La princesse du royaume d'Harmonie.

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Le Vestigia était un vaisseau prestigieux appartenant à l'ancien Roi du continent Harmonie, qui abritait une partie de la population de Dantooïne souhaitant retrouver le bonheur d'arpenter la terre ferme, après que leur planète ait été ravagée par la lune qui s'y était écrasée courant décembre. Chen Yu-Wang, qui avait embarqué sur le Home One avec ses deux sœurs, avait quitté ce dernier pour le Vestigia, désirant renouer avec la nature et aussi pour pouvoir s'isoler de la population et du reste de sa famille. Mais il n’atterrirait que dans un bon moment, alors le jeune homme de vingt-deux ans décida d'arpenter le vaisseau, jetant de brefs coups d'oeil sur la masse vivante qui tout comme lui, se mouvait dans cette boite métallique immense qui était leur salut. Deux ans qu'ils étaient là, planant avec grâce dans le vide spatial à la recherche d'une planète à l'atmosphère respirable et aux terres fertiles où ils pourraient se poser et recommencer une nouvelle vie.

Ses parents avaient décidé de rester sur Dantooïne, offrant à leurs trois enfants la chance de vivre. En tant qu'aîné de la famille, Chen s'était promis de veiller à ce qu'il n'arrive rien de mal à ses deux sœurs, Sooyon et Lijian, qui étaient les seules femmes qu'il connaissait et qu'il chérissait plus que tout au monde. Il ne s'était remis que péniblement de la mort de ses parents après que la lune se soit écrasée sur sa planète natale et il était sorti grandi de cette douloureuse expérience. Même si la souffrance était passée, il continuait néanmoins à honorer ceux qui lui avaient donné la vie en s'efforçant de mener une conduite aussi vertueuse que possible, ainsi qu'il avait été élevé. À présent, il cherchait sa Voie, bien qu'il n'eût strictement aucune idée de ce qu'il pourrait faire pour s'occuper et prendre soin de sa famille. Beaucoup devaient être dans le même cas que lui, à son avis. Il avait grandi dans une ferme et savait cultiver des champs, mais son plus grand talent résidait dans les arts martiaux, le maniement du bâton bô et de l'épée et aussi dans sa compassion envers les autres êtres vivants. Pensif, il s'arrêta devant la baie vitrée et contempla les milliards d'étoiles qui scintillaient comme des joyaux dans l'espace infini. Il pourrait éventuellement demander aux Jedi de lui faire faire des tests, afin de savoir s'il avait un taux de midi-chloriens suffisamment élevé pour faire partie de l'Ordre. Après tout, suivre une formation de Padawan ne devait pas être si différent que celle qu'il avait reçue au monastère de l'Ordre de Long Wan... Oui, c'était une bonne idée. Dès que possible, il irait sur le Somens II pour interpeler les Jedi. Mais une autre pensée s'insurgea presque aussitôt dans son esprit...S'il entrait chez les Jedi, il ne pourrait plus surveiller ses sœurs d'aussi près. Bah ! Il verrait. Rien n'était encore définitif et il n'était pas encore allé trouver les Jedi, de toute manière...

Il reprit sa marche et tomba sur un groupe de personnes qui discutaient entre elles avec entrain. Sa curiosité piquée au vif, il s'approcha de sa démarche féline de cet attroupement étrange qui piaillaientt comme des oiseaux. Ils paraissaient attendre avec impatience quelque chose ou quelqu'un. Il se fondit dans la masse et attendit quelques minutes pour voir si la situation allait s'éclaircir. C'est alors qu'il la vit, arrivant dans sa noble et élégante stature. Aussitôt, les gens autour de lui s'inclinèrent et se remirent à parler avec fougue, agitant les mains pour attirer son attention..

HJ : Je sais, ce n'est pas terrible, mais je ne suis pas doué pour commencer les RP ^^

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C'était un jour comme les autres pour Valenta, représentante des peuples humains au Sénat et ci-devant Héritière du Royaume d'Harmonie. Un jour long, sans saveur...Un autre jour d'exil. Certes, le Vestigia, où elle s'était établie deux auparavant dans les logements royaux, rétablissait l'harmonie qui avait eu cours toute sa vie sur Nantoo Deï mais ce n'était plus la même chose. D'une princesse honorée et vénérée, elle était devenue une simple sénatrice ne tenant plus son pouvoir que d'un peuple au lieu de son droit héréditaire. Mais Harmonie était morte en même que sa planète natale, une planète qu'elle n'arrivait toujours pas à nommer Dantooine, cette parenthèse dorée qui était tombée par la faute de ceux qui ne savaient se satisfaire de ce qu'ils avaient. On pouvait bien lui dire que tout était la faute des Yarrls ou la faute des Ërador, elle savait profondément que c'était la folie de l'Homme, ce doux rêve de voyager dans les étoiles qui les avait tous projetés dans l'espace froid, vide et sombre. Aucun n'avait été satisfait de voir une monarchie les dominer pendant tant de siècles...Ces républicains, ces sith, et même les jedi, n'avaient jamais reconnu le rôle d'Harmonie à sa juste valeur, crevant tous d'envie de supplanter le gouvernement tranquille et serein des rois et reines Ërador. Cela n'avait finalement causé que la ruine de leurs peuples désormais traqués par de véritables monstres avides de vengeance.

On pouvait bien lui répondre que la grande Trahison d'Harmonie avait tout autant mené à ce désastre, elle n'en démordrait pas. Le pouvoir des Ërador avait été légitimé par des siècles de paix. Une paix armée peut-être mais la paix tout de même. Une paix qui avait permis le développement de civilisations extraordinaires ainsi que de damnables abus au premier rang desquels : les Sith et la République sans oublier ce fameux cartel venu d'Oblirion dont on ne cessait de lui rabattre les oreilles. Enfin, puisqu'il fallait choisir le moindre mal pour s'en sortir encore valait-il mieux sans remettre à cette espèce de gouvernement démocratique sans fond et sans puissance. Elle aurait sans doute plus tard l'occasion de se défaire de ces chaînes lourdes à porter pour trouver refuge là où les hommes n'étaient pas tous devenus fous.

Mais, puisqu'aujourd'hui, il fallait à nouveau se plier dans ses œuvres de bonne dame patronnesse, elle le faisait avec ce sourire, ce masque diplomatique cachant son profond dégoût à devoir vivre ainsi. Laissant ses suivantes et ses serviteurs donner des tickets de rationnement, quelque argent ou de petites provisions, elle passa dans la foule en répondant aux questions ou aux remerciements avec bénignité. Elle connaissait sa partition, cela avait partie de son éducation de fille de Roi. Elle distribuait mots d'espoir, explications sur le rationnement, quelques critiques à l'encontre de "certains" nantis des autres vaisseaux et tentait, assez vainement d'ailleurs, une certaine espérance à son peuple. C'était ce qu'ils étaient après tout.

"Ne perdez pas espoir, nous sommes sans cesse en mouvement, nos ennemis ne nous retrouveront pas de sitôt. Et d'ici là, nos moyens de défense seront tous opérationnels, le Sénat travaille sans relâche à cela malgré les obstacles levés par...enfin vous savez de qui, je veux parler."

Alors qu'elle continuait d'avancer, elle remarqua qu'un homme seul ne s'inclinait pas devant elle et lui adressa un regard défiant avant de faire signe à ses gardes du corps. Ces derniers l'entourèrent plus étroitement avant qu'elle ne fasse quelque chose vers l'homme devant lequel elle s'arrêta. Elle ne le connaissait pas mais elle voyait tellement de monde tous les jours qu'il n'aurait pu en être autrement.

"Tu veux quelque chose ? Les femmes là-bas distribuent des tickets de rationnement."

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Tandis qu'il la contemplait, la nouvelle représentante de l'humanité au Sénat avait indiqué d'un mouvement presque imperceptible à ses gardes du corps de sa rapprocher d'elle alors qu'elle s'avançait vers Chen. Celui-ci, sortant de ses songes, sursauta et s'inclina devant elle, rougissant à vue d'oeil. Quel imbécile ! Lui qui d'habitude ne manquait pas de respect à une personne de rang supérieur au sien venait de déroger au protocole auquel on l'avait habitué. Il ne releva la tête que lorsque l'ancienne princesse d'Harmonie s'avança à son niveau et lui adressa la parole d'une voix quelque peu sèche. Déglutissant avec difficulté, il se serait volontiers jeté du vaisseau pour un tel affront qu'il n'avait pas désiré, ceci étant surtout dû à sa maladresse momentanée. Il jeta un œil en direction des servantes de la sénatrice qui s'affairaient à distribuer des tickets et des vivres à la masse de gens qui grouillait sur le vaisseau tels des insectes bourdonnant à en casser les oreilles. Hochant la tête, il bafouilla quelques mots inaudibles avant de se reprendre et de réitérer sa question d'une voix plus assurée et sonore.

« Excusez-moi. Je me demandais si nous avions repéré une planète sur laquelle nous pourrions nous poser définitivement et recommencer notre vie d'avant ? Non pas que les voyages spatiaux me déplaisent, mais le reste de la population a l'air de mal s'en accommoder, comme des rats prisonniers d'une cage expérimentale devenant fous à force d'être enfermés... »

Le jeune Yu-Wang croisa ses bras sur sa poitrine. Son teint doré avait pris une couleur plus foncée, marquant sa gêne à parler à quelqu'un d'aussi haut placé. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait une personne de la trempe de Valenta Eradör, et voir quelqu'un qui était passée du rang de Princesse d'Harmonie à celui de sénatrice l'attristait quelque peu, bien qu'elle ait décroché une place très importante, puisqu'elle représentait les peuples de Nantoo Deï, ou Dantooïne, plutôt. Il avait encore quelques difficultés à assimiler le véritable nom de son ancienne planète. Malgré le mensonge du Roi au reste de la population, celui-ci avait été maintenu dans le but de faire perdurer une paix qui avait duré depuis des siècles. Ayant vécu en Harmonie durant ses jeunes années, Chen était naturellement attaché à l'idée d'une monarchie. Il ne pensait pas que la princesse soit complice de cela, même si après tout, mentir était le lot de tous ceux qui devaient diriger un gouvernement quel qu'il soit.
Valenta Eradör semblait être une femme de caractère et il avait la conviction qu'elle ne se sentait pas à sa place ici...Mais c'était chose compréhensible après tout...Quoique non, il n'en savait rien en vérité. Mais quoi qu'on ait pu dire sur son compte, il éprouvait encore du respect et de l'admiration pour cette femme qui continuait d'arborer un visage souriant et apaisant, n'affichant aucunement ses souffrances ou peines potentielles. Il fallait être fort pour masquer ainsi ses émotions...ou sournois, mais cela dépendait du point de vue de chacun.

« Si seulement je pouvais faire quelque chose qui pourrait vous être utile, vous aurez devant vous un homme heureux de servir votre cause, Dame Erädor. J'ai étudié le Qi à l'ancien monastère de Maître Longsun Zhao sur Inarhan, et je pratique le Teräs Käsi, art martial ancestral. Si je puis vous être d'une aide ou d'une protection quelconque, je serai plus qu'honorer de vous servir... » Ajouta Chen Yu-Wang d'une voix plus affirmée.

Machinalement, il tâta le bâton bô qui ne le quittait jamais et qui était glissé dans son dos à côté de son épée familiale. Il était redoutable lorsqu'il le maniait et respirait la grâce et l'adresse avec ces armes entre ses mains. Bien sûr, cela était de moindre niveau en comparaison avec les Chevaliers de l'Ordre Jedi, mais il pouvait tout aussi bien assurer la protection d'une personne aussi importante. L'honneur et la loyauté envers l'ancienne monarchie d'Harmonie étaient des valeurs fermement ancrées dans son esprit et s'il pouvait donner sa vie pour sauver celle de Valenta Erädor, il le ferait sans l'ombre d'une hésitation. Une seule parole, un seul geste, et il lui serait fidèle et dévoué jusqu'à la mort, s'il le fallait. Et puis, il aurait au moins un but dans la vie, chose qui n'était pas évidente lorsque cela faisait deux années consécutives que l'on voyageait à bord d'un vaisseau spatial en quête d'une nouvelle planète.

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Si la jeune femme avait quelque peu froncé les sourcils aux premiers bredouillements, son visage prit une expression contrite alors que l'individu aux yeux plissés lui posait LA question que tout le monde se posait en ce moment. Où iraient-ils ? Que feraient-ils ? Valenta avait beau siéger au Sénat, et être particulièrement assidue dans les commissions, elle-même ne savait pas vraiment de quoi demain serait fait. Toutefois, réponse un simple "je ne sais pas" et continuer sa route n'était pas dans ses manières d'autant plus que cet homme faisait preuve de plus de respect à son égard que beaucoup d'autres.

"Je crains que s'établir sur une planète pour retrouver notre ancienne vie ne soit pas d'actualité. Les Jedi sont toujours à la recherche de cette fameuse planète de la Force qui pourrait nous servir de refuge sûr mais en attendant...Je ne sais pas, et je crains que personne d'autre ne le sache vraiment. Nous devons continuer d'avancer, de survivre...Voilà tout. C'est ainsi, nous ne pouvons faire mieux, mais même ce peu de chose, survivre, nous devons le faire pour rendre honneur à ceux qui sont restés derrière."

Elle adressa un sourire d'encouragement au jeune homme qui rougissait devant elle. Pour tout dire, elle avait perdu l'habitude de faire rougir un homme en quelques mots. Certains, oublieux de leurs hommages passés, ne voyaient plus en elle que la fille du roi fou. La suite l'étonna quelque peu. Les déclarations d'intentions étaient nombreuses ces temps-ci sans qu'elle ne réussisse toujours à démêler le vrai du faux. La confiance n'étant pas un sentiment qui lui était familier, ces deux dernières années l'avaient vu devenir plus méfiante encore qu'aux temps de la grandeur d'Harmonie. Qui aurait pu dire si un assassin des Hutts ne s'était pas glissé chez elle dans l'espoir que sa mort leur donnerait l'occasion de la remplacer par un sénateur plus malléable ? Oh il aurait été un peu présomptueux de qualifier Valenta d'incorruptible mais elle était riche et, surtout, sa naissance la mettait à l'abri des tentations les plus habituelles.

Tout en écoutant les paroles du jeune homme, elle pesait silencieusement le pour et le contre. Les références qu'il lui donnait ne lui étaient pas vraiment familières même si elle savait vaguement ce que cela pouvait représenter. En gros, il lui expliquait qu'il savait se battre, habituel pour un homme, mais surtout qu'il savait le faire bien. Ce qui, il fallait l'avouer, était tout de même plus appréciable. La fin, pourtant, amusa fort la princesse qui se retînt de rire tout en ne pouvant masquer son sourire.

"Mon cousin Valiente avait suivi la même formation et était très capable dans le métier des armes. Je suppose donc que c'est aussi le cas pour vous. Mais, avant de vous laisser me servir par vos dons, je crois que je préfèrerai savoir qui vous êtes et d'où vous venez. Vous savez comment je m'appelle, il ne me semble pas très équitable que la pareille ne me soit pas rendue."

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Comme il s'en doutait, la réponse de la Sénatrice ne le surprit pas spécialement. S'il avait été décidé de s'établir sur une planète dans les prochains délais, la population en aurait eu des échos afin de rassurer cette dernière. La sénatrice Valenta Eradör lui répondit qu'il y avait cette éventuelle planète de la Force, quel était son nom déjà... ? Ah ! Oui. Zonama Sekot... Chen avait entendu des rumeurs, comme tout le monde, au sujet de cette planète mystique, mais ne s'en préoccupait pas énormément. Tout ce qu'il lui importait, c'était que la population et ses sœurs puissent repartir sur de nouvelles bases sur la terre ferme et en sécurité. Il écouta les derniers mots de la Princesse, ou plutôt de la Sénatrice -il avait toujours un peu de mal à mettre dans un coin de son esprit l'ancien statut de Valenta Eradör, qui pour lui, était toujours héritière du royaume de son Père et de ses peuples- et hocha la tête en esquissant un petit sourire qui lui creusa des fossettes au coin des lèvres.

« Oui, vos paroles sont d'or, Sénatrice Eradör. Mais trop de gens s'enlisent dans la souffrance d'avoir été contraint de délaisser derrière eux des êtres chers et endurent ce que nous appelons communément la culpabilité du survivant. Je me demande comment faire entendre raison à ces personnes en détresse, bien que beaucoup ne se préoccupent que de leur survie pour le moment. C'est pour cela qu'il leur faut trouver une occupation quelconque afin de les empêcher de penser à des choses trop négatives qui pourraient aggraver leur état psychologique...Déjà que la tension est nettement palpable au sein de la flotte...Mais il est honorable que vous leur offriez une oreille pour écouter leurs souffrances et leurs questionnements, Dame Eradör. Ce ne doit pas être facile pour vous non plus, et pourtant vous vous montrez aussi solide que le roc. Je vous respecte pour cette force admirable. » ajouta le jeune homme aux yeux bridés, adressant un signe de tête respectueux à la Sénatrice.

Le jeune Yu-Wang lui proposa ensuite ses services, lui donnant les références de son parcours. Puis, il se rendit compte que cette formation n'était pas spécialement connue, mais avant qu'il ait pu ouvrir la bouche pour davantage s'expliquer, la Sénatrice Eradör lui révéla que son cousin, Valiente Eradör avait également reçu les enseignements du vénérable Maître Longsun Zhao sur Inarhan, au sein de son Temple. Il haussa un sourcil étonné. Il n'aurait pas pensé qu'un membre de la famille royale d'Illyrian aurait suivi ce même cursus. La Dame Eradör incita toutefois Chen à se présenter avant qu'elle n'accepte qu'il la serve. Il est vrai qu'il n'avait pas jugé utile de mentionner son nom en sa présence, considérant qu'elle devait voir des centaines, voire des milliers de personnes comme lui et qu'elle pourrait trouver cela rébarbatif qu'on lui donne des noms qu'elle oublierait par la suite de toute façon.

* Elle n'a pas refusé d'office que tu la serves. C'est déjà un bon début, Chen. Peut-être consentira-t-elle à me prendre comme garde du corps ? Mais ne nous égarons pas : si je tarde trop à répondre, elle va penser que je suis un benêt qui ne sait pas aligner deux malheureux mots l'un à côté de l'autre. Arrête de faire des suppositions et parle, bon sang ! Ouvre la bouche. *

« Oui, je m'étais dit que c'était sans importance, puisque vous voyez beaucoup de personnes par jour et pendant de courts délais. Je suis Yu-Wang Chen, fils de Yu-Wang Hyo et Yu-Wang Suuyi. Mon père, Hyo, faisait l'élevage des Ikopi dans la région de Tzaô-Neï, dans laquelle je suis né, et cultivait des lahdias qu'il revendait ensuite au marché de Sin Faô. J'ai passé les premières années de ma vie dans cette ferme, avec mes deux sœurs cadettes, Lijian et Sooyon et apprit le labour et la plantation, en même temps que le tannage des peaux des Ikopi et la sculpture de leurs cornes et de leurs sabots. On avait des revenus assez stables et même élevés parfois, pour une simple famille de paysans. Il faut dire aussi que nous ne manquions pas de ressources et que notre terrain était très riche. Bref, ma mère avait suivi une formation au Monastère de Long Wan, sur Inarhan, là où se trouvait également l'ancien Temple Jedi. J'ai voulu y aller également et j'y ai donc passé six années durant lesquelles j'ai appris à endurer la souffrance, ressentir le Qi, ce souffle vital qui est présent dans chaque chose et relie ces dernières entre elles. J'ai été baigné dans la sagesse et la sérénité qui se dégageaient de Maître Longsun Zhao et de son Monastère. J'ai également appris à manier le bâton bô, à connaître les points vitaux sur le corps humain,etc. Ensuite, je suis revenu chez moi, dans la ferme familiale où mon père et ma mère m'enseignèrent le Teräs Käsi, un art martial que pratique ma famille depuis des générations et j'ai travaillé dur pour parvenir à un bon niveau. En parallèle, j'apprenais à combattre à l'épée également, afin d'avoir un moyen de défense plus...tranchant, au cas où le besoin se ferait sentir.

Puis, les années passèrent et je décidai alors de partir découvrir le monde. Je suis allé un peu partout à l'exception du continent de Mantodar, je ressentais des sensations désagréables dès que je m'approchai de la frontière. De plus, les étrangers n'étaient guère appréciés...J'ai donc rebroussé chemin et après être passé par Inarhan une nouvelle fois, je me suis rendu sur l'Archipel Origines, et j'ai passé un long moment avec les Wookiees, avec lesquels je m'entendais bien, même si la communication était difficile au début... Mais ils m'ont enseigné leur langue et ça a été tout de suite plus facile pour se faire comprendre. Avec de la patience, on arrive à tout.

Finalement, il y a eu les manifestations un peu partout dans le monde pour revendiquer l'accès aux ruines de Rebirth Island, et peu après, je sentis une puissance dévastatrice dans le Qi et appris quelques temps plus tard que l'ancien Grand Maître des Jedi, Maître Somens, et l'Empereur Noir Darth Nelius, avaient succombé à ce mal étrange. J'ai rejoint ma famille quelques mois plus tard et ensuite l'annonce de la lune de Nantoo...de Dantooïne qui allait s'écraser a fait le tour du monde. Mes parents ont décidé de rester pour nous laisser, à mes sœurs et moi, notre chance de survivre dans un autre monde. Voilà mon histoire, en résumé, Dame Eradör. Qui je suis, et d'où je viens. »

Le jeune natif d'Illyrian referma sa bouche, son regard serein fixé sur les yeux de la Sénatrice Eradör. Il ne savait pas ce qu'elle allait penser de son parcours, et il ignorait si aurait davantage confiance en lui pour lui permettre de la servir comme il l'espérait. Il referma ses bras sur sa poitrine et attendit la réaction de la jeune femme. Somme toute, il avait eu quelques rebondissements et aventures assez alléchantes dans sa vie, des épisodes, des rencontres et des expériences que jamais il ne pourrait oublier. Cependant, il ne désirait pas non plus s'enliser dans ses souvenirs de Dantooïne, la planète n'était plus et il faudrait sans doute des millénaires pour qu'elle ne se reforme un tant soi peu...voire jamais.

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Du coup, considérant sa réponse évasive, il ne la paya en retour que de bonnes paroles sur la souffrance des gens qui avaient perdu un être cher lors de la destruction de leur planète. Elle fut presque tentée de hausser les épaules mais elle se ravisa. Cela ne servait à rien et serait sans doute choquant. Elle n'avait rien à répondre à cela, ils avaient tous à faire leur deuil d'une façon ou d'une autre. Pour sa part, ses occupations et sa colère la maintenaient debout et la poussaient à avancer. Bien entendu, d'aucuns n'avaient pas les mêmes motifs qu'elle pour rester debout. Elle haussa un sourcil à s'entendre appeler sénatrice Ërador, ici. Ce n'était ni habituel, ni souhaitable.

"Cela ne me sert à rien de me servir du "Sénatrice", ce titre ne m'est rien. Il suffit déjà que je sois forcée de l'entendre sous la coupole. Quant à ma "force admirable", ne vous égarez pas. Ma situation est de loin différente de celles de bien d'autres civils. Je suis riche et en bonne santé et ma présence au Sénat m'assure que je ne manquerai de rien. Dans ces conditions, il est beaucoup plus évident de faire preuve de charité. Pour l'instant, je ne peux pas les aider à faire leur deuil, je ne peux que les aider à survivre. Quand viendra le jour où ils pourront s'établir, cette période ne sera plus qu'un cauchemar qu'ils auront laissé derrière eux."

Le ton avait été quelque peu sec. Elle n'aimait guère que l'on fasse preuve de condescendance à son égard, ni même que l'on lui rappelle ce qu'elle avait perdu avec la destruction de Nantoo Deï. Elle n'en avait pas besoin et même elle s'agaçait parfois qu'on ne la laisse pas seule avec sa peine. Ces gens, ces pauvres hères, ne pouvaient guère comprendre. Ils n'avaient jamais connu que la misère. A leur différence, sa vie n'avait jamais été que luxe et jeux de pouvoir si bien que la destruction de son Royaume avait été pire que la mort de quelques péquins de quelques familles paysannes. C'était le glorieux passé des Ërador qui s'était éteint ainsi que leur lignée. De la plus puissante famille de Nantoo Deï, il ne restait plus qu'elle et sa sœur Taniquel. Il faudrait bientôt que l'une d'elles se chargent de donner des descendants à leurs lignées. Leur espérance de vie avait sérieusement décrue depuis le départ de la flotte traquée par les Yarrls. Histoire que leurs parents ne soient pas tous morts pour rien.

Le nouvel arrivant se lança de son côté dans un résumé de sa vie qui, pour Valenta, présentait autant d'intérêts que la vie sexuelle des Wookies. Comme la majorité des habitants de l'Illyrian, les notions de Qi et de Force n'avaient aucune réalité pour elle. Ce n'étaient que des mots lancés par les magiciens sith ou jedi pour donner un contour mystique à leurs petits tours de passe-passe. Autant dire que cela ne lui donnait pas une haute estime de ces individus. D'autant plus qu'elle avait toujours détesté l'utilisation que son cousin Valiente avait eu du Qi, s'en servant comme d'un atroce moyen de pression pour asservir au lieu de s'en remettre à la toute puissance de la diplomatie d'Harmonie. Elle haussa les épaules.

"Je suis désolée pour votre famille, Chen. Chacun a subi une perte dans cet exil sordide. Mais la maison Ërador garde une place spéciale pour ses sujets. Si vous êtes volontaire, il y aura une place pour vous dans mon emploi suivant vos qualités. Ma garde a subi quelques départs. Si cela vous intéresse ?"

[edit rapide : Juste pour te dire que j'ai daté notre sujet du 15 Yelona 1080 soit 10 jours avant l'event n°1. J'espère que ça te va ? Sinon, ce serait bien que tu mette une date en haut dans ton premier post et je modifierai la date dans les annonces de la ligne du Temps, ok ?]

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Les paroles de Valenta Eradör avaient été relativement dures aux oreilles de Chen Yu-Wang. Le jeune homme eut une légère torsion au niveau de ses lèvres en entendant les propos de la princesse d'Harmonie, mais ce n'était qu'un sentiment de mal-être aussi soudain qu'éphémère. Tout le monde ressentait de la frustration et peut-être même un certain sentiment de claustrophobie à demeurer ainsi en exil dans les vaisseaux de la Résistance Galactique. La sénatrice, ou plutôt la princesse, puisqu'elle préférait être reconnue comme telle au sein de son peuple, ne mâchaient pas ses mots, mais bien qu'ils aient pu paraître choquants, Chen aimait ce caractère quelque peu...expéditif.

Il se mit ensuite à raconter sa vie, ce qu'il avait vécu à la princesse Eradör, tout en ressentant une certaine gêne. Il n'avait pas l'habitude de s'étendre sur ce qu'il avait vécu, d'autant que cela pouvait paraître dénué de tout intérêt aux yeux d'une dame d'une aussi haute importance que Valenta Eradör. Toutefois, elle le laissa s'exprimer jusqu'à ce qu'il en ait terminé et Chen Yu-Wang fut soulagé qu'elle n'ait pas décidé de partir subitement en plein milieu de ses racontars. Il avait redouté cette action potentielle qui n'eut tout de même pas lieu, heureusement pour lui. Après tout, elle devait être habituée à écouter et encaisser des fadaises indignes de son intérêt sans broncher compte tenu de la place qu'elle tenait au Sénat galactique et c'était probablement ce qui expliquait cette mine de marbre qu'elle affichait et la patience dont elle faisait preuve en cet instant.

Il cessa enfin de parler pour mieux jauger la réaction de la Princesse Eradör. Cette dernière eut un haussement d'épaules. Hé ! À quoi s'attendait-il, honnêtement ? Certainement pas à ce que la belle Dame s’apitoie sur son sort et l'enlace en lui susurrant de tendres paroles de réconfort. Mais il devait s'avouer qu'il aurait préféré autre chose qu'un haussement d'épaules qu'il prit pour un « Bah ! C'est la vie mon pauvre vieux, tout le monde est dans le même cas que toi, alors pourquoi espérer quelque chose de sensationnel de ma part à ton égard ? » . Et voilà que ses pensées se remettaient à faire des leurs... Il ressentit néanmoins un petit pincement au cœur lorsqu'elle agit de cette manière, mais de toute façon, il ne servait à rien de s'offusquer de ce petit détail insignifiant, elle avait réagi comme tel, point. Il croisa les bras sur sa poitrine en observant le doux visage de la princesse afin de se concentrer sur autre chose que ses sentiments personnels et attendit qu'elle lui réponde quelque chose. D'ailleurs il appréhendait ce moment en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir rétorquer et craignait qu'elle ne lui dise que quelque chose du genre « C'est triste pour vous. Bon, je dois y aller, à bientôt, peut-être. » mais finalement, ce fut tout autre chose.

En effet, Valenta Eradör, bien qu'ayant répondu la première partie de ce à quoi le jeune homme aux yeux bridés s'attendait, concernant le fait que la perte de sa famille était attristant et que c'était là le lot de tout le monde -bien que chacun étant unique ressentait ces pertes de manière différente, mais ne nous étendons pas sur ce sujet-, elle lui révéla toutefois que sa garde avait subit des départs et que les Eradör gardaient toujours une place pour leurs sujets. Les yeux noirs du jeune homme étincelèrent d'intérêt et de contentement pendant un instant, et il dut se retenir d'exprimer sa joie lorsqu'elle lui demanda s'il était intéressé qu'elle le mette à son service. Garde du corps de la Dame Eradör ! Ce n'était pas rien, à ses yeux. C'était là une illumination, le summum de l'honneur que de servir l'avatar de la grâce, de la beauté et de la perfection à l'état pur ! Si elle lui avait demandé de chanter ses louanges en lui servant du thé tout en lui faisant des massages et le ménage en même temps, il aurait accepté et se serait fait greffer plusieurs bras pour pouvoir accomplir toutes ses tâches à la fois avec une grande joie. Bon, peut-être son esprit en faisait-il un peu trop en pensant à cela alors qu'une simple réponse était suffisante pour se faire accepter. Mais sa joie était si grande qu'il n'arrivait pas à répondre tout de suite, rendu ivre par ces émotions qui l'assaillaient comme une pluie d'orchidées dont l'odeur n'avait d'égal que la beauté.

*Répond, espèce d'idiot, au lieu de t'improviser poète...*

Chen Yu-Wang sembla tout à coup revenir dans la réalité. Il n'aurait plus manqué qu'il ait une trace de bave due à sa rêverie au coin de ses lèvres pour accompagner la mine d'idiot qu'il avait. Recouvrant son visage sérieux, il posa ses genoux au sol, et s'inclina au pieds de Valenta Eradör, tirant son épée familiale, Shui, et la présentant à la Princesse. D'une voix déterminée, il lui dit, le visage toujours pointé sur le sol en signe de respect.

« J'accepte, ce serait pour moi un grand honneur, non, le plus grand honneur que vous pourriez me faire, Princesse, que de vous servir et vous protéger, dussé-je mourir pour vous. Je suis habile à manier l'épée et autres armes nécessitant le combat rapproché, et je suis plus que compétent en arts martiaux. Ma vie vous appartient et je m'engage, moi, Yu-Wang Chen, à garantir votre sécurité à partir de désormais. »

Peut-être avait-il été un peu trop...formel, mais ce qu'il venait de dire provenait de son cœur. Il était heureux de pouvoir entrer au service de celle qu'il considérait toujours comme souveraine suprême de Nantoo Deï, étant toujours fidèle à la noble dynastie des Eradör malgré le mensonge révélé quelques années auparavant aux peuples. C'était cette famille qui avait bercé son enfance et toute sa vie durant et il n'était pas prêt de changer de camp. Il avait ses idéaux et les garderaient jusqu'à la mort, s'il le fallait.

HJ : Pas de souci, Princesse Smile

(Désolé pour l'attente, j'étais occupé >< )

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De toutes les façons, l'affaire était pliée de son côté. Soit il acceptait, soit il allait mourir de faim sur un autre vaisseau...C'était aussi simple que cela. Les pertes de tout un chacun l'indifféraient complètement pour dire le vrai, elle n'avait jamais été encline à se préoccuper des morts et encore moins des chagrins. Elle ordonnait, ils exécutaient et il n'y avait jamais eu de place pour les états d'âme. Aujourd'hui encore moins qu'hier où la relative douceur de vivre en Illyrian rendait possible une certaine empathie envers les autres.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit son interlocuteur se mettre à genoux devant elle pour la remercier. Elle jeta un regard autour d'elle, affreusement gênée par cette soudaine déclaration puis coupa court.

"D'accord. Je vous remercie Yu-Wang Chen pour votre fidélité et votre foi. Vous vous présenterez à mes gardes quand vous viendrez prendre vos quartiers dans ma résidence. Je suis désolée de vous laisser ainsi mais je suis attendue par le comité inter-commissions du Sénat."

Après quelques autres politesses, la princesse s'éclipsa accompagnée de sa suite qui avait terminé la distribution des cartes d'alimentation. Direction le palais Ërador puis le Senatorial One où elle devait être présente à une réunion sur le futur sommet qui se déroulerait bientôt.