Irritant majeur (PV)

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De façon générale, on pouvait classer les surprises dans deux catégories : les bonnes surprises et les mauvaises surprises. Ce n’était pas le cas en ce moment. Il n’y avait de mots dans aucune langue pour exprimer la nature de cette surprise. S’il l’avait su, Kyrenic Devarian, amiral de son état, aurait ordonné que l’on détruise cette capsule de sauvetage plutôt que de la récupérer. Comme quoi on peut vouloir tendre la main à un potentiel ennemi pour le simple fait que l’on a une éthique et une morale. Après tout, il y avait des lois non écrites qui régissaient la conduite à adopter dans l'espace: on ne laisse pas mourir les gens ayant besoin d’assistance, à moins d’une exception de nature colossalement particulière. Faute de cette colossale exception… Kyrenic avait agi d’instinct et maintenant, il s’en mordait les doigts. Qu’y avait-il donc dans cette fameuse capsule, au fait? Ce serait logique que de le savoir, non?

Un utilisateur de la Force, ça c’était sûr. Il était à dix mètres de la capsule qu’il se retrouva victime d’écoulement nasal. C’était aussi révélateur que les insignes de sa flotte ou encore le rang qui était sien : ce genre de signes ne mentaient pas. Il s’arrêta si brusquement, en réalisant la chose, que son chef de la sécurité lui rentra littéralement dedans. Et quand on connaissait le chef de la sécurité en question… Vous ne vouliez pas qu’il vous rentre dedans! Les membres de son équipage, le noyau dur à tout le moins, se trouvèrent subitement quelque chose à faire, ne voulant pas être là quand leur supérieur laisserait s’exprimer cette colère qui devait bouillir en lui. L’amiral, lui, continua à se diriger d’un pas rapide vers cet intrus qui venait de débarquer dans SON hangar (oui bon, c’était quand même Kyrenic qui l’avait fait monter à bord mais cela relevait de l’ordre du détail), bien décidé à faire tout son possible pour être désagréable.

La première chose qu’il fit fut d’ordonner aux stormtroopers d’empêcher cet indésirable de faire un pas de plus vers le cordon de sécurité qu’il avait fait établir. Cela fit réagir un des officiers médicaux du bord, qui argumenta sur la nécessité d’amener le nouveau venu à l’infirmerie du vaisseau… Une requête refusée avec un ton si glacial que la température sembla chuter dans le hangar au zéro absolu. Fusillant du regard l’intrus et le pointant d’un doigt accusateur, Kyrenic essayait de formuler des paroles qui refusaient de sortir tant il était en colère. Quand enfin il parvint à articuler quelque chose, ce fut sur un ton si assassin que même le plus imbéciles des gungans, le plus déficient des ewok, le plus débile des il ne savait quoi ne pourrait manquer de comprendre le message. L’autre était mieux de saisir et vite sinon la situation allait vraiment devenir vilaine voire carrément sanglante et potentiellement mortelle.

« Je suis l’amiral Kyrenic Devarian, du Conglomérat Impérial. Je ne sais pas qui vous êtes et je m’en moque. Ce vaisseau, c’est le mien. Ma propriété donc mes règles et tant qu’il y aura de l’air dans mes poumons, aucun utilisateur de la Force ne foulera le sol de mon bâtiment si je peux l’en empêcher. Vous vous trouvez ici par pure générosité… Et dès que je trouverai le moyen de me débarrasser de vous, vous quitterez ce bâtiment.

Sergent, allez chercher une de nos tenues pour les sorties spatiales et une balise de détresse. Une fois cela fait, donnez la à monsieur et une fois qu’il sera habillé, jetez le hors de mon vaisseau par le sas le plus proche. Que les choses soient bien claires : vous n’êtes pas le bienvenu ici ni vous ni vos semblables et vous seriez le sauveur de la galaxie que je vous virerais quand même de ma propriété, est-ce que je me fais bien comprendre? »

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La bataille avait été rude… Alors qu’il s’agissait de secourir quelques réfugiés sur une planète non loin du Conglomérat Impérial, un destroyer Yarl vint faire irruption au milieu de ce sauvetage. La victoire avait été rendu possible par l’audacieuse assaut du Grand Maitre qui avait prit pied sur l’imposant vaisseau ennemi. Ayant défait le commandant de ce croiseur au corps à corps, il n’avait eu que peu de temps pour fuir l’épave en feu dans une capsule de survie. Le croiseur Jedi, quant à lui, avait dû se replier en catastrophe devant l’arrivée de renfort Yarls. Le vide spatial était un endroit où maints danger guettait une probable proie mais le calme qu’il offrait avait permit à Maugan d’adresser quelques mots pour les Jedi qui était tombés au combat.

Quelques heures passèrent et le Jedi en profita pour méditer, chercher un contact dans cet endroit de la Galaxie, une aide, mais ce fut un vaisseau du Conglomérat Impérial qui vint à sa rescousse. Pour autant qu’on puisse le dire, il avait été secouru mais la charité ne serait pas le maitre mot de l’entrevu qui allait suivre. Maugan Ra, restait attentif à son entrée dans le vaisseau, écoutant le bruit des portes du hangar, distinguant les formes de vie qui se rassemblèrent bientôt tout autour de sa capsule tout autant que le malaise presque palpable qui l’étreignit alors. Aussi étrange que cela puisse paraitre, un homme ici semblait avoir la Force et ses utilisateurs en horreur. Rendu malade par la présence du Grand Maitre à son bord, il n’allait surement pas être disposé à être d’une grande aide à son hôte. Maitre Ra tenta alors d’apaiser cet homme mais quelque chose bloquait son pouvoir…

Le Jedi perplexe n’eut guère le loisir de réitérer sa tentative, coupé dans son élan par les paroles de cet homme qui l’accueillirent avec un charme et une courtoisie bien discutable. Bien que l’altruisme légendaire des Jedi lui commande d’aide ce pauvre homme, cela n’était guère envisageable pour le moment. Malgré toute la bonne volonté de la galaxie, il se devait à son Ordre, un ordre que son défunt mentor avait su faire survivre toutes ses années, un Ordre qu’il dirigeait depuis près d’un siècle. Il n’avait ici pas le temps de s’occuper d’un Impérial capricieux, Amiral ou pas d’ailleurs. Pour Maugan, il serait plutôt question « d’emprunter » un vaisseau et de rejoindre au plus vite Dathomir. Il se leva alors et entreprit d’ouvrir la porte de la capsule.

Du côté des soldats dans le hangar, ces derniers commencèrent subitement à se dire que c’était un allié qui venait d’être secouru. Oui, cela ne faisait pas de doute, pourquoi d’ailleurs auraient-ils sauvés un ennemi, sans l’interroger ni le capturer ? Quand une partie de l’engin bascula pour laisser voir son seul occupant, les stormtroopers se mirent au garde à vous, l’arme le long du corps, formant deux colonnes distinctes pour laisser la voie libre jusqu’à leur Amiral. Sur d’eux même, ils firent ce mouvement sans hésiter une seule seconde. Le Grand Maitre de son côté était légèrement amusé par sa manœuvre même s’il ne laissait rien paraitre. Il s’approcha de l’Amiral Devarian mais laissa quelques mètres entre eux pour épargner un minimum son interlocuteur avant de pousser le vice jusqu’à lui adresser ses remerciements… et sa requête.

« Amiral Devarian, je vous remercie de m’avoir si promptement secouru. Je ne manquerais pas de parler aux autres Jedi de votre dévouement à notre Ordre. J’apprécie à sa juste valeur votre accueil ainsi que votre hospitalité. »

Ayant dit cela, il inclina très légèrement la tête tout en restant sur ses gardes car l’officier ne gouterait guère à la plaisanterie.

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« Mais… Cet homme est fou?! SERGENT! Il vient ce scaphandre? Je n’ai que faire du sarcasme de cet intrus et je me moque complètement que la chose fasse scandale. Je suis amiral, pas diplomate : à eux de se débrouiller avec cet imbroglio! Ce que je sais c’est que je ne veux plus le voir, j’ai assez perdu de temps avec cet individu. C’est un vaisseau de guerre, pas un vaisseau d’agrément! »

L’amiral Devarian vint pour ajouter quelque chose quand il fut pris d’un énième éternuement dû à la proximité d’un utilisateur de la Force. Lançant un regard furieux à l’intrus, il aboya un commentaire bref aux stormtroopers qui abandonnèrent ben vite la position de parade pour une attitude plus alerte. Remarquez qu’ils ne savaient plus trop sur quel pied danser : tenter de virer par la force un Jedi semblait une entreprise des plus risquée. D’accord, jusqu’à nouvel ordre, le Conglomérat Impérial et les Jedis n’étaient pas des ennemis mais bon, il existe toujours des exceptions à toute règle, n’est-ce pas? Restait à espérer que l’amiral en viendrait à de meilleurs sentiments, ce qui était fort improbable, surtout après avoir entendu le commentaire de l’intrus. L’amiral n’allait certainement pas laisser la chose telle quelle.

Le chef de la sécurité, un homme imposant et reconnu pour ses discours monosyllabiques (et ce dit presque sans exagération), semblait le plus à même de désamorcer la situation, étant une des personnes ayant servi le plus longtemps aux côtés de l’amiral. Le major Kendall Pritchard tenta donc une approche un peu plus… Terre à terre pour empêcher que les choses ne tournent à la catastrophe. Si l’amiral refusait d’avoir un utilisateur de la Force à son bord… il suffisait de le transférer dans un autre vaisseau de la flotte et un courrier impérial pourrait alors se charger de faire transférer le Jedi au spatioport le plus proche, ce qui enfin lui permettrait de prendre une navette pour… Quelque part. Connaissant la façon de penser de son supérieur, c’était probablement la solution la plus logique qu’il fut en mesure de proposer. Pas si bête que cela.

Ceci dit, c’était sans compter sur la haine viscérale de l’amiral pour les utilisateurs de la Force, réalité qui parfois affectait son jugement. De déployer tant de ressources pour UN individu, JEDI qui plus était, était absolument inacceptable. Il argumenta par conséquent avec le major… Qui fit valoir son point comme quoi le courrier reviendrait à bord, la balise et le scaphandre non, ce qui serait des pertes matériel pour traiter le cas de cet individu. Fronçant les sourcils, l’amiral considéra la chose avant de se ranger du côté de son subordonné. Voyant là une opportunité de désamorcer davantage les choses, le médecin de bord fit observer qu’en procédant de la sorte, cela permettrait de se réapprovisionner légèrement par l’intermédiaire du courrier, ce qui serait une bonne initiative pour le moral des hommes. Il était temps de rendre verdict.

« Bon, très bien. Comme un courrier ne pourra partir dans les minutes à venir, autant en profiter pour savoir qui est cet intrus, d’où il vient et s’il est vraiment un… Allié… Du Conglomérat Impérial. Mais que ce soit bien clair : il ne sort pas de ce hangar et il ne quitte pas le périmètre immédiat de sa capsule. D’ailleurs, je veux que nos techniciens analysent la chose. Il y a peut-être quelque chose d’utile… »