par la suite, ce qui lui trottait dans la tête.

- Je suis enchantée de vous rencontrer Maître Alhuïn. J’aurai cependant juste une question : comment avez-vous réussi à persuader la sécurité de vous laisser passer ?

Invité

Ce qui semblait être vu avec étonnement voire avec crainte de la plupart des observateurs était une attitude familière et habituelle de la part de Valenta depuis l'Exil. Princesse d'Harmonie, Héritière de la monarchie, sa vie avait été constamment réglée autour de sa protection, des mesures destinées à protéger sa vie mais également avec cette confiance profonde et inébranlable que le peuple d'Illyrian ne tenterait jamais rien pour attenter à la survie de l'héritière légitime de leur dynastie centenaire. Malgré la destruction de Nantoo Deï, ces choses n'avaient pas changé. Valenta continuait de faire confiance au peuple qu'elle aurait dû conduire au travers de décennies de paix. Certes, Harmonie avait conservé la paix grâce à sa puissante armée et à sa station orbitale mais ces dernières avaient surtout servi de leviers dans les négociations.

Bien entendu, la princesse avait ses gardes, elle vivait sous protection constante, le nom Ërador n'étant plus un symbole assez puissant pour la protéger des mécontents et de ceux qui s'étaient sentis trahis par le Grand Mensonge. Toutefois, à bord du Senatorial One, la jeune femme restait une sénatrice comme les autres. Et comme tout sénateur qui se respectait, elle faisait apparemment partie de cette petite minorité, elle s'appuyait sur la négociation et ne voyait aucun intérêt à être constamment accompagnée de gardes au sein de la Coupole.

Si bien que seule, elle se fit accompagner de la capitaine pour aller prendre place à sa table au restaurant. Elle avait commencé à expliquer les raisons de sa présence à la militaire quand deux Jedi entrèrent et vinrent assez rapidement les rejoindre à son grand soulagement. Elle haussa un sourcil amusé en écoutant le Maître Jedi se rappelant son attitude précédente aux tables de négociations. Difficile à trouver hein ? Drôle d'excuse même pour un Jedi. Toutefois, la jeune femme, élevée à l'aune des standards royaux de Sin Fâo, savait accueillir et se comporter avec eux en toutes circonstances.

"Maître Alhuïn, Padawan Farkas. Votre présence me rassure, je commençais à perdre tout espoir de voir l'Ordre s'intéresser aux problèmes que rencontre notre institution. Prenez place, je vous prie, il y aura bien quelqu'un pour nous apporter deux couverts supplémentaires."

Elle n'eût pas le temps de continuer que, déjà, la capitaine posait une question en apparence naïve mais qui, Valenta le sentait, appelait déjà une observation quant à la réponse qu'en ferait le Maître Jedi. Un droïde s'approcha pour ajouter les couverts demandés et la jeune femme fit signe aux Jedi de s'installer tandis que l'on commençait à servir les apéritifs. Laissant le Jedi répondre, la jeune femme tourna son attention vers la jeune fille qui l'accompagnait.

"Je ne me souviens pas de vous avoir déjà vu autour de ce grand diplomate de Maître Alhuïn, votre...affectation à ses côtés est-elle récente ?" demanda-t-elle aimablement s'intéressant visiblement à la jeune femme qui, par sa présence, ferait forcément partie des enquêtes. De même, la petite phrase glissée à l'encontre du Jedi, si elle aurait pu être entendue comme une pique acérée, prenait, dans la bouche de la princesse, une tournure plaisante et presque amicale. Certes, elle n'avait pas vraiment apprécié cette attitude si éloignée de sa conception des négociations mais il semblait qu'elle passait magnanimement l'éponge sur son emportement devant Connor's. Du reste, elle n'était pas certaine d'avoir encore décidé quelle avait été l'attitude qui l'avait le plus déçue dans cette affaire. Le tout avait été déclaré avec l'accent typique de la haute aristocratie de l'Illyrian qui avait si longtemps régné en maîtresse sur Nantoo Deï, un accent chantant mais qui faisait la part belle au délicat découpage des syllabes.

Invité

Accompagné Maître Alhuïn me faisait beaucoup de bien, quitte le vaisseau et voir un peu autre chose, d'autres personnes, ça avait un quelque chose d'extrêmement positif. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai été malade à bord du vaisseau de transport, peut-être bien parce que c'est la première fois depuis longtemps que je suis en mission, alors oui il y a bel et bien une petite part de stress. Rien qui ne m'empêche d'être concentrée ceci étant, je suis une Jedi, je ne suis pas du genre à me laisser démonter, mais oui ça fait un moment alors ça fait étrange de reprendre ce genre d'activité. Je sais que Maître Alhuïn est là, ça me détend et ça me fait sentir un peu plus à l'aise, pour autant il n'en demeure pas moins l'envie de bien faire, de lui montrer que je suis mieux que cette pseudo-Jedi que j'avais montré être à bord du Sommens II. Lui faire voir que je ne suis pas une future Sith en devenir mais bel et bien une Jedi avec un avenir dans l'Ordre, qui prouvera qu'elle est parfaitement capable de devenir Chevalier puis Maître avec le temps, d'assumer un jour un Padawan ainsi que mon Maître l'avait fait avec moi et que Maître Alhuïn le faisait à présent. Quelque part, je pouvais me considérer chanceuse, je quittais le vaisseau avec un Maître Jedi pour me guider, j'avais déjà une mission, l'occasion de prouver mes capacités, cette chance, tous les Padawan du vaisseau ne l'avait pas et j'étais heureuse d'être là, en dépit de mes nausées et de mon estomac qui semble jouer au montagne russe, heureusement qu'une fois à bord du Senatorial One, je me sens mieux, ça aurait été franchement humiliant autrement. Sans oublier bien sûr ce qu'en aurait pensé et dit Maître Alhuïn.

Je suis un rien choquée par les richesses que l'on voit dans ce vaisseau et surtout par la perte de place en imaginant les grands appartements des Sénateurs, aussi quand la question m'est posée, je mâche mes mots sans pour autant trahir le fond de ma pensée. je dis ce que je pense, ce qui est selon moi avec ce vaisseau, un véritable gâchis d'espace et de vie, combien de personnes en plus auraient pu embarquer si au lieu de penser richesse, on avait pensé à toutes les vies qu'on pourrait sauver ? La planète d'où nous venons a été détruite, nous errons dans l'espace d'une façon plutôt pathétique depuis deux ans, cherchant un espoir d'un endroit où recréer notre monde, et pourtant, pourtant nous avons un super beau vaisseau ultra-classe avec de grands appartements pour abriter une seule personne...C'est très idiot et même lamentable, vous en conviendrez pas vrai ? Moi en tout cas, ça me la met vraiment mauvaise et j'espère ne pas me mettre déjà Maître Alhuïn à dos avec ce que je dis car j'ai dans l'idée que ce n'était pas la réponse qu'il attendait, si tant était qu'il attendait vraiment une réponse ! Je crois qu'il a sentis ma nervosité, comme il a dû comprendre que depuis que nous sommes sur ce vaisseau, je me suis détendue, ouverte à la Force, réceptive à ce qui se passe autour de moi, à l'écoute des émotions ressenties par les personnes en présence, me souvenant de ma mission. Les réflexes reviennent rapidement, je suis vite à l'aise et tout en marchant, j'observe les personnes présentes, cherchant celles qui pourraient présenter un danger pour la Sénatrice. Sénatrice qui d'ailleurs la joue un peu léger à se promener sans garde du corps, certes c'est un vaisseau plein de sénateurs, cela n'empêche qu'elle prend un risque important à agir de la sorte.

Trouver la Sénatrice ne fut pas si difficile que ça en réalité, il faut dire que dans un vaisseau plein de sénateurs, il y en avait treize à la douzaine des sénatrices et des sénateurs, alors en trouver un ! Mais j'avais toute foi en mon Maître pour savoir où nous allions et comment nous y rendre, preuve en est avec cet humanoïde qui nous arrête, je suis plus concernée par la main de mon Maître, comme si il redoutait que je ne décide de devenir agressive, que par l'humanoïde qui finalement fait son travail. Et finalement à bien y réfléchir, il le fait même bien, il rend l'accès plus compliqué en s'occupant de contrôler les identités et les autorisations, renforçant ainsi la sécurité, du coup il est bien difficile de le blâmer de faire son travail. Bien que n'étant pas franchement une grande fan de la façon dont Maître Alhuïn nous fait entrer, je suis obligée de saluer son utilisation facile et réussie de la Force, oui c'est incontestable, j'aurai beaucoup à apprendre à son contact, ce tour de passe-passe en est la preuve, il connait la Force et la manie avec dextérité, c'est plutôt rassurant pour un Maître Jedi d'ailleurs ! Ceci étant je trouvais qu'influencer l'esprit de cet humanoïde n'était pas franchement le genre de comportement recommendable pour un Jedi, je le trouvais déplacé, mais comme feue mon Maître me l'avait appris, la mission prime et parfois il ne faut pas avoir peur de flirter avec les limites du Côté Obscur, en gardant à l'esprit que la seule vraie limite c'est d'utiliser le Côté Obscur. Je suppose que Maître Alhuïn était de ce genre de personnes qui croyaient en cette façon de procéder.

Arrivée à la table de la Sénatrice avec mon Maître, je le laisse me présenter sans mot dire, me contentant d'incliner respectueusement la tête. Je sens la Force qui ruisselle dans cette jeune femme assise avec la Sénatrice mais je n'ai pas le sentiment qu'elle soit une Jedi, ni une Sith d'ailleurs, elle a un contact particulier avec la Force mais je ne l'en crois pas utilisatrice, du moins pas à la façon d'un Jedi ou d'un Sith. Cela me rend un peu perplexe, son affinité est évidente, pourquoi ne jamais avoir cherché à l'exploiter ? Si je suis un peu troublée par ça, la jeune femme elle est très claire et sa question pour Maître Alhuïn est toute à la fois directe et radicalement efficace, si c'était de moi, je répondrai que nous avons juste demandé gentiment, mais je ne suis pas certaine que la soldat, mon Maître et la Sénatrice ne trouvent ce genre d'humour franchement à leur goût, aussi je préfère me taire et attendra les prochaines paroles de mon Maître. A l'invitation de la Sénatrice, je prends place, attendant toutefois que mon Maître ait fait de même, je ne suis pas franchement à mon aise à cette table, il y a une dizaine d'années, j'étais une esclave, me retrouver à manger en compagnie d'une Sénatrice et d'un Maître Jedi, ça demeurait impressionnant, surtout dans un restaurant qui semble plutôt luxueux comme celui-là...J'espère que ce n'est pas moi qui paye ! Manquerait plus que ça tiens !

Toujours concentrée sur le monde qui nous entoure, je me laisserai presque surprendre par la question de la Sénatrice, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'on me parle pour dire vrai. Je ne suis qu'une petite Padawan sans histoire, sans vrai passé et peut-être bien sans vrai futur, alors de m'entendre poser une question à cette table, ça fait vraiment très bizarre. Réflexe d'esclave venu d'un autre temps et quelque part du fond des âges, ai-je envie de dire, je regarde vers Maître Alhuïn comme attendant de sa part qu'il réponde à ma place, mais à son attitude, je devine aisément que c'est à moi de répondre, après tout je suis une grande fille et une Jedi, une petite question ne devrait pas franchement me faire peur, n'est-ce pas ? J'ai sentis l'ironie dans la voix de la Sénatrice et en effet Maître Alhuïn n'est pas ce que je qualifierai de grand diplomate, il n'empêche que je suis là non ? Et cela en dépit du départ catastrophique de notre relation.

- Vous avez raison, ce n'est que très récemment que je suis devenue Padawan de Maître Alhuïn mais c'est plus pour apprendre de ses talents de Jedi que de diplomate. Je crains que pour apprendre la diplomatie, il ne soit le Maître Jedi le plus conseillé mais cela m'importe peu, je cherche à devenir Jedi, non diplomate...Sans vouloir vous sembler blessante, Sénatrice. Chacun doit suivre sa voie, la mienne n'est pas dans la diplomatie, je le crains.

Bon ! Voilà qui me semblait un parfait petite compromis pour ne pas en dire trop mais répondre quand même honnêtement, c'est que je ne suis pas si à l'aise à cette table que je pourrai le laisser croire à cette mine assez confiante bien que concentrée sur sa mission, qu'est la mienne.

Soulagement et amusement se disputaient une place égale dans l'esprit du Maître Jedi alors qu'il regardait sa Padawan se présenter aux deux dames assises à table. Déjà que sa précédente réponse, d'une profondeur certaine pour une Padawan, lui avait tiré un hochement tête approbateur, il appréciait la discrétion vigilante qu'elle arborait. Vraiment, cette gamine n'avait pas finit de le surprendre. Soucieux toutefois de rester concentré sur la discussion en cours, il tourna son regard pour croiser celui de la Sénatrice. Comme toujours, son élégance presque surnaturelle et sa beauté le frappèrent, même si rien dans son attitude ne le laissait transparaître. A bien des égards, la force intérieur que Valenta Ërador dégageait ne pouvait laisser personne indifférent.

-Je vous remercie pour cette généreuse invitation, Sénatrice. N'ayez crainte, le conseil à clairement conscience de l'importance de l'affaire qui nous réunis aujourd'hui.

Acceptant sans broncher la demande de la Sénatrice, Jilano attendit qu'un robot serveur eut amené deux chaises supplémentaire avant de s'asseoir, invitant tacitement Naélindra à en faire de même. Il était toujours pleinement investit par la Force, à la recherche d'un éventuel danger qui ne pointait heureusement pas le bout de son nez. Il imaginait mal un assassin opérer dans un lieu aussi bondé et surveillé, mais il préférait pêcher par excès de zèle plutôt que par négligence. Après, si lui même était parvenu à berner aussi facilement la sécurité, d'autres pouvaient en faire autant. Ce détail n'échappa toutefois pas à la mystérieuse invité, qui s'empressa de lui demander, avec une certaine suspicion, comment lui et Naélindra étaient parvenu à entrer malgré les garde Aqualish. Cette question tira un petit sourire au Maître Jedi. S'il n'éprouvait aucune gène d'avoir utiliser ses dons pour sa mission, il se doutait qu'une non Jedi comprenne les raisons pour expliquer son action. De plus, il estimait qu'il n'avait pas à se justifier devant cette jeune, qui malgré l'étincelle de Force qui brillait en elle, qui se croyait manifestement capable de juger quelque chose qu'elle ne comprenait pas totalement.

-De la même façon que vous j'imagine. J'ai indiqué à ce garde Aqualish que je répondais à une convocation de la Sénatrice, dit-il avec politesse et affabilité.

Que la jeune femme se débrouille avec cette réponse, Jilano ne comptait pas lui en donner d'autres. Outre le fait qu'elle n'était pas qualifiée pour ce genre de discussion, le Maître Jedi estimait avoir des objectifs plus important à réaliser pour l'heure. Il n'était pas la pour parler philosophie, mais pour épauler la Sénatrice et la protéger si le besoin s'en faisait ressentir. Cette dernière était justement entrain de parler à sa Padawan, lui demandant pourquoi elle ne l'avait pas vu en sa compagnie. Elle vanta avec un amusement presque malicieux les capacités diplomatiques du Jedi Gardien. Au vu de son comportement lors de la dernière Réunion du comité de la Flotte, il estimait avoir mérité ce genre de plaisanterie. Après tout, il n'avait pas brillé pour sa subtilité ce jour la... La réponse que lui formula Naélindra ne l'étonna nullement. S'il n'était pas entièrement d'accords avec elle, il savait aussi que ses capacités s'ouvraient à d'autres domaines.

-La Diplomatie fait partie intégrante du chevalier Jedi, ma jeune Padawan. Nous devons parfois nous arroger ce rôle, même si certains le font avec plus de facilité que d'autres.

Heureusement pour nous tous, ce n'est pas la raison qui ma mené ici. Je suis décidé à vous aider dans votre enquête, mais le conseil craint pour votre sécurité, Sénatrice. A vrai dire, vous voir sortir sans escorte ne fait que renforcer cette inquiétude, et nous estimons préférable d'assurer votre protection le temps que vous parveniez à anéantir la corruption qui règne au Sénat. Vous auriez tort de croire qu'aucun félon ne cherchera à vous tuer pour mieux préserver leur influence.

Jilano se tut quelques instants, soucieux d'entendre la réponse de l'ancienne Princesse. Il savait déjà qu'elle n'attachait pas de crédit à cette menace pourtant tangible. Il n'était certes pas facile de tuer discrètement une Sénatrice à bord d'un vaisseau aussi surveillé que le Senatorial One, mais cela restait possible. Il était décidé à mettre la jeune femme en face de la réalité de la situation. Elle seul parmi les Sénateurs semblait être en mesure d'épurer ce système encrassé par l'opportunisme et la corruption. A l'instar de Connor's ou de l'Ordre Jedi, elle représentait un espoir certain pour l'avenir, et il convenait à Jilano de faire en sorte qu'il ne s'éteigne pas prématurément.

Valenta Ërador salua les Jedi et les convia même à la table qu’elle avait réservée et attendait que les couverts supplémentaires viennent. Par la suite, le Maître Jedi Alhuïn répondit à la question de la capitaine en lui disant qu’il avait tout simplement fait de la même manière qu’elle pour rejoindre Valenta. De toute évidence, dans sa grande clairvoyance, le Maître Jedi n’avait strictement pas compris ou voulait en venir la militaire… En effet, si les Jedi avaient réussi à passer le videur en prétextant une invitation de la part de la sénatrice sans que celle-ci ait, dans son message, déterminé à l’avance le lieu de la rencontre, cela voulait dire que soit le videur était probablement un gungan, soit que les Jedi avaient employé leur aptitudes de la Force pour rejoindre les deux femmes.
Ce qui voulait dire alors que les Sith pouvaient également faire de même pour persuader les sénateurs ou encore les intimider et les approcher tout en persuadant les escortes de gardes du corps par la Force. Bien qu’il n’y ai aucune preuve de leur implication dans ces affaires, Jyll soupçonnait déjà les Sith ainsi que certains cartels ou gangs présents sur le Vestigia.

Jyll fut déçue de voir qu’un maître Jedi de la carrure de Jilano n’était pas en mesure de comprendre ce que sous-entendait sa question alors qu’il avait suffit d’un regard en direction de Valenta pour que la sénatrice parvienne à déceler ce qu’elle voulait affirmer par la suite. Plus les Jedi agissaient, plus ils baissaient dans l’estime de la jeune officière harmonienne qui n’était pas dupe et avait clairement ressentit la condescendance dissimulée sous un couvert de politesse. Intuition féminine sans doute, mais il s’agissait plus de son expérience auprès des officiers supérieurs ou même certains politiciens, utilisateurs invétérés de la langue de bois, de mimiques convaincantes qui avait petit à petit poussé Jyll à toujours soupeser les propos de certaines personnes. Peut-être se trompait-elle, mais pour l’instant elle n’appréciait pas du tout la façon de faire du Jedi qui devait certainement considérer Jyll comme une pouilleuse.

Elle osait espérer que ce Jedi était l’unique en son genre au sein de l’Ordre, sinon elle risquait de ne plus vraiment les apprécier. Elunia Ombrelune qu’elle avait rencontré précédemment lui avait parue bien plus sympathique et lui avait redonné confiance envers les Jedi, cependant le comportement de Jilano allait particulièrement nuire à l’image des Jedi qui étaient perçus par la population comme des personnes naturellement bienveillantes, paisibles et bien moins arrogantes que les politiciens classiques.
Sa seule réaction face à l’hypocrisie manifeste de Maître Alhuïn fut de soupirer, un peu comme une mère en face d’un enfant manifestement trop immature pour comprendre la portée de ses actes. La militaire prit sur elle et décida de ne rien laisser paraître de plus.
Aussi, elle écouta Valenta faire preuve de sarcasme en s’adressant à Naélindra Farkas lorsqu’elle vanta les capacités de diplomate de Jilano Alhuïn ce qui ne fit que légèrement sourire la capitaine, mais l’inquiétait de plus en plus quant aux réelles compétences de Jilano. Et la déclaration de son apprentie, Naélindra ne faisait que confirmer ses craintes.

Maître Alhuïn répondit de façon un peu plus nuancée, et Jyll espérait qu’il ait raison en estimant ses compétences, et que son comportement précédent venait du fait qu’il manquait cruellement de tact et de subtilité. Du moins elle l’espérait. Une chose qui l’avait aussi agacée fut le fait qu’il ne lui avait même pas demandé son nom ou sa fonction. A moins qu’il ait pris les temps de voir à qui le message était adressé, Jilano semblait ignorer tout bonnement la capitaine pour se focaliser entièrement sur Valenta. La capitaine espérait de plus en plus que cette soirée s’achève rapidement si elle continuait de la sorte. Aussi, pour supporter le début de soirée qui semblait plutôt mal commencer, elle commença à boire lentement son verre de vin tout en observant Naélindra pendant environ trois secondes puis regardant successivement Jilano puis Valenta. Le Maître Jedi avait insisté sur le fait que Valenta soit mise en sécurité et sur ce point, Jyll était plutôt d’accord avec Jilano Alhuïn. Mais ce fut lorsque Jilano prétendit que Valenta n’était pas en sécurité jusqu’à l’arrivée des Jedi que le Maître Jedi commit sa deuxième erreur. Jyll qui tenait le verre dans sa main droite et versait doucement le contenu de celui-ci dans sa gorge depuis le début du discours de Jilano termina le verre d’une traite. Prise par surprise par les propos de Jilano qui devait soit faire preuve de maladresse en ignorant le statut de la capitaine, soit être naturellement hautain en connaissant le statut de capitaine de Jyll et donc l’humilier en public, soit faire preuve d’arrivisme en prétendant implicitement que seuls les Jedi pouvaient garantir une protection vis-à-vis de la sénatrice.
Quoiqu’il en soit, ce maître Jedi devenait de plus en plus antipathique pour Jyll qui commençait à éprouver de la compassion pour son apprentie. D’un geste nonchalant, elle déposa son verre de vin sur la table et croisa les doigts, attendant que Naélindra ou Valenta ne lui adressent la parole étant donné que visiblement, Jyll était totalement ignorée du Jedi et semblait même ne pas être existante à cette table. La soirée s’annonçait d’ores et déjà ennuyeuse si Jilano comptait jouer en solitaire sur cette affaire qui à l’origine se devait être collective. Ce qui amena la capitaine à se demander pourquoi la sénatrice l’avait choisi comme Jedi pour participer à cette cellule d’investigation. Là ou le bon sens d’Elunia aurait sans doute été plus utile.
Jyll se rapprocha de la table, tourna son regard vers la sénatrice et prit la parole d’une voix plutôt basse mais claire à la fois.

- Avez-vous d’ores et déjà des soupçons concernant d’éventuels sénateurs impliqués princesse Ërador ?

Dit-elle en accordant un temps de regard bien plus bref à Jilano qu’aux autres invités. Il était vrai que Jyll avait appelé Valenta « princesse » mais c’était plus par habitude et sincérité que par volonté de la flatter. Après tout, elle avait toujours été une Ërador, et dans un certain sens, malgré son affiliation à la Fédération Républicaine, sa loyauté allait toujours envers la princesse.

Invité

Il n'était pas vraiment utile de maîtriser toutes les subtilités des flots de la Force pour remarquer que la petite padawan avait été surprise que la parole lui soit adressée. Amusant...Qu'avait donc pu lui dire Alhuïn pour qu'elle se montre ainsi réservée ? Elle n'en savait rien et, de toutes façons, ne s'en préoccupait guère. Elle ne connaissait ce maître que depuis l'Exil et ne l'avait jamais rencontré auparavant. Et puis tant pis...! Valenta assumait très bien d'être l'ultime rejeton de la famille Ërador et tant pis si certains tremblaient encore des manifestations de la toute puissance antérieure d'Harmonie. Elle sourit légèrement en écoutant la réponse de la padawan avant de hausser les épaules. A quoi s'était-elle donc attendue de la part de la padawan de Jilano ? Il l'avait sans doute choisi à son image.

"Je suis d'accord avec votre Maître, Naelindra. De tous temps, votre Ordre a su se poser en arbitre et comme défenseur de la paix. Cela suppose au contraire de s'appuyer sur la diplomatie pour résoudre les problèmes qui peuvent nous opposer au sein de la flotte et c'est d'ailleurs la responsabilité de chacun. Jedi ou non... Toutefois, les enseignements Jedi n'ont jamais été de ma compétence."[b] répondit-elle aimablement avec une petite lueur de sa prunelle qui indiquait qu'elle n'était pas aussi sérieuse qu'elle en avait l'air.

Elle aurait bien ajouter qu'il aurait fallu que la jeune fille se cherche un autre modèle de diplomate que son maître mais elle ne voulut pas continuer à plaisanter aux dépends du maître Jedi qui, finalement, s'était déplacer pour l'aider dans sa croisade pour assainir le Sénat. Enfin, elle avait espéré détendre la padawan en prenant un ton moins officiel et moins abrupt que celui qu'elle utilisait habituellement quand elle avait à donner des directives. Celle-ci lui semblait un peu mal à l'aise, chose compréhensible puisque Valenta l'était quelque peu elle-même à jouer les sénatrices. Cependant, elle avait déjà remarqué, il y avait de cela des années, à quel point la relation maître/padawan pouvait être utile et savait que les jeunes apprentis pouvaient tout à fait être une aide suffisante pour un peu que l'on sache prêter attention à leurs compétences. Du moins l'espérait-elle dans le cas de Naelindra Farkas.

Le Maître Jedi, de son côté, gardait en vue la raison pour laquelle ils avaient été invités à rejoindre la jeune femme. Il pointa qu'ils étaient présents pour l'aider dans son enquête ce qui soulagea la jeune femme. Elle aurait besoin des capacités Jedi si elle devait enquêter sur le terrain ou même interroger certains sénateurs. Et même si ils poussaient des cris d'orfraie devant la façon dont Valenta envisageait d'interroger les intermédiaires, ils lui serviraient au moins de caution morale. Enfin, elle espérait ne pas avoir besoin d'en arriver à des moyens de pression désagréables pour faire parler ceux qui seraient mis en cause par la commission d'enquête. Le seul souci étant qu'il semblait se focaliser sur sa protection ce qui agaça passablement la princesse, non pas pour l'intérêt que montrait l'Ordre Jedi pour sa sécurité, mais parce qu'elle n'envisageait pas du tout les choses ainsi. L'obligatoire besoin de protection qui était le sien était forcément contrebalancé par ses obligations et ses devoirs et l'héritière d'Harmonie en avait beaucoup plus que les simples mortels qui foulaient le sol des vaisseaux de la flotte. Du moins l'entendait-elle ainsi. Son éducation, la conception de la monarchie des Ërador entendaient qu'elle soit avant tout au service de ces sujets même si elle devait en passer par toutes sortes de mensonges ou d'actions tangentes.

[b]"Je n'ai pas tant besoin de protection que de réponses, Maître Alhuïn. Ma résidence à bord du Vestigia est protégée par la garde royale et un détachement de mes soldats m'attend à bord de ma navette. Mais à bord du Senatorial One, je ne veux pas être gênée par des gardes et il serait mal vu qu'une sénatrice soit ainsi suivie par des militaires. De plus, la sécurité des sénateurs est assurée de façon globale par les milices républicaines. Les temps sont trop troublés pour que le Sénat ne prenne pas au sérieux la protection de ses membres. Mais, de mon côté, je ne souhaite pas succomber à la peur. Ces gens n'oseraient pas s'en prendre à moi. A d'autres peut-être...Mais pas à moi. Après tout, je demeure suffisamment riche pour être un atout si je basculais dans leur camp." remarqua-t-elle simplement en écartant ces questions d'un geste impérial de la main. "Et je dois dire qu'il me paraît bien extraordinaire que le Conseil se soucie de la protection d'une Ërador." termina-t-elle avec un brin de hauteur.

Certes, les Jedi avaient l'habitude de jouer sur les deux tableaux comme ils l'avaient prouvé en trahissant Harmonie pour des motifs stupides. On voyait bien ce qui en avait découlé après tout. Elle s'en voulait un peu de prendre à parti le Maître Jedi qui, si il n'était pas le meilleur des diplomates, véhiculait tout de même une image de calme et de sérénité avec lui. Cependant, il était des choses qui ne s'excusaient pas et, de toutes façons, elle doutait que le Conseil Jedi ait besoin de son sentiment à l'égard de leurs attitudes précédentes. Enfin...Les temps avaient changé et elle avait besoin d'eux pour ramener un peu de sens commun au sein de ce sénat hétéroclite.

"Ce dont nous avons besoin est de purifier le sénat de ses éléments corrompus qui n'hésitent pas à échanger leurs votes contre des faveurs ou simplement de l'argent. Même si son fonctionnement peut paraître lourd et lent, il n'en demeure pas moins la seule institution à même de diriger la flotte avec la plus grande prudence et notre but est de le rendre le plus efficace possible et à même de prendre les décisions relatives à la flotte de la façon la plus objective possible. Il ne s'agit pas de protection. Et si nous enquêtons ensemble, vous aurez l'occasion de ne pas me laisser tuer, non ?"

Après tout, n'était-ce pas cela qui était réellement important ? Elle n'était pas folle et savait qu'elle prenait des risques mais ainsi en allait-il de sa personne et de son caractère. Elle était suffisamment confiante en l'avenir et en sa destinée pour ne pas faire cas des menaces qui pesaient sur sa tête, elle avait, après tout, un devoir à accomplir. Et il n'y avait bien plus que cela qui l'habitait pour qu'elle ne se laisse pas aller à la plus basse des vengeances à l'encontre de ceux qui l'avaient jeté à bas de son trône. Jyll quant à elle ramena le débat aux questions qui paraissaient les plus importantes à Valenta. Elle avait bien senti le léger agacement de la militaire. Cela faisait partie de la traditionnelle inimitié entre soldat et Jedi et elle n'en faisait pas vraiment cas tant que cela ne prenait pas des proportions indues. A vrai dire, les états d'âme ne l'intéressaient guère. Elle attendait de la discipline et une implication profonde dans les problèmes qui nécessitaient leur association.

"Effectivement capitaine. Nous étions en train de parler des pistes que nous devions fouiller au sein du Vestigia. Mais plus loin que cela, j'ai quelques inquiétudes à propos de plusieurs sénateurs. L'immense fortune du sénateur des Trianii en est une. Vous savez tous que son entreprise se développe à vitesse grand V. Il y a également le sénateur des Wookies."

Comme Jilano s'y attendait, la Sénatrice balaya ses inquiétudes d'un trait d'esprit. S'il était vrai que la priorité devait être l'enquête de cette dernière, il estimait tout de même que les risques qu'elle prenait étaient aussi stupides qu'inutiles. Il ne releva pas non plus la pique qu'elle lui adressa au sujet de sa famille. Lui même avait participer à la chute des Ërador, il ne pouvait donc blâmer cette jeune femme qui pour une fois laissait sa rancœur et son ressentiment filtrer de sa carapace. Lui même ne regrettait aucune de ses actions lors de cet période trouble de sa vie. Valenta avait le droit de se voiler la face, cela n'empêchait pas de rendre sa famille et son père responsables de la destruction de Nantoo Dei.

-Je m'incline devant votre logique, à ceci prêt qu'elle ne prend pas en compte certains facteurs que n'êtes pas en mesure d'analyser. Pour ne prendre qu'un exemple, je n'ai pas éprouver une vive difficulté à persuader le membre de la sécurité de me laisser passer. Si j'y suis parvenu, d'autres sont en mesure de le faire. Vous avez cependant raison, notre affaire porte sur votre enquête.

Le Maître se tut lorsque la jeune femme invitée par Valenta prit la parole, lui demandant si elle avait déjà quelques soupçons à l'égard de certains de ses paires. Même si son ton semblait calme et posé, le Maître parvenait à sentir l'irritation de l'inconnue à travers la Force, qui était d'ailleurs dirigée à son encontre. Encore une fois, il préféra ne pas y porter une attention particulière. Elle ne devait sans doute pas apprécier les Jedi en générale, ce qui l'indifférait totalement. Mieux valait se concentrer sur l'affaire en cour que se perdre en une discutions vaine et stérile. La jeune femme avait le droit de penser ce qu'il lui plaisait à son propos, elle devrait néanmoins coopérer avec lui, ce qui rendait son comportement un peu puérile. Jilano commençait à douter des capacités de cette inconnue, qui manifestement n'avait pas sa place ici. Il n'en fit cependant pas part, soucieux de ménager l'égo sans aucun doute surdimensionné de cette rousse qui boudait comme une enfant de huit ans.

Il comprit cependant les raisons de cet hostilité lorsque Valenta lui répondit en la désignant comme une capitaine. Elle faisait donc partit des soldat... Guère étonnant qu'elle ne porte pas les Jedi dans son cœur. Pour une raison qu'il comprenait mais réfutait totalement, les militaires éprouvaient quelques difficultés à faire confiance aux Jedi. Sans doute leur capacités à l'apparence surnaturelle devait-ils les mettre mal à l'aise. Il ne porta toutefois qu'une attention relative à cette observation, préférant écouter Valenta désigner certains Sénateur aux actions suspectes.

-Je partage votre avis au sujet du Sénateur des Trianii. C'est un homme puissant et influent que vos récentes motions n'ont certainement pas du enchanter. Il aurait tout intérêt à maintenir le Sénat tel qu'il est aujourd'hui. Pour ce qui est du Sénateur Wookie, j'aimerai savoir ce qui vous pousse à le soupçonner. Malgré son statut d'ancien ennemi de la couronne Harmonienne, son influence au Sénat est mineure si on la compare à la votre.

Simple observation de la part du maître Jedi, qui ne dressait en aucun cas un jugement qu'il savait hâtif. Après tout, la Sénatrice baignait dans ce monde et connaissait bien mieux que lui les ficelles invisibles qui faisaient fonctionner le Sénat. Son intégrité et son dévouement apparent pour cette cause semblait sincère, même si la retenue de cette dernière empêchait Jilano de lire correctement en elle. Vraiment, elle aussi ne cessait de le surprendre. Malgré sa jeunesse, ses capacités et son expérience en faisait une alliée de choix pour l'Ordre Jedi. Jilano aurait presque pu ressentir une certaine admiration envers cette femme sans mesure commune.

Presque

Il restait après tout un Jedi et s'interdisait ce genre de ressentit. Sa mission allait bien au delà de la Sénatrice car elle pourrait permettre à la flotte d'épurer le Sénat des nuisibles qui entravaient la démocratie. Jilano espérait juste que l'ancienne Princesse ne se montre pas prête à faire usage de méthodes peu conventionnelles. Pour l'avoir trouvé d'un extrémisme inquiétant lors de la réunion du comité, il espérait que son propre humanisme l'empêcherait de la voir commettre des actions regrettable. Surveiller la Sénatrice faisait aussi partie de sa mission, même s'il était souhaitable que personne hormis lui et le conseil n'ait connaissance de ce détail...

Jyll écouta alors attentivement la discussion suivre son cours normal. La princesse d’Harmonie répondit alors aux Jedi son point de vue sur l’apprentissage de la diplomatie qui devait s’avérer toutefois importante pour des gardiens de la paix car de nombreux conflits et tensions pouvaient être désamorcés par le dialogue et la recherche du consensus. La soldate opina du nez pour montrer son approbation sur ce point précis du discours de la sénatrice. Par la suite elle se contenta de se taire et d’écouter. Se murant dans son silence, la capitaine Heavyrain Praxis se servit un verre de vin à nouveau, vin qui se faisait de plus en plus rare… Elle savait que certains soldats d’autres vaisseaux occupaient leurs soirées en reniflant certains solvants utilisés par les mécaniciens afin de dégraisser les moteurs afin de pouvoir se détendre un peu, voire même halluciner. Bien que cette pratique puisse nuire à leur santé, l’avantage était qu’elle n’entraînait pas de dépendance à contrario de beaucoup de produits de ce genre. Jyll malgré une éducation militaire des plus strictes savait parfaitement bien que leurs chances de survie étaient plutôt maigres, mais surtout que c’était sans doute le seul moyen pour eux de s’échapper de cette réalité pour le moins brutale. En quelques sortes, ils étaient rongés par le désespoir, chose que l’humaine comprenait parfaitement bien pour avoir déjà ressenti cette sensation. Une impression que votre vie et vos objectifs en réalité n’ont aucune valeur et que vous vous épuisez à accomplir quelque chose qui sera vain, voilà ce qui l’avait hantée durant toutes ses années, et encore aujourd’hui.
C’était ce genre de pensées qui s’introduisait en vous de façon insidieuse et invisible jusqu’à devenir une véritable obsession, quelque chose vous habitant au plus profond de votre esprit et qui sapait toute votre volonté, toute votre détermination.
Il arrivait encore à Jyll de ressentir cela parfois lors de longues nuits passées seules, de longues nuits ou elle était seule avec la noirceur de l’espace dans ses quartiers et où, les ténèbres murmuraient à son oreille lors de ses phases de somnolence. Ces phases où l’on ne faisait plus vraiment la distinction entre les songes et la réalité, et que l’on avait pleinement conscience de cet état.

La jeune femme eut un frisson et ressentit alors une fraicheur inhabituelle l’envahir. Elle avait la nausée et cru alors qu’il devait s’agir de l’alcool qui faisait son effet. Fermant les yeux, Jyll fronça ses sourcils tout en mettant son pouce et son index au sommet de son nez, comme si elle avait une migraine. La capitaine s’efforça de continuer de se concentrer sur la voix de Valenta avant de se sentir mieux. Apaisée, elle s’adossa contre sa chaise et croisa les bras. Valenta Ërador prit la parole tout en répondant aux interrogations de Jyll à propos d’éventuels soupçons qu’elle aurait sur l’honnêteté de certains sénateurs. Elle nomma tout d’abord le sénateur des Triiani dont l’entreprise se développait à une croissance pour le moins spectaculaire. Sans doute trop pour être obtenue par des moyens légaux… Puis par la suite, la jeune femme ajouta que le sénateur des Wookies pourrait être impliqué. Jyll resta pensive et laissa le Jedi parler en premier pour répondre. Cette fois-ci, la soldate l’écouta et était plutôt d’accord avec son énoncé. Mieux encore, elle allait pouvoir prouver sa valeur ajoutée à cette enquête en complétant les informations et hypothèses de Jilano Alhuïn.
Puis la capitaine en charge de la sécurité des entrées et sorties du Vestigia prit alors la parole d’une voix plutôt intéressée et dynamique.

- Le sénateur Triaani, vous voulez sans doute parler de Sevedri Halvan. Maître Alhuïn à raison sur ce point : son influence est grande à l’heure actuelle et il aurait pour le moment intérêt à ce que le sénat reste tel quel. D’autant plus qu’il se rend souvent sur le Vestigia tout en refusant une escorte de notre part, bien que son statut l’y autorise pourtant. Sans doute doit-il disposer de certains appuis haut placés au sénat ou dans la hiérarchie militaire de la flotte afin que son influence soit aussi grande. Je pense que nous devrions commencer par observer ses bilans comptables afin de repérer une éventuelle faille, ou alors des financements potentiels venant d’entreprises écran. Il nous faudra également une autorisation officielle mais pas nécessairement clamée haut et fort de votre part afin de pouvoir suivre, par notre système de caméras, ses déplacements au sein du Vestigia, même si une filature reste envisageable sans mandat. Si vous avez d’autres noms sur la liste, je pourrai sans doute rechercher d’éventuelles coïncidences entre les allées et venues de Sevedri Halvan avec les déplacements d’autres sénateurs suspects si vous avez des noms… Je dispose d’un accès inconditionnel à ces données.

Invité

Sur le coup, l'arrogance du Jedi la souffla et elle le dévisagea quelques secondes en soulevant un sourcil dédaigneux. Elle les connaissait depuis longtemps, les ayant fréquenté depuis l'enfance c'est à dire bien avant que Jilano Alhuïn ne soit admis au Conseil de l'Ordre, et savait pertinemment combien leurs aptitudes surnaturelles pouvaient leur faire croire qu'ils étaient supérieurs aux humains normaux. Elle répondit toutefois, sans doute un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait souhaité.

"Je conçois tout à fait que les capacités des utilisateurs de la Force puissent faire naître un sentiment d'impunité mais allons...Les Sith, puisque c'est eux que vous semblez vouloir désigner, sont peut-être téméraires mais ils ne sont pas stupides. Venir assassiner ou du moins tenter d'effrayer un membre du Sénat ? Ce serait mettre le feu aux poudres et relativement idiot. En l'état actuel, j'ai l'impression que c'est un risque qu'ils ne sauraient prendre. Ce serait la fin de l'unité de la flotte si ils étaient pris en flagrant délit. Je pense que si implication sith il y a, elle passera plus volontiers par des contrats avec des chasseurs de primes."

Elle se demanda si le Jedi tentait de faire naître une peur irrépressible chez elle qui la jetterait directement dans les bras de l'Ordre Jedi. Elle étudia cette possibilité quelques secondes avant de revenir à ses moutons. La discussion continuait tranquillement sans pourtant que les participants jugent intéressant de ménager la princesse. La dernière remarque de Jilano Alhuïn le lui prouva particulièrement et cette fois, elle ne laissa pas passer aussi gentiment que la première fois. Le regard métallique de la princesse d'Harmonie accrocha celui du Jedi étincelant de mépris et il put sentir qu'elle était à deux doigts de lui jeter son verre au visage avant de quitter les lieux. Pour qui se prenait-il pour ne serait-ce que discuter ses décisions ?! Et pour insinuer que son influence au Sénat puisse servir d'autres intérêts que ceux des Nantoo Deii.

"Vous vous oubliez Alhuïn. Si j'avais voulu me servir de mon influence pour régler mes comptes, j'aurai commencé par les Jedi et Connor's, pas par cette carpette ambulante ! Si vous n'êtes pas certain de pouvoir servir le Sénat sous mes directives ou que vous comptez discuter chaque fait, je vous conseille de retourner à bord du Somens et de voir avec Breackshiel pour envoyer quelqu'un d'autre. Je n'ai pas l'intention de voir chacun de mes ordres discutés." termina-t-elle assez gravement avant de se tourner vers la capitaine pour acquiescer à ses propos. "La mise sous surveillance me paraît être une bonne chose, il sera simplement nécessaire qu'elle soit extrêmement discrète. Halvan ne doit rien savoir sinon cela deviendra impossible au Sénat. Je vous ferai parvenir un ordre exécutif signé de ma main, capitaine, et vous pourrez alors agir en toute tranquillité quant à vos responsabilités. Je préfèrerai que Maître Alhuïn s'occupe également de cette affaire, l'empire financier de ce sénateur est trop important pour être réellement honnête surtout si l'on considère la croissance exponentielle de son chiffre d'affaires depuis que nous avons quitté Nantto Deï. Je me chargerai du Wookie."

Et elle ne le louperait pas. Après tout, la roue tournait. A chacun de tout perdre et elle s'assurerait que ce sénateur perde tout à son tour, famille, puissance, argent. Tout. Les Wookies avaient fait sombrer sa famille et elle serait celle qui les ferait payer. Après tout, les Ërador payaient toujours leurs dettes. Elle cacha cette montée de joie presque malsaine derrière un sourire protocolaire tout en se penchant vers son assiette pour la première fois de la discussion. Oui, elle allait régler ses comptes et joliment !

Comme prévu, la réponse de la Sénatrice fut sèche et explicite, pour ne pas dire légèrement insultante. Elle réfuta chacun des arguments du Jedi qui continua à garder ce même air impassible et serein qui l'accompagnait à chacun de ces déplacements. Il n'était pas étonné outre mesure par le manque ce manque de confiance de la part de l'ancienne héritière de Nantoo Dei, même s'il savait pertinemment que ce genre d'action était à craindre. A vrai dire, il se moquait bien de l'avis d'une non initié à la Force concernant ce genre de sujet. Pour avoir déjà vu la puissance du côté obscure à l'œuvre, Jilano ne commettrait pas l'erreur de sous estimer les Sith.

-Il ne s'agit pas d'impunité, Princesse, je dirais qu'il s'agit d'expérience. Malgré mon habitude à fréquenter les politiciens, jamais que je n'affirmerais connaître leur monde aussi bien que vous. Je ne suis pas un Sith, mais je connais suffisamment la Force ainsi que leur amour de la domination et de l'oppression pour craindre ce genre d'action. Libre à vous de me faire confiance ou pas, comme vous l'avez dit à l'instant, veiller à votre sécurité ne m'empêchera de vous épauler lors de l'enquête.

Contrairement à la Sénatrice, il s'était exprimé d'une voix égale. Jilano comprenait sa méfiance et acceptait sans rechigner les reproches qu'elle lui adressait, considérant avec raison que ces piques ne lui était pas destiné à titre personnel. A travers lui, Valenta s'en prenait à l'Ordre Jedi tout entier, et s'il n'aimait cela, le Jedi gardien gardait cependant à l'esprit qu'un rapprochement entre les Jedi et Valenta Ërador ne pourrait qu'être bénéfique à l'ensemble de la flotte des exilés.

C'est alors que le Capitaine Praxis prit la parole. Malgré son caractère emporté, la rouquine semblait tout de même avoir les capacités requises pour aider Jilano et Valenta dans cette enquête sensible. Elle se mit à parler immédiatement à la suite du Maître Jedi qui hocha la tête tout en l'écoutant. Tout comme lui même et la Sénatrice, l'officier nourrissait d'assez gros soupçons à l'égard du Sénateur Trianii. Elle proposa d'emblée divers mesures élémentaires en prétextant avoir toute les autorisations nécessaires pour cela. Conscient qu'il s'agissait d'un plus dans ce genre de situation, le Maître Jedi se contenta d'acquiescer une nouvelle fois. Ce fut ensuite au tour de la Sénatrice de répondre à ses hypothèses. Faignant un air insultée des plus convaincant, elle s'adressa à Jilano comme elle l'aurait fait à un simple laquais, avec une sécheresse et une autorité qui ne manqua pas d'interpeller celui ci. La voir se comporter ainsi après une simple question était inhabituel, la Sénatrice préférant normalement se parer d'un air calme et serein factice propre aux politiciens. Elle en vint même à insulter le Sénateur Wookie sans délivrer ne serait-ce qu'un début de preuve, confortant Jilano dans son opinion. Il en était presque certain à présent, Valenta Ërador comptait se servir de son influence pour mettre à mal un ancien ennemi de sa famille. Sans compter l'aspect amorale d'un telle entreprise, le fait de condamner un innocent entrainerait sans aucun doute possible un énorme mécontentement de la part des autres Sénateurs, qui n'auraient de cesse dés lors d'abolir toute les lois visant à purifier le Sénat, rendant toute tentative dans ce sens impossible. Jilano était cependant sur d'une chose à présent, il devait espionner les agissements de l'ancienne Princesse afin de vérifier s'il était dans l'erreur. Dans le cas contraire... Il lui faudrait prendre des mesures à l'encontre de la dernière des Ërador, rendant tout semblant de paix entre l'Ordre et elle impossible. Le Jedi faillit pousser un soupir résigné qu'il retint de justesse. Lui et Naélindra venait de mettre les pieds dans un sacré panier de crabe...

*Retiens bien tout ce que tu entends, ma Padawan. Je veux que tu restitue cette conversation dans son intégralité au conseil lorsque nous en aurons finis avec ces Demoiselles.*

Avec prudence et légèreté (il ne voulait pas alerter l'officier qu'il utilisait la Force pour contacter Naélindra), il se connecta à l'esprit de se Padawan, y déposant ce message avec la légèreté d'une plume. Il ne fut qu'un murmure ténu perdu au milieu de son esprit, et Jilano espérait qu'elle soit suffisamment investie par la Force pour capter cette effluve de pensé. Il n'avait toujours pas détourné le regard de celui, hautain, de la Sénatrice. L'agacement qu'il ressentait à être ainsi rabaissé dut sans doute se voir dans ses yeux gris acier, et pourtant se fut sur ton affable, presque débonnaire, qu'il s'exprima.

-Je vous prie d'accepter mes excuses, Sénatrice. Je ne voulais surtout pas vous insulter, mais vous inviter à faire part de vos soupçons à l'égard du Sénateur Wookie. Je vous le répète, je suis ici pour vous aider dans votre enquête, et de ce fait j'accepte votre autorité sans sourciller, car nous œuvrons ici pour le bien de tous. J'épaulerais donc le Capitaine Praxis.

Il appuya légèrement sa dernière phrase puis se saisit de son verre de vin dont il but une petite gorgée. Lui, le voyageur solitaire, devenait de plus à l'aise dans ce monde plein de faux semblant qu'était le Senatorial One, bien que cela lui déplaisait fortement. S'habituer à un rôle ne l'empêchait pas de le détester. Mentir à la Sénatrice ne lui posait aucun problème, car après tout son devoir allait bien au delà de considérations aussi triviales. Abordant un sourire polie, il attendit que l'une des deux femmes prennent la parole.

Invité

Pour moi, c'est comme un retour bien des années en arrière, c'est comme de retrouver soudainement une situation si bien connue et qui m'avait marquée, un passé que je n'avais pas oublié. Je me retrouvais à une table avec deux inconnues et un homme que j'appelais Maître. Certes la définition de "Maître" avait évolué, ici c'était un Maître Jedi, une personne qui devait me guider, plus un mentor en réalité, autrefois c'était un Maître comme on l'entend dans l'esclavage, mais pourtant c'est bien à cette époque si particulière de ma vie que je me sentais être revenue. J'ai l'impression d'être complètement à part dans cette conversation, qu'est-ce que je pourrai dire moi de toute façon ? C'était ma première "mission" avec Maître Alhüin aussi il n'était pas bien défini les limites de mes autorisations et ce que je ne devais, ni ne pouvais en aucun cas faire, je me sentais inutile et finalement me coupant de la conversation, je n'en restais que plus attentive à ce qui se passait autour de moi. Pas en tournant la tête ou ma personne comme une possédée bien sûr mais à travers la Force, je reste attentive à ce qui se passe et aux personnes présentes, certaines ont du ressenti quand à la Sénatrice mais pas assez pour la tuer, c'est plus une forme de jalousie en réalité, certains lui sont carrément opposants mais pas assez braves pour tenter de la tuer, cet endroit est étrange, c'est comme si chacun souriait à l'autre tout en pensant à comment le vaincre, les jeux politiques, ce n'était décidément pas pour moi, je ne comprenais pas grand chose à tout ça.

Je me sens petite et perdue au milieu de ces personnes, les réflexes d'esclave sont encore bien là et je les sens refaire surface très lentement, je me fais petite et silencieuse, au milieu des trois personnes qui discutent, c'est à peine si on remarquerait ma présence. Tout ce que mon père avait toujours attendu de moi en réalité, que je sois sage, silencieuse, présente sans qu'on sente ma présence, il serai vraiment fier de sa si parfaite petite esclave de fille. Je reste donc là, écoutant la Force et la discussion, attentive à ce qui m'entoure bien plus qu'aux mots qui sont prononcés, pourtant je sens la tension qui grimpe légèrement autour de la table, n'avais-je pas dis que Maître Alhüin n'était pas franchement que je nommerai un succès diplomatique de l'Ordre Jedi ? Visiblement le courant semblait avoir un peu de mal à passer entre la Sénatrice, la Capitaine et le Maître Jedi, je suis bien contente d'être restée silencieuse et de n'avoir rien dis. Le plus loin des ennuis je me tiens, le mieux je me porte, dois-je prendre la défense de mon Maître ? Non ça semble une mauvaise idée, je ne suis qu'une Padawan, je n'ai pas franchement le droit d'intervenir et serait-ce là ce que Maître Alhüin attendrait de moi de toute façon ? Nos rôles sont mal définis, je n'ai pas franchement ma place ici, du moins c'est ainsi que je le sens, je ne sais pas ce que je peux faire et au contraire ce que je ne dois pas faire, ça m'inquiète et ça me perturbe au plus haut point, j'ignore si je dois attendre simplement ou défendre mon Maître, j'ai le sentiment que l'un et l'autre pourrait être mal agir, je choisis donc le silence et la patience.

Reportant mon attention sur la discussion, je ne comprends pas vraiment comment ils sont parvenus à en arriver à ça, bon sang c'est fou ce qu'être Jedi peut être étrange parfois. On peut être attentif à énormément de choses et pourtant ne pas comprendre le fil d'une discussion ou alors c'est juste moi qui suit tête en l'air, allez savoir. Me ravisant un peu sur ma chaise, je bois une gorgée d'eau tout en tentant de reprendre le fil de la discussion là où il en était, quand soudainement j'entends mon Maître qui me parle par la Force...Hahaha, très drôle, je suis morte de rire, comment ça, ça ne se voit pas ? Il veut que je rapporte toute cette discussion au Conseil ? Moi qui en ait manqué une bonne moitié ? Mais oui bien sûr et le chien kath il mange des pastilles pour l'haleine avant de dévorer sa victime. Je ne dis rien, aucun commentaire, de toute façon, il m'avait dit d’être attentive à TOUT ce qui se passe et j'avais zappé ce qui était finalement peut-être le plus important. D'autant que j'en savais nous étions là parce qu'il n'était pas exclu que la vie de la Sénatrice soit menacée, reporter mon attention sur ce qui nous entourait pendant que mon Maître taillait la bavette avec les deux femmes me semblaient plutôt un mouvement intelligent jusqu'à cet instant. Bon, je suppose que j'aurai droit de me faire tirer les oreilles quand je confesserai que je n'ai pas été super attentive à la discussion. Et je suppose que dire que cette personne jalousait la Sénatrice, celle-là voulait la mettre dans son lit et qu'une dernière s'imaginait bien avec la Sénatrice et la Capitaine, ça ne m'aidera pas franchement.

Foutu pour foutu, je reste présente et consciente de ce qui m'entoure par la Force mais je reporte mon attention sur la conversation pour sentir chez mon Maître une pointe d'agacement provoquée par celle que son regard fixe avec une certaine intensité. Ah ben tiens, manquerait plus que ces deux-là décident de se trouver un coin tranquille pour...arranger leur différent et moi je me retrouverai avec la Capitaine, et là j'aurais l'air franchement idiote à ne pas savoir ce que je peux dire et ce que je ne peux pas dire. Je sens aussi le mensonge de mon Maître lorsqu'il parle à la Sénatrice, je ne suis pas sûre d'approuver totalement ces méthodes mais qui suis-je pour juger moi qui est passée deux années à ressasser mes remords et mes pensées obscures tout en me séparant des autres et en leurs mentant sur comment je me sentais ? Je préfère ne rien dire et rester à ma place, combien de fois dans ma vie avais-je entendu cette expression ?

Je remarquais qu'on m'avait servi du vin lorsque Maître Alhüin en but, je le regarde boire une gorgée et réprime un frisson, le geste de mon père avant de devenir violent, regardant ailleurs je me sens de moins en moins à ma place et de plus en plus mal aise. Je me sens blêmir doucement, je me lève assez rapidement un peu trop sans doute pour ma circulation sanguine qui me fait avoir un léger vertige. M'excusant sommairement :

- Excusez-moi, le voyage m'a donné un peu de mal.

Demandant mon chemin à un serveur, je pousse la porte des toilettes, vérifiant que je sois bien seule, j'inspire et j'expire profondément, tachant de retrouver mon calme autant que possible. L'image du miroir est assez terrible, blanche comme un linge, il faut que je me calme et que je me détende autrement ça ne va pas aller. J'allume l'eau et m'asperge le visage tout en me sermonnant de pensées diverses et variées tantôt encourageantes, tantôt critiques. J'attrape une serviette papier pour éponger l'eau, je remarque quelques mèches qui ont pris l'eau, vérifiant une fois encore d'être seule, je réalise quelque chose de plutôt inhabituel feue mon Maître m'avait appris. Un mouvement rapide et précis de sabre-laser pour les sécher et le sabre retourne à ma ceinture. Utilisation détournée et qui m'avait valu quelques mèches brulées dans les premiers temps, pas franchement très pro pour une Jedi, mais bon, j'ai repris quelques couleurs. Je dois me détendre, Maître Alhüin n'est pas mon père, il n'a pas projet de se saouler et me battre. Je retourne à la table avec quelques couleurs, me rasseyant :

- Désolée.

Confondant mes verres, c'est une gorgée de vin que je bois. Je ne boirai pas plus qu'un verre, je tiens mal l'alcool, très mal pour être vraiment honnête, aussi je préfère de loin éviter de jouer avec le feu.

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