Les deux pieds dans le plat [libre]

Fini. Le mandat de la présidente était finit. Le commandeur était assis dans un speeder, il observait un bloc de données, l'air sombre sur le visage. Même si il n'était pas en accord avec l'ancienne présidente l'absence de dirigeant ou de dirigeante déstabilisait l'alliance, le commandeur suprême des forces de l'alliance était donc désormais dirigeant par interim. Raen n'aimait pas cette situation. Le regard du soldat scrutait les immeubles de la planète capitale, le sénat apparaissait au loin.

La vue de la gigantesque rotonde le fit de nouveau retourner sur son datapad, le pilote le prévint tout de même de l'arrivée, le Bothan répondit d'un simple signe de la tête, fixant de nouveau son bloc de donnée il se replongea dans sa lecture. Quelle était-elle ? Un discours, écrit par les politiciens de l'alliance. Tant qu'aucune nouvelle élection ne serait enclenchée il devra assumer ce rôle. Cela lui déplaisait.

« Monsieur, vous êtes près pour votre discours ? »
« Pas vraiment. »
« Comment ça ? »
« Vous me demander de m'adresser à une galaxie en leur disant ce qu'ils veulent entendre, de lire un texte écrit en ce but et de me faire passer pour le président. »
« En l'absence de président vous... »
« Je ne suis pas le président. Je suis un militaire. »


Le Bothan grognait un peu, il disait vrai, il n'était pas un politicien et ne voulait pas en être un, il n'aimait pas la politique. Mais c'était son rôle, il allait l'assumer. En revanche il n'était pas de ceux qui laissaient tomber sa patrie. S'il devait endurer ce poids pour quelques temps, il le fera. Le Bothan finissait de lire son discours, la navette se posa peu de temps après sur une plate-forme. Dans sa tenue officielle le commandeur sortit, fixant l'immense bâtiment dans lequel pourtant il n'était que rarement venu.

« Monsieur je... »

Le diplomate se tut lorsqu'il vit le Bothan jeter au sol le datapad, tandis qu'il tentait de demander des explications le geste de la main du commandeur le fit taire. Le militaire continua sa route, passant par les couloirs du Sénat il arriva après quelques minutes sur la nacelle habituellement utilisée par les présidents de l'alliance galactique. Prenant une profonde inspiration il fit un signe aux gardes du corps de faire monter la nacelle, bientôt le commandeur se tenait droit, face au sénat.

« Sénateurs. Ambassadeurs. Militaires. Je n'ai pas envie de faire un discours pré-formaté comme l'on m'en a proposé. Je suis un militaire, pas un politicien, je n'aime pas cette position. Néanmoins, c'est mon rôle d'être là. L'on m'a demandé de vous dire ce que vous vouliez entendre. Je ne le ferais pas. Je suis franc, je le serais. Je ne suis pas là pour diriger la politique galactique. Je suis là pour la maintenir, jusqu'à ce qu'un homme ou une femme digne de porter sur ses épaules la politique galactique revienne. Ce n'est pas mon cas. J'ai été formé pour être militaire. J'ai évolué dans l'armée. J'ai pour principe de dire que l'arme et le papier ne sont pas faits pour être sous le contrôle d'une même personne. L'Alliance a besoin d'un chef. Si il le faut je serais ce chef, tant qu'aucun autre ne sera élu par le peuple, comme il doit l'être. J'assumerais mon rôle, je remettrais sur ses rails l'alliance. La présidente Weiss – aussi respectable soit elle – n'a pas rempli son rôle. C'est pour cela qu'elle n'est plus là. Je ne remplirais pas son rôle, je remplirais le mien. Jedi, Empire, Alliance, tous trois forment la fédération et tout trois doivent évoluer ensemble. Et c'est ainsi qu'ils évolueront. Je n'ai rien d'autre à dire et je doute même de l'utilité de ce discours, chacun sait ce que j'ai à faire, des mots ne remplacent pas des actes, ce temps perdu aurait put être utilisé pour d'autres activités. Débattez si tel est votre souhait, mais ce n'est pas ainsi que tout changera. Si néanmoins des questions brûlent votre langue, posez-les moi. J'y répondrais. »

Le Bothan s'appuya contre les barreaux de la nacelle. Les avis fusaient déjà entre les politiciens. Le tact n'était pas la spécialité du Commandeur, la guerre oui. Il ne voulait pas de ce poste, il ne l'avai pas. Il était un peu régent, il devait maintenir en l'état l'alliance jusqu'à ce qu'un président reprenne le flambeau.

Cedronis était aux côtés du sénateur de Chagria ainsi que de son assistant, tous les trois patientaient le temps que le Commandeur Suprême des Forces de Défense de l’Alliance, Raen Als’ren prenne la parole. Cedronis connaissait bien le Commandeur, même si la réciproque était loin d’être vraie. Le chagrien s’était en effet renseigné sur cet homme important qu’il faudrait évincer tôt ou tard si le plan des Sith était accéléré soudainement par une opportunité que la Force présenterait aux adeptes de la lignée de Bane. D’aucuns le décrivaient comme étant un homme très franc, un idéaliste à la volonté de fer qui voyait d’un mauvais œil les sénateurs ou politiciens. Cela aurait pu satisfaire le chagrien qui, s’il avait réussi à l’approcher aurait pu jouer sur son idéalisme afin de le manipuler au mieux, cependant, on lui avait également rapporté le fait que le Commandeur Als’ren était quelqu’un de profondément buté. Tout ces éléments allaient rendre sa tâche des plus ardues, mais intéressante. Afflictionis était également quelqu’un d’entêté, mais il se souvenait bien que son ancien maître avait réussi à le manœuvrer. Le tout était de trouver la corde sensible…

Le commandeur suprême fit son apparition au sein de la nacelle centrale présidentielle et commença son discours. Celui-ci fut des plus brefs et en lisant entre les lignes, on comprenait bien que le militaire ne comptait pas prendre des mesures : il assurerait l’intérim et ne ferait rien de plus. Bien, l’Alliance demeurerait dans l’immobilisme pendant quelques temps d’un point de vue politique. Raen s’occuperait sans doute que des affaires militaires et de diplomatie extérieure avec les partenaires de la Fédération Galactique.